On a hot summers night, a wounded man is washed up on shore and into Rachael’s life, causing her to put her own life in danger for a man she does not even know but with whom she is quickly falling in love.
Avis de Callixta
Lire un livre de Linda Howard est toujours une expérience…intéressante et ce petit roman nommé Diamond Bay ne fait pas exception. Tout d’abord, Linda Howard est un auteur renommé et apprécié aux Etats-Unis ainsi qu’en France, surtout pour ses oeuvres récentes où elle fait délibérément dans le comico-policier. Ce néologisme est le seul qui me vient à l’esprit pour qualifier ce genre particulier que Linda Howard pratique affectionne avec une intrigue policière maigre à faire peur et une tranche d’humour pas toujours très fine. Ce n’est pas, je l’avoue, ce que je préfère lire sous sa plume par ailleurs alerte !
Je plonge toujours avec plaisir dans sa production plus ancienne, moins originale peut être mais où de petits bijoux sommeillent. Diamond Bay est incontestablement l’un d’entre eux.
Ce roman fait partie d’une série qui se déroule précisément autour de Diamond Bay, un petit endroit de paradis dans le sud de la Floride, au bord du golfe du Mexique. Ce roman est le second de la série mais peut se lire séparément puisque c’est une sorte de huis-clos entre les deux protagonistes, dans la plus grande partie du récit.
Le héros s’appelle Kell Sabin. Rien que le nom est intéressant, n’est-ce pas ? Linda Howard a su lui trouver un nom qui sonne viril et froid, comme l’homme qui le porte ! Quel homme, en effet ! Il fait partie de cette catégorie d’êtres, aussi froids que la glace et aussi brûlants que la lave dès qu’il est question de sexualité. Et, Linda Howard a un talent indéniable : elle sait très bien écrire ces scènes !
Kell Sabin un agent spécial d’un bureau que l’on ne nomme pas, a des fonctions qu’on ne connaît pas mais qu’on devine importantes. Epuisé, il est parti pour des vacances en solitaire en Floride, à bord de son bateau. Seules deux personnes connaissent le lieu de sa villégiature et pourtant, il est sauvagement attaqué au bout de quelques jours à peine. Grièvement blessé, il échoue sur la plage, devant la maison de Rachel Jones.
Rachel est l’inverse de Kell. D’ailleurs, son nom sonne de façon bien ordinaire. Mais elle ne l’est pas tant que cela, la suite le montrera. A trente ans, elle a refait péniblement sa vie après la mort traumatisante de son mari. Journaliste d’investigation, elle a une part de responsabilité dans ce décés et a décidé de démissionner. Retirée dans sa Floride natale, elle vit loin du monde en cultivant son jardin, en écrivant des livres et en donnant quelques cours. Seul un étrange chien a choisi de rester près d’elle.
La scène d’entrée du livre est remarquable. Elle dure cinquante pages et se concentre sur le sauvetage de Kell par Rachel. C’est intense, rapide, nerveux et déjà passionné. Le livre ne baisse à aucun moment de niveau. L’intrigue n’est pas totalement sans défaut mais se tient bien au moins jusqu’au dénouement qui manque cruellement d’épaisseur et de réalisme.
Mais ce qui fait la richesse du roman est le huis-clos passionné, passionnel et passionnant entre Kell et Rachel. Enfermé dans cette petite maison écrasée par la chaleur de l’été, le couple va évoluer en quelques semaines. Kell est d’abord un homme blessé totalement vulnérable et va se transformer en un héros fort et dominateur mais jamais arrogant ni macho.
Contrairement aux gros bras de base dont nous régale habituellement Howard, il garde une forme de vulnérabilité qui vient de sa force même et qui est particulièrement attachante et émouvante. Rachel se donne complètement à sa tâche, par instinct d’abord puis par amour. Très vite, elle sent qu’elle s’attache à cet homme qui ne peut jouer aucun rôle dans sa vie. Leur relation évolue dans un crescendo tendu et puissant qu’on atteint rarement dans les romans féminins. Plus surprenant encore, ce livre date de 1987. Il a été réédité, et , à ma connaissance sans avoir été réécrit, et pourtant, il n’a pas pris une ride.
Il manque des ordinateurs portables et des téléphones cellulaires pour donner un ton résolument moderne mais sinon tout est juste. Les scènes sensuelles entre eux sont elles aussi puissantes et ne cachent rien. C’est crû, chaud, lourd comme une vague de chaleur en Floride. En un mot, c’est très bien écrit.
Le roman évolue remarquablement bien pour l’intrigue puisque ce huis clos ne peut qu’éclater. Pour Kell, rien n’est réglé puisqu’il a survécu à l’attaque de son bateau. On tremble avec eux de voir surgir dans leur paradis, le diable qui ne peut que venir. Il va évidemment surgir et la fin du récit permettant de retrouver le personnage principal du roman précédent, ce qui fait toujours plaisir lorsqu’on suit une série.
C’est donc un excellent ouvrage qui pourrait sans problème figurer dans la production contemporaine de Linda Howard, bien que plus sombre. Le romantic suspens est un genre avec lequelle elle renoue régulièrement, avec plus ou moins de bonheur, selon moi.
Fiche Technique
Format : poche
Editeur : Mira Books
Sortie : juillet 1998
Prix : épuisé, voir sur les sites de vente d’occasion