TCM – Minnie & Moscowitz

Symboles d’un cinéma underground, les films de Cassavetes mettent souvent en exergue la destruction du couple, dans une Amérique faite de classes sociales déshumanisées. Or, voici un petit bijou méconnu, où un homme et une femme qui n’appartiennent pas au même milieu, vont se rencontrer, s’aimer et se marier en quatre jours, envers et contre tout, y compris et surtout contre leur propre raison. Maladroits, attachants et profondément humains, les deux héros enchaînent rires et larmes dans les mêmes scènes, alors que des seconds rôles viennent faire leurs numéros fracassants. Tout paraît improvisé, alors que tout est travaillé !

Si, Cassavetes (qui joue un petit rôle mais surprenant) filme sa femme, Gena Rowlands en la sublimant, comme à son habitude, il fait appel à un de ses élèves, impressionnant de naturel, Seymour Cassel, pour interpréter Moskowitz. La vraie mère de l’actrice joue celui de sa maman, et celle de Cassavetes s’éclate avec jubilation dans le rôle de la mère de Seymour Cassel. Le frère de Gena Rowlands est le prêtre qui va la marier et le rire que l’on voit dans ses yeux entraîne celui du spectateur. Les filles du couple font également partie de la distribution.

Un film de famille qui réconcilie l’amour et le cinéma et l’amour du cinéma. Mais peut-être est-ce la même chose ?