Au nom du bonheur – Avis +

Résumé

Deux petites chipies dénichent pour leur maman, veuve, un ouvrier qu’elles tentent d’attirer chez elles sous le prétexte de réparer la voiture, la machine à laver, etc. Réticente, Diana se laisse malgré elle charmer par ce jeune-homme qui malgré sa réputation de voleur lui inspire confiance. Toujours en conditionnelle, Zach vie avec la peur que la moindre erreur le renvoie derrière les bateaux. De son côté Diana a souffert de l’emprise des hommes et évolue au sein d’une communauté très religieuse quelle n’a pas envie d’affronter. Dernier obstacle, Zach est plus jeune qu’elle de 7 ans, un chiffre qui commence à compter.

Avis de Marnie

Ne cherchez pas d’intrigue alambiquée ou de récit haletant ! Sinon vous serez déçu. Par contre, si vous aimez les petites (cela n’a rien de péjoratif) histoires d’amours toutes simples, beaucoup plus sucrées que salées, c’est un vrai régal !

Les points forts du livre ne sont donc pas l’histoire, ni même l’héroïne, charmante, certes, mais qui n’a rien d’exceptionnelle. Touchante, très fière, elle prend le temps de se faire sa propre opinion avant de juger et donne sa chance aux autres (aussi bien à la babysitter qu’à l’homme un peu mystérieux qui entre soudainement dans sa vie) et ce, malgré les commentaires qui lui viennent aux oreilles. Mère avant tout, traumatisée par une enfance solitaire sous la férule d’un père autoritaire et dur, la jeune femme a été déçue par un premier mariage frustrant qui l’a laissée amère, ne comptant désormais que sur elle pour assumer sa petite famille.

Pour ma part, ce que je retiens vraiment du roman, c’est la personnalité de Zach. Le mauvais garçon repenti est une vraie réussite. Le lecteur est totalement sous le charme de cet homme, ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce en quoi il aspire, son amour profond pour sa fille, et ses sentiments naissants lorsqu’il contemple une femme qui lui semble intouchable. Il est si émouvant, si attendrissant, ainsi lorsqu’il fait attention à sa façon de manger pour éviter de choquer Diana et ses deux filles. Ses différences avec Diana (son milieu social, ses habitudes, sa façon de considérer l’argent) donnent beaucoup de profondeur au roman. Chacun doit s’habituer, s’acclimater à l’autre et prendre assez de confiance en soi pour pouvoir croire en l’amour de l’élu de son cœur.

Enfin, les personnages secondaires donnent de l’épaisseur à ce qui pourrait être une petite nouvelle gentillette. Les enfants tout d’abord, les trois petites filles sont amusantes, mêlant défauts et qualités, enthousiastes et vives, ce qui donne du rythme au roman, trop entreprenantes, (le fait de voir deux gamines passer leurs journées à admirer et relancer un inconnu sur un terrain vague m’a fait plus que grimacer)… mais aussi les amis de Zach, mauvais garçons repentis et leurs mentors, sympathiques, ouverts, qui contribuent à éclairer Diana sur le caractère de celui qu’elle commence à aimer.

Tout pourrait paraître très très rose, et dégoulinant de bons sentiments américains bien de chez eux, et pourtant, il y a heureusement des bémols bienvenus. Tout d’abord, le héros n’est pas croyant et tout en respectant énormément que la femme dont il est amoureux soit elle-même totalement impliquée dans les activités de la paroisse, il restera sur ses positions. Deuxième point, Diana est nettement plus âgée et après quelques secondes de réflexion, où elle appuie sur le fait que ce n’est pas politiquement correct, l’assumera totalement. Enfin, si le premier mari de la jeune femme est souvent évoqué, c’est pour mieux souligner que ses choix spirituels ont mis sa famille en grande difficulté financière tout en isolant son épouse, l’obligeant à retourner sous l’autorité abusive de son père. Et ce n’est pas pour rien que les premières critiques et rumeurs sont lancées par la voisine, pilier de la vie religieuse de ce petit coin des Etats-Unis. Il y a donc dans tout cela un petit aspect anti bondieuserie américaine bien affirmé et assez réjouissant.

En conclusion, voici un récit très simple, harmonieux et très chaleureux, tels qu’on les aime. Rien de remarquable, mais une histoire idéale pour une fin d’après-midi d’hiver froide et pluvieuse lorsque l’on a un léger coup de blues. Soleil garanti !

Avis de Valérie

Ce roman possède la grâce des moments de vérité. Ni flamboyant, ni pétillant il nous offre une histoire simple sur l’amour vrai celui qui apaise, qui comble, qui complète. Très classique, le récit se partage entre Diana et sa difficile vie de veuve sans le sou et Zach, jeune écorché vif qui a payé cher sa différence en se faisant accuser à tort d’un crime touchant la petite communauté où il vit et ne lui facilite pas la vie à sa sortie de prison.

Diana est écrasée par le poids des convenances. D’abord sous la coupe d’un père autoritaire, d’un mari pasteur totalement dédié à son ministère et qui se désintéressait autant de sa femme que de ses fillettes et les a laissées dans le dénuement le plus total. Engagée comme assistante au sein d’une autre communauté, elle est soumis au poids du jugement des paroissiens qui voient d’un très mauvais oeil son attirance irrépressible pour Zach.

Judy Duarte a compris le sens ou l’essence de la vie. Elle le montre en construisant petit à petit une histoire qui semble banale mais qui est en fait un moment unique de compréhension de ce qu’est le bonheur.

Les deux filles de Diana sont bien croquées et rendues très vivantes. Les personnages secondaires du côté de Zach sont particulièrement intéressants et créent d’ailleurs un déséquilibre avec les connaissances de Diana, peu reluisantes.

Prenez le temps de le lire, douillettement installée et savourez !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Emotions
Sortie : 1 décembre 2006
Prix : 4,90 €
# Langue : Français