Afghanistan, les trésors retrouvés

La continuité, l’unicité et la richesse du patrimoine afghan

Bien que les objets présentés diffèrent par leur origine géographique et historique, ils célèbrent la continuité, l’unicité et la richesse du patrimoine afghan, dans une région soumise à de multiples influences culturelles : iranienne et proche-orientale, indienne, scythe, chinoise et hellénistique. Les vases en or de Fulol se font l’écho de la civilisation de Bactriane (2200-1800 av. J.-C.) et du rôle essentiel de la région dans les échanges entre le Moyen-Orient et la civilisation de l’Indus.

Le site d’Aï-Khanoum (fin du IVe s. – milieu du IIIe s. av. J-C), autre lieu mondialement connu, a été découvert puis fouillé par la délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA) entre 1964 et 1978. Il incarne l’avancée extrême de l‚hellénisme au coeur de l’Asie Centrale et l’influence durable de cette culture dans la région. Les lingots d’or rappellent la richesse des aventuriers grecs, tandis que la plaque de Cybèle illustre la symbiose avec des traditions plus orientales.

Les pièces les plus emblématiques des collections de Kaboul

La nécropole de Tillia-Tepe, la « colline d’or » (Ier s.), à la frontière nord, est la dernière grande découverte avant que l’Afghanistan ne sombre dans le chaos. Six tombes princières intactes, recelant des parures funéraires de toute beauté ont été exhumées par une équipe d’archéologues afghano-soviétique, dirigée par Viktor Sarianidi. Pendentifs, ceinture, miroirs chinois, ivoire indien ou intailles gréco-romaines, soulignent la place charnière de l’Afghanistan sur la route des steppes.

Le trésor de Begram marque une évolution, en mettant en lumière le déplacement du centre du pouvoir vers le sud. Les pièces trouvées par la DAFA en 1937 et 1939, célèbrent ainsi la puissance et le luxe d‚une cour qu’on a voulu voir kouchane lors de sa découverte (Ier-IIIe s.) une cour sous l’influence des mondes indien, chinois et grec. L’exposition rassemble certaines des pièces les plus emblématiques des collections de Kaboul, tels des ivoires indiens, des bronzes hellénistiques ou encore un lot de verrerie apparaissant comme le plus ancien exemple de verre gréco-romain.

Restauration et réintégration

L’exposition s’accompagne de la restauration d’un grand nombre d’oeuvres, en vue de la réintégration des collections dans le musée de Kaboul. Leur présentation revêt une dimension toute particulière dans le climat politique actuel. En restaurant et en mettant en valeur le brillant patrimoine afghan et les influences culturelles qu’il a subies, cette exposition unique rappelle la fragilité et la nécessaire protection de ces trésors, véritables lieux de mémoire du peuple afghan dans un pays qui se reconstruit peu à peu.

Fiche Technique

Adresse : Musée des arts asiatiques Guimet – 6 place d’Iéna – 75116 Paris

Téléphone : 01 56 52 53 00

Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 10h à 18h (évacuation des salles à 17h45)

Tarifs

Plein : 7 €

Réduit: 5 €

Gratuit pour -18 ans.

Ticket combiné (musée+exposition) : 8,50 € (tarif réduit : 6 €)