Un grand patron à apprivoiser – Avis +

Résumé

Gabriel Dalgleish, qui dirige la néonatalogie de l’hôpital de Belfield, est un professionnel hors pair, et il est merveilleux avec les bébés, mais Maddie Bryce a vite fait de découvrir qu’en matière de relations humaines, il a tout à apprendre. Alors pourquoi, elle, qui a renoncé à l’amour après un échec sentimental dramatique, se sent-elle attirée par cet homme arrogant et froid ? Parce qu’elle décèle en lui une faille qui l’émeut ?

Avis de Marnie

J’ai découvert une bonne pioche avec cette histoire de la série Blanche. En effet, ni le format, ni l’obligation de présentation de double romans ne m’attirent vraiment, puisqu’en premier lieu, les 149 pages réglementaires ne permettent pas souvent un approfondissement des caractères, et dans le second cas, nous avons droit à un assez bon roman, mais suivi ou précédé d’une daube.

En fait, cela s’avère ainsi pour le récit suivant, «un amour inattendu» de Marion Lennox, que je n’ai même pas terminé. Je vais m’attarder plutôt sur ce grand patron. L’histoire n’est pas vraiment originale, mais ce sont les partis pris de l’auteur, et les héros qui font la différence.

– si bien évidemment, Gabriel est talentueux, séduisant, autoritaire pour ne pas dire arrogant, dévoué à son travail, mais tendre à l’intérieur, comme tous les héros harlequins qui se respectent, il a certains défauts “originaux” : grossier, cynique, et un sens de l’humour pas toujours très fin. Mais surtout, il est d’une maladresse touchante dans ses relations personnelles. En fait, j’ai eu l’impression que Maggie Kingsley s’était en quelque sorte appropriée le personnage télévisuel du «docteur House» pour en faire son héros (clonage qui m’a aussi interpellée en lisant les échanges amicaux entre son meilleur ami et lui)

– la deuxième bonne idée est de ne pas lui avoir mis entre les pattes, une petite chose fragile. Très jolie, mais d’un physique qui ne ressemble pas à une sylphide éthérée, Maddie est solide, volontaire, ne mâche pas ses mots, et c’est le désespoir de sa situation familiale qui la pousse à avoir un comportement jusqu’au boutiste, soit à accepter de ne plus exercer la profession d’infirmière pour exercer un métier plus adapté à sa vie difficile. Totalement dévouée à sa nièce et son neveu traumatisés et franchement caractériels, elle réagit comme une lionne dès que l’on touche à un de leurs cheveux.

L’affrontement et l’attirance entre ces deux personnalités fortes sont tout d’abord assez classiques, mais ils laissent assez vite la place à l’irruption de la réalité (et là, c’est plutôt rare dans les livres de ces collections formatées). Le héros n’a pas envie de s’engager dans une relation sérieuse, et en prime, d’avoir à se charger de deux enfants à problèmes. Si peu à peu, le lecteur constate l’évolution de ses sentiments, Gabriel ne voulant tout d’abord pas fonder une famille, puis, se voit de plus en plus en père responsable, un obstacle et non des moindres se présente alors : l’égoïsme assumé du chirurgien qui refuse de prendre en charge deux adolescents perturbés.

Si, bien évidemment, le lecteur a droit au happy end réglementaire, tout ne finit pas avec des pétales de roses. Il est rare que je commente l’épilogue d’un livre, mais ici pas de mystère : en fait Gabriel va tout bonnement faire avec. La vie est faite de compromis, et il va décider de s’unir à la femme qu’il aime en avouant ouvertement qu’il aurait tout de même préféré qu’elle soit libre de toute attache. Rien n’est vraiment réglé avec les enfants, rien ne sera idyllique… En fait, j’ai refermé le livre en pensant que ces deux héros allaient tatonner, se tromper, avancer ainsi pas à pas, ce qui rend l’histoire plus humaine et touchante. Une bonne surprise…

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Blanche
Sortie : 15 août 2006
Prix : 5,60 €