Puisqu’on ne vit qu’une fois – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand Charlene découvre qu’elle est amoureuse de Ian Russell – dont elle a longtemps fui la présence -, elle éprouve à la fois de la rage et de la perplexité. Comment peut-elle répondre ainsi au désir et aux sentiments d’un homme qui a tout simplement détruit son mariage ?

Car c’est Ian qui lui a appris la double vie de son mari. Ian, qui, non content d’avoir été porteur de la mauvaise nouvelle, n’est autre que le propre frère de la « seconde épouse ».

Mise devant l’évidence de sa passion pour Ian, Charlene est bien décidée à le chasser définitivement de sa vie, certaine qu’elle ne peut rien construire avec lui. Mais, avant d’en passer par cette nouvelle déchirure, elle décide de s’offrir à lui. Une seule fois.

Avis de Marnie

Contrairement à ce qui est indiqué dans ce résumé, ce n’est pas l’histoire d’amour qui est vraiment intéressante dans ce récit. En fait, la bigamie en est le thème central. Peut-on croire que deux femmes censées et intelligentes, peuvent se laisser berner pendant des années, sans se douter de quelque chose ? Comment vont-elles évoluer ensuite ? Quels sont les doutes, les sentiments et les pensées saines et malsaines qui vont les envahir ?

Et bien, c’est là que le talent de Brenda Novak m’a, en fait, enthousiasmé. J’ai vraiment senti que l’auteur s’était mise à la place de chacune des deux épouses, mais aussi du mari plus faible et égocentrique que réel manipulateur. Une fois que le lecteur, tout d’abord incrédule et méfiant, commence à adhérer à ce point de départ, l’histoire devient passionnante.

Si Charlene, la première épouse, solide, sure d’elle, spontanée et femme de tête, a une personnalité de meneuse extravertie, Elizabeth, numéro deux, fragile, traumatisée par une enfance difficile, ayant peu de confiance en elle, a besoin du soutien des autres dans toutes les phases de sa vie. Cependant, le lecteur va s’apercevoir que Charlene n’est pas aussi forte que les autres le pensent, et Elizabeth aussi faible que son frère le croit. Si ces femmes semblent de tempérament opposé, elles ont toutes les deux en commun une certaine dignité, beaucoup de fierté et de vraies ressources intérieures pour reconstruire leur vie dévastée et protéger leurs enfants.

L’autre intérêt du récit, c’est le regard des autres… une petite ville américaine perdue dans l’Idaho, où l’on subit le jugement des familles, amis, collègues et voisins. Le décor ainsi planté, cette pression, pouvant rendre l’existence des deux épouses invivable, est très bien évoquée, par petites touches, ainsi des conversations plus ou moins essentielles, des réactions plus ou moins supportables… c’est une des des meilleures qualités de ce roman.

Reste l’histoire d’amour… au départ quasi impossible : Charlene et Ian, le frère d’Elizabeth, irrémédiablement attirés l’un par l’autre. Là-aussi, Brenda Novak nous entraîne dans cette relation difficile tout aussi aisément. Là c’était pourtant une vraie gageure ! Est-ce parce que ce sont des héros du quotidien, ni riches, ni célèbres, dépassés par l’énormité de ce qui leur est littéralement tombé sur la tête ? Ils sont en fait profondément humains et quelque part réalistes. En effet, Charlene et aussi Elizabeth comprennent qu’il est fondamental de se trouver elles-mêmes avant de se remettre à vivre pour les autres.

Il est seulement regrettable que Brenda Novak ait ajouté une énième épreuve totalement inutile : les affres d’un départ certain de Ian pour des raisons professionnelles. Franchement, je m’en moquais un peu que le rêve de voyage du héros soit avorté… C’est dommage, le rythme s’accélère trop dans les deux derniers chapitres, pour devenir précipité. Il aurait été préférable de prolonger l’évolution et l’introspection des deux femmes pour nous présenter leurs deux états d’esprit apaisés, au final.

Mais, ce n’est qu’un détail. Ce récit, sur la renaissance de deux femmes, qui voient leur vie bouleversée par la malhonnêteté de la personne en qui elles avaient le plus confiance, m’a ému et interpellé. Encore un récit original de cette collection Emotions qui nous réserve en ce moment certaines surprises agréables…

Fiche Technique

Fromat : poche
Pages : 288
Editeur : Harlequin
Collection : Emotions
Langue : Français
Sortie : 1 septembre 2006
Prix : 4,90 €