Présentation de l’éditeur
Témoin d’un meurtre : c’est le cauchemar vécu par China Brown un soir d’hiver lorsque, dans une rue de Dallas, elle voit une inconnue tuer froidement un célèbre paparazzi sous ses yeux, avant de devenir elle-même la cible de la meurtrière…
Par miracle, China survit à ses blessures. Désormais seul témoin dans cette affaire, elle reçoit la protection d’un inspecteur, Ben English, qui établit grâce à elle un portrait-robot de la coupable. Un portrait d’autant plus précieux que les suspects sont nombreux dans cette enquête mettant en cause diverses personnalités, toutes surprises dans des situations très compromettantes par le photographe assassiné – et donc toutes susceptibles d’avoir voulu se venger de lui. Mais un élément, un seul, fait encore défaut à Ben et China pour remonter jusqu’à la meurtrière. Un élément qui, lorsqu’ils le découvriront, engendrera un scandale retentissant, de nature à ébranler toute la haute société de Dallas…
Avis de Marnie
Excellente idée des éditions Harlequin d’avoir fait traduire en français cette année, ce roman policier de Sharon Sala écrit en 2000. Cet auteur, connu également sous le nom de plume Dinah McCall, est prolifique et souvent talentueuse.
Ecrivons le tout de suite, cet « oeil du témoin » est une réussite.
– En premier lieu, l’héroïne, China Brown nous touche au cŒur à la première page du prologue où son passé terrifant se révèle immédiatement au lecteur, et au début du premier chapitre où plongée dans une situation catastrophique, son avenir sombre est évoqué en quelques lignes. China BROWN ne possède plus rien et erre, enceinte, en trébuchant sur un trottoir.
– Comme si ce n’était pas suffisant, quelqu’un va aussitôt lui tirer dessus, tuant son bébé et la laissant elle, pauvre héroïne pathétique entre la vie et la mort. Ce côté roman “faisant pleurer Margot” de nos grand-mères (style «les deux orphelines» ) m’a tout d’abord fait légèrement grincer des dents, mais dès le troisième chapitre, le ton et le style vont alors se tranformer.
– le héros, l’inspecteur de police chargé de mener l’enquête, tombe littéralement amoureux de cette femme plongée dans le coma. Il n’a de cesse de se partager entre les interrogatoires de témoins et les longs monologues le soir au chevet de China.
De là, commence une autre histoire, la lente résurrection d’une femme passive qui pensait avoir mérité tous les malheurs qui lui sont arrivés et qui va trouver la force en elle de survivre aux épreuves, et surtout de se reconstruire avec l’aide de personnes qui vont lui tendre la main. Tout d’abord, Ben, un héros comme on les adore, peut être même un peu trop parfait, un peu trop “gendre idéal” mais craquant, il faut bien l’avouer, la mère de l’inspecteur, une femme solide mais qui dévoile peu à peu certaines félures attachantes, et le soupirant de celle-ci.
L’enquête en parallèle est prenante, intéressante et même si par certains côtés, on devine quelque peu l’issue de l’histoire, l’auteur a très bien su trouver un juste équilibre en décrivant de façon homogène et fluide les intrigues tour à tour sentimentale et policière.
Reste dans ma mémoire le passage le plus émouvant de ce livre (pour moi la véritable “marque de fabrique” de Sharon Sala, l’un des rares auteurs à savoir arracher une petite larme au lecteur sans que cela soit ridicule) : lorsque Ben est au chevet de China plongée dans le coma, se laissant mourir, il cherche fébrilement tous les arguments et les moyens pour lui faire reprendre conscience.
Ce n’est pas du pathos, c’est de l’amour.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 416
Editeur : Harlequin
Collection : Best Sellers
Sortie : 1 mai 2006
Prix : 6,40 €