Stay – Avis +

Synopsis

Un psychiatre brillant se voit confier le patient d’une consoeur. Particulièrement perturbé, Henry Letham annonce qu’il se suicidera le samedi suivant à minuit – jour de son vingt-et-unième anniversaire – et quitte la séance. Sam Foster va tout tenter pour sauver le jeune homme. S’ensuit une course-poursuite ou Henry Letham se révèle et s’échappe tandis que Sam Foster commence à perdre pied et confondre réalité et déraison.

Avis de Cécilia

Sam Foster est un brillant psychiatre new-yorkais. Henry Letham est un jeune dépressif décidé à mourir le jour de son 21e anniversaire. Sam veut empêcher ce suicide contre-nature.

Presque immédiatement, Fight Club s’impose à l’esprit. Puis, j’ai vaguement pensé à Seven. Pourtant, la première impression passée, on embarque dans un monde illusoire où la réalité devient irréelle. Habituellement, je comprends au fur et à mesure de l’histoire. Je suis même plutôt bonne à ce jeu-là. Ce ne fut pas le cas pour Stay. Plus, la pellicule se déroulait, moins je saisissais ce qui arrivait au malheureux psychiatre.

Stay est certainement l’un des films les plus perturbants que j’ai vus depuis longtemps.

Avis de Valérie

Le film s’annonce comme un réchauffé des différentes notions de psychologie déjà utilisées dans de grands films mais s’avèrent innovant et très futé et évite les clichés du genre. Il ne s’agit pas d’un thriller pur et simple, mais d’un film fantastique où la réalité est mouvante. A la fois hermétique et évident, l’intrigue se laisse désirer, suffisamment d’indices étant laissés en chemin pour vous permettre de comprendre, quelques fois après coup.

La mise en scène de Marc Forster est particulièrement habitée. Basé sur un scénario dense (David Benioff), le récit nous conduit de chemins de traverse en petites routes jusqu’au dénouement. Le réalisateur peuple la pellicule de symboles oniriques, de détails qui nous interpellent, que nous ne comprenons pas mais dont l’ensemble a un sens précis.


Il pousse l’amour du détail jusqu’à positionner en arrière-plan de nombreuses allégories comme, par exemple, plusieurs groupes de trois personnes qui déambulent vêtus de la même façon et portant une valise métallique. Beaucoup passeront à côté mais l’image s’imprimera dans leurs pupilles et la répétition finira par les intriguer. Autre détail, le psychiatre (Sam Foster) est vu en permanence avec un pantalon trop court et des chaussettes riquiqui. L’explication se trouvera dans les yeux de Letham (un indice est caché dans son nom), à la fin. Bien entouré par Naomi Watts et Ewan Mc Gregor, Ryan Gosling s’avère être époustouflant dans un rôle difficile.

Techniquement, le réalisateur use de procédés innovants pour lier les plans entre-eux. Bien intégrés dans l’esthétisme général, ces dispositifs finissent par donner plus d’indications que les faits montrés. Les décors ont aussi leur importance comme la bande originale, particulièrement adéquate.
La ville de New-York est dépeintes comme rarement auparavant. On découvre des grands ensembles modernes angoissants qui reflètent l’âme des protagonistes : solitude, angoisse, sentiments de culpabilité et d’infériorité.

La première partie du film est lente, poétique teintée d’un blues que l’on n’identifie pas. Le jeune suicidaire apporte avec lui la folie qui contamine la vie du psychiatre. Puis, les deux existences s’accélèrent et se mélangent tant que l’on se contente de suivre le fil du récit en attendant la conclusion. Ce film, d’un accès délicat, ne plaira pas à tout le monde. Mais il apporte une touche unique que nous vous conseillons de saisir.

Fiche Technique

Date de sortie : 26 Juillet 2006

Avec Ewan McGregor, Naomi Watts, Ryan Gosling, Bob Hoskins, BD Wong, Elizabeth Reaser, etc.

Genre : Thriller psychologique

Durée : 100 minutes