Interface tome 2 : chasseurs de rêves.

Etant donné que cet album est le deuxième de la série et que, comme à mon accoutumée, je prend le train en marche sans avoir lu le premier. Voici donc en première mondiale et gracieusement fourni par Dargaud le résumé de l’épisode précédent :

«Une mutation biologique d’origine indéterminée qui touche la quasi totalité de la population mondiale affecte l’activité psychique pendant le sommeil. Ainsi privé de rêve, l’esprit humain ne peut garder son intégrité. La seule protection contre la folie est un médicatment, l’oxidrime, plus communément appelé PilRev. Soudainement les habitants de tout un quartier deviennt fous et s’entre-tuent ! Les soupçons se portent sur un lot de PilRev défectueux et vers un sabotage. C’est une jeune recrue de la police, Alek Vacendak, qui va commencer à comprendre le système Big Brother dans lequel est plongée la société.»

Présenté comme récit d’anticipation, cette série fait froid dans le dos. J’espère qu’en fait d’anticipation notre monde n’évoluera jamais vers ce style de société où la population dépendrait entièrement du bon vouloir de quelques firmes multinationales pour ne pas dire mondiales. D’ailleurs au vu du bazar existant, je me demande si le mal n’est pas déjà fait, mais je digresse une fois de plus [[On avait dit pas de politique, zutalafin!]] ! Les plus vieux [[Comme moi, merci de me le rappeler !]] se souviendront des références cinématographiques 1984 et Soleil vert, ça malaxe un peu des deux avec une intrigue policière par dessus, vraiment délicieux !

Seule ombre au tableau : c’est quand même un peu violent, j’hésiterai à le montrer en dessous de 13 ans, je sais bien que ça fait vieux jeu, mais je trouve la violence un peu trop banalisée qu’elle soit en BD ou télévisée.

L’intrigue est bien tordue, je vais être obligé d’acheter non seulement le premier tome, mais la suite dès qu’elle sera disponible car on se laisse volontier embarquer par les évènements. Sans parler que la fin de cet opus nous titille la curiosité : mais qu’est-ce qu’il va bien pouvoir leur arriver après[[ Mirmidon de grenouille]] ? Parce que franchement, le scénario laisse tellement d’ouvertures à la suite que je serais presque tenté d’ouvrir des paris pour supputer un début de prémice d’hypothèse d’imagination du commencement du tome 3. Ce scénario, nous le devons à Dominique Latil. Les habitués des éditions du Soleil le connaissent déjà car il a une bibliographie plus fournie dans cette maison d’édition que chez Dargaud [[ONE SHOT – NEMROD – FÉDÉRATION – LA DERNIÈRE LIGNÉE – LES MANUSCRITS DE SANG – L’EMPIRE ÉTERNEL – LES GUERRIERS – LA VOIE DU PHÉNIX – LES ROYAUMES DE BORÉE]].

Au dessin nous trouvons Sergi San Julian [[Que je ne connaissais ni d’Eve ni des dents. Par contre l’Espagne, en général et Barcelone en particulier, nous donne toujours de formidables dessinateurs. Depuis Carlos Gimenez et ses « Paracuellos » c’est toujours un plaisir goulu que d’en découvrir de nouveaux. ]]. Un dessin net et contrasté, certainement influencé par les mangas, il y a une dynamique et une force qui conviennent très bien à un policier au rythme élevé et violent. Les plans s’enchaînent aussi vite que dans un film de John Woo. Les cases quittent même parfois les traditionnels tracés rectangulaires pour devenir trapézoïdes et accentuer encore plus les mouvements. Les couleurs sont réalisées par son frère Oriol.

Fiche Technique

Scénario de Dominique Latil
Dessin de Sergi San Julián
Couleurs de Oriol San Julián
Aux éditions Dargaud
Prix : 13 €
Sortie: le 07 juillet 2006
Déjà paru : Tome 1 : Marchands de rêves.