La guerre des mondes – Avis +

Le savant Clayton Forrest (Gene Barry), en vacances en Californie, rencontre une jeune professeure, Sylvia Van Buren (Ann Robinson). Ensemble, ils assistent à l’arrivée brutale d’un engin qui s’écrase. A l’intérieur, il y a de méchants martiens qui anéantissent les habitants. Ils s’envolent à bord d’un petit avion dans les Rocheuses,
mais l’avion s’écrase. Ils trouvent refuge dans une maison laissée à l’abandon, mais un autre engin s’écrase et les martiens visitent la maison. Ils sont terrifiés (et nous aussi).

Il est intéressant de voir « La guerre des mondes » de Byron Haskin de 1953 d’après H.G.Wells un an après la vision très sombre de Spielberg sortie l’an dernier. Les deux versions sont très différentes, bien qu’ayant des scènes communes. Celle dans la maison où les héros trouvent refuge est, par contre, presque identique, très inquiétante dans les deux cas, avec une différence de taille ! Dans la version de Byron Haskin de 1953, c’est un couple qui affronte les martiens (on ne disauit pas encore les extra-terrestres), alors que dans la version de Spielberg, le « héros » ou l’anti-héros (Tom Cruise) fait la connaissance dans la maison abandonnée d’un marginal étrange qui prône l’auto-défense (magistral Tim Robbins) et ce drôle de couple, très mal assorti, combat les extra-terrestres. Dans la version de Spielberg, il n’y a que des anti-héros, ce qui correspond bien à notre époque. Dans la version de 1953, c’est un « vrai » couple, de vrais héros glamours comme l’aimait Hollywood dans les années 1950, joués par deux très beaux comédiens totalement inconnus mais dont les noms sont à retenir : Gene Barry et Ann Robinson. A eux deux, ils représentent l’Amérique blanche, bien pensante, luttant contre le « mal », symbolisée par les méchants martiens, mais qui, dan le contexte de guerre froide (en 1953) symbolisent bien évidemment les soviétiques, l’ennemi à combattre.

Dans la version de 2005, tout est plus confus, plus sombre. Tom Cruise n’est plus le héros postif de jadis. Au début du film, c’est même un mauvais père, rejetté par sa femme, sa belle-famille et même par son fils aîné qui le méprise. Il se bonifie au cours du film. Quant à Tim Robbins, il symbolise la face cachée de l’Amérique profonde, et sa brève appration est un des moments forts du film de Spielberg. L’ambiance générale est glauque et sombre, bref, très ancrée dans notre époque pessimiste.

Le film de Byron Haskin est au contraire très coloré, et malgré certaines images fortes et dramatiques, l’ambiance générale est au contraire très positive. On sait à l’avance que tout se terminera bien et que le savant et la professeure vont tomber dans les bras l’un de l’autre.

Deux époques, deux façons très différentes de traiter du même sujet. C’est passionnant !

Luc.