La fête de la Toussaint témoigne de l’espérance chrétienne devant la mort. Elle atteste qu’à la fin de notre existence terrestre la vie n’est pas détruite, elle est transformée. C’est la fête de la vie éternelle, la fête du ciel. Chaque personne est appelée à ressusciter un jour avec le Christ et à être associée à sa résurrection et à son bonheur éternel. La Toussaint est la fête joyeuse de la victoire du Christ dans la vie de beaucoup d’hommes.
La Toussaint est la fête de tous ceux qui sont admis à partager le bonheur de Dieu. Ils nous attendent et nous tendent la main : grands saints et saints anonymes qui ont entendu le message des béatitudes et y ont répondu. C’est la fête de tous les saints connus et inconnus, la fête de la grande foule des saints qui n’ont pas été canonisés.
La fête de la Toussaint ne tire pas son origine des textes bibliques, comme le font la plupart des grandes fêtes liturgiques. La fête de tous les martyrs était célébrée en Orient à partir du 4e siècle. C’était le dimanche qui suit la Pentecôte à l’église d’Édesse, le 13 mai à Antioche. Actuellement les églises de rite byzantin célèbrent la Toussaint le dimanche après la Pentecôte. La fête du 13 mai s’est diffusée à Rome au 7e siècle. Ce fut, en 610, à l’occasion de la transformation du temple païen du Panthéon dédié à tous les dieux en une église dédiée à tous les martyrs, sous le nom de Sainte-Marie des martyrs.
Au 8e siècle les moines irlandais qui évangélisaient la Gaule se trouvèrent confrontés au paganisme celtique et à la fête païenne du Samhain qui était fêtée au mois de novembre et qui marquait le début de la moitié sombre de l’année. Le 1er novembre était à la fois le nouvel an celtique et la fête des morts ou plus exactement de la communication entre les vivants et les morts. Pour combattre cette fête païenne, ils demandèrent à Charlemagne d’instituer une fête de tous les saints le 1er novembre substituant ainsi les saints aux âmes des morts. En 835 sur l’ordre de Louis le Pieux, la fête de la Toussaint, qui existait déjà à Rome, fut instituée en France à l’occasion d’un voyage du pape Grégoire IV.
En 1580 le pape Sixte IV fait de la Toussaint une grande fête chrétienne, mais c’est seulement Pie X (+ 1914) qui en fait une « fête d’obligation » c’est a dire une fête ou on est obligé d’assister à la messe.
Pour que la Toussaint garde son caractère propre et qu’elle ne soit pas une journée des morts, Odilon abbé de Cluny, vers l’an 1000, impose à tous ses monastères la commémoration des défunts par une messe solennelle le 2 novembre.
Le pape Benoît XV étendu à toute l’Église la possibilité de célébrer trois messes le 2 novembre en demandant de prier pour les nombreux morts de la première guerre mondiale.