Zeina, bacha posh – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Née à Kaboul, Zeina n’a que trois ans à la mort de son père. Selon une coutume ancestrale, elle sera une bacha posh, une fille déguisée en garçon, seul moyen de survivre à la honte d’une famille de femmes dans un pays où elles ne peuvent se déplacer qu’accompagnées d’un homme.À la puberté, elle refuse de recouvrer son identité d’origine et s’enfuit. Réfugiée au sein d’une association militant pour le droit des Afghanes, elle va suivre cette ONG à Paris afin de sensibiliser les médias à cette cause.

Elle survit misérablement dans la capitale jusqu’à ce que sa route croise celle d’Olivier. Fasciné par sa beauté qu’il devine sous son allure masculine, ce photographe parvient à l’imposer dans le milieu de la mode et en fait sa maîtresse. Égérie des plus grands couturiers, Zeina sillonne le monde tout en multipliant les conquêtes amoureuses. Cependant, en quittant son Afghanistan natal pour rejoindre le monde occidental, la femme moderne et affranchie dont elle est désormais le symbole a-t-elle gagné sa liberté ?

Avis de Hiromichi

Zeina est une jeune fille qui a vécu toute sa vie en tant qu’homme, c’est une bacha posh. Grâce à cela, elle a pu acquérir certaines libertés, elle a goûté à la supériorité qu’on leur donne et lorsqu’on lui dit qu’elle doit redevenir une femme, elle refuse et s’enfuit de chez elle. Elle trouve alors refuge dans une association installée à Kaboul qui milite pour le droit des femmes en Afghanistan. Grâce à cette association, elle va faire un séjour en France pour parler de sa condition mais au moment de retourner dans son pays, Zeina décide de s’enfuir.

Nous la suivons alors dans les rues de Paris, puis au cours de rencontres clés qu’elle a fait et son ascension dans le monde de la mode. On la retrouve enfin 10 ans plus tard avec ses doutes et ses interrogations.

Quand on débute ce livre, on ne s’attend pas à ce qu’on va y découvrir. On s’attend à une femme qui se défait de ses traditions et qui lutte pour sa condition. C’est le cas, mais d’une manière assez différente de ce qu’on pouvait imaginer.

Zeina subit une pression constante. Sa vie débute à Kaboul et ce sont les règles des hommes qui dirigent sa vie. Puis elle arrive en France, elle se fait repérer, et quand on imagine qu’elle peut enfin être elle-même c’est les diktats du monde occidental et de la mode qui l’emprisonnent. Elle passe du statut de bacha posh à celui de top model. Elle est prisonnière d’une autre manière et ne s’affranchit d’aucune règle.

Et enfin, elle retourne aux sources. Cela la sauve tout en la conduisant dans un chemin tout tracé, elle est dans cette lutte à laquelle on la prédestinait. C’est alors qu’on s’interroge sur la liberté qu’elle recherchait. Sauf quelques rares exceptions on a l’impression que la jeune femme s’est conformée à ce qu’on attendait d’elle, on observe qu’elle a elle-même accepté de se brider.

Nous avons là un livre intéressant qui se lit très facilement, Zeina a de la chance, beaucoup de chance dans son malheur. Elle arrive au final à s’émanciper mais cela d’une manière un peu trop romancée. Pourtant, c’est un roman plaisant qui peut nous permettre de nous faire une idée de l’environnement de ces femmes, par la biais de la fiction.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 220
Éditeur : Editions du Rocher
Sortie : 20 août 2015
Prix : 19 €