Traquée – Avis +

Présentation de l’éditeur

Burlington…Nouvelle-Angleterre. Pas de délinquance, élue la ville la plus paisible des États unis, bref un petit havre de paix pour une sorcière condamnée à mort et bien décidée à vivre discrètement et clandestinement, parmi les humains. Malheureusement, en arrivant ici, je me suis vite aperçue que la réalité était tout autre et qu’il y avait plus de démons, de vampires, de loups garous et autres prédateurs ici que partout ailleurs dans ce foutu pays. Mais ça, évidemment, ce n’est pas le genre de renseignements fournis par l’office de tourisme. Maudit soit-il…

Avis de Marnie

Comme quoi, même en France, nous pouvons faire de la bit lit réussie ! Tous les codes sont présents, du moins au départ : une tueuse de vampires, de démons, de mutants… enfin tout le monde du surnaturel habituel. Mais aussi avec nombre d’ennemis qui cherchent à l’assassiner, ce qui la pousse à vivre dans une petite ville universitaire bien tranquille du Vermont.

Pour étoffer le sujet, on lui place une amie sure, alors qu’elle est dès la première page attirée par un vampire très puissant et très mystérieux. Vous allez dire, encore une sous-Buffy ? En effet, nous retrouvons des éléments piochés dans la culture de la romance surnaturelle. Mais, bien heureusement, Cassandra O’Donnell fait preuve de très bonnes idées, et surtout d’une prose acide, un cynisme légèrement amoral – jouissif – très européen (pour ne pas dire français), où le bien et le mal sont plus que nuancés.

Le début est un peu maladroit. On sent un peu trop que l’auteur occupée à planter son décor, n’a pas trouvé une aisance de style, des répliques « faciles ». Tout est un peu artificiel, superficiel même…

Seulement, au bout du troisième chapitre, Cassandra O’Donnell réussit à trouver la tonalité juste, et le récit va vraiment démarrer. Un des grands points positifs du talent de l’auteur, c’est que son récit possède plusieurs interactions, ce qui rend l’intrigue complexe, surtout que le « contexte politique » créé par l’écrivain est passionnant.

La seconde qualité de ce roman, c’est l’évolution au rythme soutenu des personnages. Élevée comme une serial killer doublée d’une sociopathe (pour résumer la charmante enfance de Rebecca Kean), notre héroïne pense ne pas pouvoir éprouver des sentiments.

Pourtant, elle va peu à peu découvrir qu’en fait elle ressent de plus en plus d’émotions, qui se libèrent au fur et à mesure qu’elle vit parmi les humains, mais aussi qu’elle noue des relations avec certains personnages aussi drôles qu’attachants.

Pourtant, c’est le lien étrange qui la lie avec Raphaël, le chef de la communauté des vampires du Vermont qui va provoquer une vraie transformation en elle… mais aussi en lui ! Mais loin de se cantonner à une simple histoire d’amour, le roman foisonne d’action, de violence, de pistes qui s’ouvrent, avec des rebondissements et péripéties pas toujours attendues. De courses poursuites en échanges vifs et réparties cinglantes, Cassandra O’Donnell parvient à parsemer son récit d’humour mais aussi de sensibilité.

Avis de Gaëlleb

Une nouvelle venue dans l’univers bit-lit, encore une me direz-vous oui mais… Rebecca Kean n’est pas une héroïne comme les autres. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en plus d’être une « super » sorcière, une tueuse, elle est aussi une maman et toutes ses décisions, vous le comprendrez, tournent autours de son enfant.

En fuite, désireuse de ne pas se faire remarquer, elle s’installe dans une petite bourgade des USA et exerce le métier de professeur de français. Tout irait à merveille si cette ville au charme cossu ne comportait pas la plus grande densité de population surnaturelle. Et très vite Rebecca est missionnée par leurs dirigeants pour enquêter sur d’étranges disparitions.

S’il faut quelques pages à l’intrigue pour s’installer, une fois lancée, nous partons sur les chapeaux de roue. Peu à peu l’auteur place sa mythologie. Les surnaturels vivent en strates très organisées et dirigées en main de maître par leur chef de clan. Le moindre grain de sable pourrait enrayer une machine encore fragilisée par une guerre qui a rendu leur communauté exsangue. Au centre se trouve Rebecca, une guerrière légendaire qui semble avoir un rôle à jouer qu’elle ignore.

Autour de notre héroïne, nous trouvons nombres de personnages secondaires des plus charismatiques, Raphaël le vampire, Beth la louve, Mark le semi-démon ou Bruce le loup ! Chacun apporte à sa manière une pierre à l’édifice et tout s’emboite très bien.

Pourtant n’allez pas croire que tout est résolu à la fin de ce premier tome ? Loin de là ! Le mystère autour de Rebecca et sa fille s’épaissit et un danger plus grand apparaît!

On en redemande alors, et bonne nouvelle, le tome 2 vient de sortir…

Avis de Valérie

Il était temps qu’un auteur francophone offre aux fans de bit-lit un roman digne de ce nom et du genre. C’est chose faite avec le premier tome de Rebecca Kean.

Ecrit sous le pseudonyme de Cassandra O’Donnell (mais le copyright indique Nathalie (Le)gendre), le récit a un peu de mal à démarrer notamment par un manque de subtilité quand à la psychologie de l’héroïne[[on est tenté d’imaginer Rambo ou Chuck Norris avec des boucles d’oreille, tant la jeune femme est invincible, sait tout et est la meilleure !]] et le sentiment que l’on a un peu trop copié les collègues américaines. Heureusement, un déclic se fait un peu avant le deuxième tiers du livre, et c’est ensuite un pur bonheur à dévorer !

Tout d’abord, l’auteur a élaboré un monde d’urban fantasy moderne où le lecteur peut tout à fait s’identifier, tant il est décrit tel que nous le vivons. Bien sûr, le petit plus est que des vampires, sorcières, muteurs, potionneuses, chamans, démons et loup-garous s’y promènent également sans que le quidam moyen soit au courant.

Après une guerre féroce qui a décimé les rangs des êtres surnaturels de chaque groupe, un traité de paix a été signé et les anciens ennemis sont maintenant dans l’obligation de cohabiter, avec plus ou moins de bonheur. Chaque Etat américain possède à sa tête un conseil des sages de chaque peuple appelé Directum. Son rôle est de permettre la régulation et l’application des lois, et le jugement des contrevenants.

Chaque Directum a besoin d’un exécuteur des basses œuvres, l’Assayim, et il se trouve que le vampire Raphaël connait une certaine sorcière qui pourrait remplir ce rôle. Bien sûr, cela ne sera pas aussi simple, car ladite sorcière se cache et fait tout pour que l’on ne découvre pas ses immenses talents !

Nous suivons donc Rebecca Kean, sorcière française qui a fuit son pays, sa famille, son clan et son destin avec sa fille de 10 ans, Leonora. Elle pose ses bagages à Burlington, Vermont. Son amie Beth (loup-garou) lui fournit un travail à l’université locale et l’aide à veiller sur la petite Leo, hybride improbable mais bien réel entre une Vikaris et un vampire.

Pourtant le secret sur ce qu’elle est réellement l’empêche même de se confier à sa meilleure amie, tant elle a peur d’être retrouvée par les siens ou par le père de sa fille. Sorcière de guerre, elle utilise les pouvoirs des quatre éléments et n’a donc pratiquement aucune limite, sauf celle de son humanité.

La mission que le Directum va lui confier est suffisamment intéressante pour que le lecteur prenne autant de plaisir à suivre l’intrigue qu’à découvrir les multiples facettes de l’héroïne et celles des nombreux personnages secondaires.

L’écriture de Cassandra O’Donnell est particulièrement fluide et l’on peut sentir qu’il n’y a pas eu d’effort de traduction. C’est un plus évident qui ajoute à l’intérêt général. Le ton est souvent familier, vulgaire ; l’idée étant de vraiment nous proposer un univers proche de notre vie quotidienne. Le lecteur dévore les pages avec beaucoup de facilité et dès qu’il est harponné, ne peut plus ni ne veut s’en défaire !

Voilà donc une très bonne surprise qui devrait encourager d’autres écrivains français à se lancer sans peur des remontrances des admiratrices fanatiques de bit-lit anglosaxonne !

Bravo !

Avis de Kamana

Êtes-vous prêts pour une plongée en apnée ? Il le faudra bien car ce premier volet de la série de Rebecca Kean est à couper le souffle !

Dès le début du livre le style de l’auteur nous capture dans ses filets. Le récit à la première personne et le langage employé sont deux éléments accrocheurs. Hameçon lancé, Rebecca donne le ton d’emblée et nous propulse illico dans son monde fantastique et cruel. Bien que nimbée d’une bonne part de romance, l’histoire reste malgré tout axée sur l’intrigue nous donnant un juste équilibre entre ces deux aspects.

Rebecca Kean, sorcière de guerre, Prima de son clan, a fui la France pour se réfugier aux États-Unis avec sa fille, où personne ne connait sa véritable nature. Les raisons de cet exil restent sombres en début de récit, mais serons dévoilées petit à petit. Après de multiples déménagements, elle s’installe avec son amie Beth, un loup-garou, à Burlington, Nouvelle Angleterre. Dans cette ville sont concentrés, à l’insu des mortels, une multitude de communautés surnaturelles, comme les vampires, démons, muteurs, chamans, sorcières, etc.

Se pensant à l’abri, Rebecca y enseigne le français à l’université, tout le monde la croyant humaine. Tout se déroule pour le mieux jusqu’à sa rencontre avec le Magister de la région, Raphaël, maître vampire de plus de deux mille cinq cents ans, d’une beauté irréelle, d’une puissance colossale qui se rend compte de ce qu’elle est réellement. Sa nature de sorcière de guerre dangereuse et puissante en devenant une alliée pourrait s’avérer très utile et tout le monde sait que les vampires ne voient que leur propre intérêt ! Son avenir va basculer à compter de ce jour, et le semblant de quiétude acquise fondra comme neige au soleil.

Suite à un meurtre, et plusieurs disparitions dans les différentes communautés, Raphaël, seul détenteur de son secret, convoque Rebecca à une réunion du Directum – haute autorité des créatures surnaturelles. N’appartenant à aucune de ces espèces et donc neutre, elle va accepter leur mission et tenter d’élucider l’affaire des disparus, retrouver ses commanditaires et les supprimer.

Cassandra O’Donnell surfe à merveille sur la vague des Anita Blake, Mercy Thompson et autres héroïnes de bit-lit. Sa vision de cet univers ne diverge pas énormément de ces consœurs auteurs, mais elle a su se démarquer avec la nature et la personnalité de Rebecca. Et il faut tout de même reconnaître que rares sont les premiers tomes aussi grandioses dans ce genre, même les meilleurs n’ont pas aussi bien maîtriser le récit et l’histoire d’entrée.

La touche personnelle se situe également dans la prise de position par rapport aux déboires amoureux de Rebecca. L’auteur n’a pas peur de lui faire prendre des décisions que d’autres laissent flotter quelques tomes, notre héroïne se questionnant et acceptant la véracité de ses sentiments.

Tous les personnages apporteront leurs pierres à l’édifice, avec leur caractère d’exception, les amis ou ennemis seront intéressants et bien amenés. Nous serons très attachés à Beth, meilleure amie de Rebecca, ainsi qu’à Bruce, loup-garou sympathique, affectueux qui va se prendre d’affection pour ces dames. Bien entendu l’énigmatique Raphaël sera très présent mais devra se positionner vis-à-vis de Mark, le séduisant semi-démon.

Notre héroïne sera amenée à entrer dans les différentes communautés et se verra confrontée à leurs lois, la mettant souvent dans des situations plutôt ambiguës laissant présager une suite juteuse pour les tomes à venir…

Pour clore cet avis, vous ne pouvez tout simplement pas faire l’impasse sur cette série. Ne pas lire l’histoire de Rebecca Kean serait sacrilège pour les amoureux du genre bit-lit.

Avis de Callixta

Chaque mois nous amène un lot de plus en plus conséquent de romance paranormale ou de bit-lit. Ne passez donc pas à côté de la petite nouvelle qui fait son apparition au mois de mars, Rebecca Kean, Prima Vikaris, c’est-à-dire une redoutable et rare sorcière de guerre qui vient de naître sous la plume de Cassandra O’Donnell. L’auteure est aussi une petite nouvelle sur qui plane un certain mystère actuellement mais vous apprendrez peut-être à mieux la connaître en découvrant son œuvre et surtout sa formidable héroïne parce que ce qui ressort surtout de ce premier tome c’est qu’il est totalement réussi.

Entre donc sur la scène de la bit-lit, Rebecca, qui réside à Burlington, dans le Vermont. Cette sorcière vit plutôt tranquillement avec sa fille de neuf ans qu’elle a eu très jeune, exerce le métier de professeur de français dans l’université voisine et a une très bonne amie, Beth, une métamorphe loup. Burlington n’est certainement pas une métropole internationale mais c’est là que réside une des plus fortes communautés de créatures surnaturelles du pays. Ils vivent en paix après des années d’une guerre à laquelle tous ont plus ou moins participé et en se cachant des humains. Evidemment, la vie tranquille, laborieusement gagnée par la jolie Rebecca qui a un passé très compliqué va voler en éclat dès le début du livre lorsqu’elle va se faire remarquer par le chef des créatures surnaturelles locales, un vampire blond superbe, Raphaël. Si nous ajoutons que les meurtres se multiplient ainsi que les disparitions de bestioles diverses, le ton est donné.

Cassandra O’Donnell met quelques dizaines de pages à trouver son style, direct et moderne, à capter totalement le lecteur avec son héroïne et surtout le formidable monde qu’elle élabore. Au-delà de cette héroïne qui a tout pour plaire, c’est surtout l’univers complexe, riche d’enjeux, qui frappe. C’est habilement fait, très intelligemment amené. Les personnages sont en effet nombreux et, pas à pas, Cassandra O’Donnell nous conduit dans les différentes communautés qui vivent dans un équilibre précaire. Nous croisons tour à tour des métamorphes de tout poil, ours, loup ou félin ; des potioneuses, des sorcières redoutables mais différentes de Rebecca ; des démons ou des moitiés de démon, des vampires, des chamans… Chaque groupe a ses règles, ses instincts, ses lois et Rebecca va être amenée à les fréquenter tous, tissant peu à peu des liens entre eux malgré les difficultés.

Et les temps sont, en effet, durs pour la communauté surnaturelle de Burlington. Les disparitions se multiplient et peu à peu, Rebecca dont les pouvoirs sont énormes est chargée de l’enquête. Cette intrigue est de bonne facture, classique et menée avec une certaine lenteur mais il faut prendre le temps d’introduire tellement de faits et de personnages que cette simplicité était nécessaire. Nous y découvrons une impressionnante héroïne, fragilisée par un passé traumatisant mais aussi une guerrière redoutable que la mort laisse largement indifférente et qui est capable de cruauté. Ce parti-pris est passionnant. Il concourt aussi à donner des caractéristiques définitivement non-humaines à Rebecca comme à tous les autres personnages. Notre héroïne est aussi une mère de famille, fait très rare chez les héroïnes de bit-lit souvent condamnées à la stérilité ou à repousser la maternité. Cela lui donne un aspect plus doux mais Leonora, sa fille, qui est née d’une union qui n’aurait jamais du donner de fruit, est amusante, très mure pour son âge et tout aussi redoutable que sa maman. Nul doute qu’elle interviendra souvent dans la série.

Une héroïne de bit-lit est toujours très entourée. C’est le cas de Rebecca qui va nouer de nombreux liens avec d’autres créatures et surtout se trouver confrontée à deux superbes spécimens : Raphaël, le vampire et un demi-démon. Là aussi, se dessine une superbe histoire qui s’épanouira dans les autres tomes. Mais, déjà, les liens physiques, spirituels l’unissant à l’un ou l’autre ont été superbement exploités.

Voilà donc une entrée en matière captivante. Rebecca ressemble à d’autres héroïnes de bit-lit mais gagne, à chaque page, sa propre personnalité, sa place dans le club des personnages récurrents dont nous attendons la suite des aventures. La fin du roman suggère déjà d’autres pistes dont il faudra attendre juin pour voir où elles mènent. En attendant, bienvenue à Rebecca et sa créatrice qui peut encore faire bien mieux, sans aucun doute.

Fiche Technique

Format : semi-poche
Editeur : J’ai lu
Collection : Darklight
Sortie : 2 mars 2011
Prix : 12 €