The notorious rake – Avis +

Résumé de l’auteur

Lord Edmond Waite is a libertine and rake; Mary, Lady Mornington, is something of a bluestocking. They have nothing whatsoever in common except for one shared night of passion during a severe thunderstorm. But Edmond cannot forget Mary, and soon she begins to learn that he is not quite the sleazy villain she had thought him.

Avis de Callixta

The notorious rake est le dernier livre d’une trilogie de Mary Balogh, parue il y a déjà quelques années. Il met en scène un personnage entrevu dans le premier tome, Lord Waite qui poursuivait alors de ses assiduités l’héroïne de ce roman. On le retrouve dans celui-ci aux prises avec l’héroïne, Mary, lors d’un orage et dans un rôle qui ne lui est pas habituel, celui de l’homme séduit. En effet, Mary, lors de l’une des meilleures scènes d’entrée dans un roman que j’ai pu lire, va littéralement fondre sur lui !

Le livre va jouer du contraste profond entre Mary, calme et jeune veuve, qui tient un salon philosophique recherché et Edmund qui est apparemment le type même du séducteur Régence.

Les deux héros et l’évolution de leur relation sont passionnants. Chacun va révéler son moi profond qui est finalement très différent que ce qui apparaissait au début. Mary, qui a tout de la femme rangée va se montrer plus passionnée qu’on aurait pu le croire et surtout Lord Waite va laisser tomber le masque, non sans résistance et non sans un solide sens de l’auto-destruction.

La découverte de l’intérieur complètement fracassé de cet homme si froid, si hautain, si séducteur est un travail d’écrivain remarquable. Plus que de décrire l’évolution et la marche vers la rédemption d’un homme c’est une véritable analyse psychologique, très sensible qui apparaît. Mary Balogh a créé avec Edmund Waite un des héros les plus tourmentés qu’on puisse lire. Qu’elle choisisse de le montrer au départ comme un être froid et plutôt désagréable est une trouvaille. Qu’elle puisse nous convaincre que cet homme peut changer est un trait de génie!

La rédemption est bien évidemment le thème central du livre mais quel chemin pénible Edmund va devoir emprunter! L’histoire d’amour entre les deux héros se mêlent à cette marche vers le renouveau. Et l’on comprend comment une femme grâce à son amour peut sauver un homme de lui-même. C’est simple et compliqué à la fois, parfaitement plausible et réaliste mais aussi romantique. Il est difficile d’imaginer un tel équilibre.

Le livre est court mais rien ne manque. Chaque scène semble condensée et prend une intensité exemplaire. Il semble y avoir à chaque fois un lieu, une ambiance, une situation qui fait avancer l’intrigue jusqu’au dénouement qui n’est pas surprenant. Mais là encore, Mary Balogh excelle, puisqu’elle parvient à nous captiver dans une scène attendue et émouvante.

Les personnages secondaires ne font que mettre en valeur cette remarquable histoire et on regrette un peu de ne les voir que évoqués incomplètement. Mais il y avait tant à dire sur Lord Waite…

Encore une fois, Mary Balogh impressionne par sa maîtrise de l’analyse des sentiments humains dans cette Régence qu’elle connaît si bien et qu’elle utilise si bien pour accueillir ses histoire set ses héros.

Avis de Marnie

Il est toujours utile de répéter que Mary Balogh est un des meilleurs si ce n’est le meilleur écrivain contemporain de romances historiques. Une fois encore, cet auteur nous entraîne dans une histoire d’une simplicité confondante, mais dont la sensibilité exacerbée transparaît et laisse chez le lecteur un souvenir inoubliable.

L’introduction est comme très souvent chez Mary Balogh, brutale, et déterminera l’élément fondateur de l’intrigue. Deux êtres dont les routes ne s’étaient jamais croisées, que tout oppose, et qui semblent n’avoir rien en commun vont soudain se retrouver inexorablement liés. S’ils sont indéniablement attirés l’un vers l’autre, leurs différences sont telles qu’il est évident qu’aucune relation ne peut aboutir, chaque rencontre se terminant par un constat d’échec.

Au départ, la situation paraît limpide :

– d’un côté voici Mary Gregg, Lady Mornington veuve d’un officier de l’armée. Mariée par amour, elle a suivi son époux dans les campagnes napoléoniennes. Traumatisée par les massacres et les champs de bataille, elle a notamment failli être victime de la foudre, une nuit, et en a gardé une peur effroyable des orages. Elle ne bénéficie plus de la protection de Marcus (héros d’un précédent roman), qui n’était pourtant que son ami le plus proche depuis six ans, et que la haute société considérait comme son amant, en tolérant cette situation. Tenant chaque semaine un salon très fréquenté, où les intellectuels et les politiciens à la mode lisent leurs œuvres ou débattent, la jeune femme, bien que peu fortunée, s’est construite au fil du temps une respectabilité inattaquable. Mais lorsque Mary est déstabilisée, toute la passion qu’elle garde bien enfouie et cadenassée au plus profond d’elle-même, explose alors sans aucune retenue.

– Survient alors Lord Edmond Waite, fils du duc de Brookfield, qui passe son temps à boire, jouer et fréquenter demi-mondaines ou prostituées. Il n’a aucun ami et sa réputation est totalement ruinée. On sait de lui qu’il a causé quinze ans auparavant la mort d’un de ses deux frères, Dick, suivie de celle de sa mère qui ne s’est jamais remise de ce drame. Il semble n’avoir aucune éducation, se montre grossier et imperméable à l’art ou la culture et aux discussions intellectuelles.

Avec la complicité de Lady Eleanor Varley, tante d’Edmond, ces deux êtres, à l’opposé l’un de l’autre, vont peu à peu découvrir ce qui se cache derrière la façade qu’ils présentent au monde. Comme souvent chez Mary Balogh, les pensées les plus tumultueuses nous sont révélées alors que les protagonistes gardent un visage imperturbable ou discutent de choses anodines, la seule prononciation d’un prénom, constituant une atteinte à l’étiquette. Aussi bien pour Mary que pour Edmond, ce sont leurs propres manques et leurs fêlures qui vont devenir insupportables, révélant une sensibilité à fleur de peau. Alors qu’ils passent une semaine à la campagne, nous assistons à la montée de la tension entre les deux héros, qui alternent querelles, jugements hâtifs, incompréhension et échanges passionnés, alors que parallèlement, on prédit un orage dévastateur.

Lorsque prendra fin cette semaine à la campagne, chacun aura dévoilé son vrai visage, que ce soit Edmond et Mary, mais aussi le vicomte Simon Goodrich, prétendant officiel de la jeune veuve, Wallace, le frère d’Edmond, ainsi que son épouse, la chaleureuse Anne, manipulatrice pour la bonne cause, ou encore le duc de Brookfield et Lady Eleanor Varley. On est totalement séduit par la richesse de ces personnages secondaires, tour à tour maladroits, blessés, et bourrelés de remords.

En conclusion, structurant son roman comme une pièce de théâtre, évitant le mélodrame grâce à une retenue toute en délicatesse, un marivaudage délicieux se confrontant à des révélations douloureuses, Mary Balogh réussit le tour de force de nous passionner avec une histoire pourtant maintes fois, lue et relue. Cet auteur a le don de réinventer des récits convenus, avec un charme s’inspirant de la délicatesse des romans de Jane Austen… On en redemande de cette qualité !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : Signet
Langue : anglais
Sortie : septembre 1992
Prix : épuisé