The husband lesson – Avis +

Présentation de l’éditeur

There’s been a mistake !

Karan Reece has no other explanation for this situation. Being assigned to work with her ex-husband, Dr. Charles Steinberg ? She really must have offended someone to be forced to spend her days with him. The only good thing she can say is at least this arrangement has an expiration date.

Funny thing, though, is that working together for a shared cause forces them to look at each other differently. She’s learning a lot about him and his strengths. And those discoveries are causing her to see him in a new way…a very attractive, can’t-wait-to-get-my-hands-on-you way. Seems that life with Charles is a lesson she’s willing to study again !

Avis de Callixta

Jeanie London est une romancière peu connue de l’excellente collection Superromance (équivalente à Prelud’) de Harlequin. Elle a commencé sa carrière au début des années 2000 dans les collections plus érotiques comme Audace puis a disparu pendant quelques années pour revenir récemment dans un autre genre.

Son dernier roman pousse vraiment à la réflexion et donne très envie d’en savoir plus car elle y fait preuve d’une originalité certaine et d’une profondeur inhabituelle[[J’en profite pour mettre en garde les lectrices qui veulent de la pure romance car ce livre est plus une introspection profonde d’une femme, d’un homme et de leur couple qu’une histoire d’amour]].

Pourtant le thème semblait aller comme un gant à la collection : Karan Reece ou plutôt Kowalski Steinberg-Reece va commettre une légère infraction en rentrant d’une soirée. Elle qui ne supporte pas une goutte d’alcool va boire une coupe de champagne puis prendre le volant. Cela suffit pour la rendre légèrement saoule et elle est arrêtée.

Manque de chance, la juge chargée de son cas est une ancienne rivale d’adolescence et elle prend une sanction sévère : de longues heures de peine d’intérêt général dans un foyer pour femmes en difficulté et un retrait de permis. Double manque de chance, elle y retrouve son ex-mari, codirecteur et pas vraiment ravi de la voir débarquer.

La peine est d’autant plus cruelle que Karan est l’archétype de la riche oisive qui passe de soirée en cocktail, et peut-être de mari en mari. Elle a en effet divorcé deux fois, ce qui ne se fait vraiment pas dans sa petite ville natale. Que va-t-elle faire face à des femmes battues ou abusées ? Devant des enfants perdus et traumatisés ? Elle ne le sait pas elle-même mais ce sera une vraie plongée dans sa psyché d’une richesse exceptionnelle.

En effet, loin de se consacrer aux retrouvailles difficiles avec son ex-mari, Charles Steinberg, ou de montrer une jeune femme qui s’épanouit dans un monde qu’elle ignorait, Jeanie London va montrer combien l’expérience est difficile, voire catastrophique dans un premier temps, tellement Karan n’y a pas sa place.

Pourtant, elle veut bien faire mais cela ne semble pas marcher. Peu à peu, nous découvrons que cette très belle femme, élégante, riche, a des fêlures. Celle qui a été la capitaine des cheerleaders, a suivi des études brillantes, éblouit ses amis et ennemis, est une sorte d’image parfaite mais qui souffre sans même le savoir.

Pourquoi n’a-t-elle pas su garder l’amour de Charles ? Pourquoi, elle qui ne boit jamais, a-t-elle pu s’enivrer ? Au fil de longues discussions avec la psy du refuge et de passages de son journal tenu à la demande de ce même médecin, nous découvrons une femme étonnante, organisée, compétente, aimante mais incapable de le montrer.

Dans le même temps, Charles va être contraint lui aussi de se remettre en cause alors qu’il avait définitivement rangé son mariage au rang des erreurs majeures de sa vie. Ce chirurgien cardiaque ultra-compétent semble le contraire de son ex-époux mais il n’est peut-être pas exempt de reproches lui non plus.

Nous sortons de ce livre étrangement émus car Jeanie London ne joue absolument pas dans le pathétique. Elle ne fait rien pour cacher les aspects parfois égoïstes et peu sympathiques de son héroïne. Mais elle en fait un portrait humain, fort et elle touche davantage encore en montrant les efforts simples de cette femme du monde face à des petits enfants et des problèmes qui ne lui avaient jamais traversé l’esprit avant.

Les retrouvailles entre Charles et Karan deviennent alors presque une évidence car tous deux semblent évoluer l’un vers l’autre comme si leur analyse intérieure leur avait permis de retrouver leur jeunesse et leur amour intact.

Voilà une des très bonnes surprises de cette collection qui semble parfois reprendre des schémas un peu identiques. Ici, c’est surtout le ton de l’auteur qui frappe et fascine. Cela donne envie de se pencher sur ses autres romans récents ou plus anciens. Elle a visiblement une petite musique interne très personnelle qui ne ressemble aucune autre.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 281
Editeur : Harlequin
juillet 2011
Langue : anglais
prix : 4,11 €