The Voices – Avis +

Présentation Officielle

Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco.

Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona – la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire – du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments…

Avis de Valérie

Prenez Fenêtre secrète avec Johnny Depp d’après une nouvelle de Stephen King et Serial Mother avec l’étonnante Kathleen Turner de John Waters et vous aurez une idée de ce qu’a fait Marjane Satrapi d’un scénario un peu particulier sur la folie meurtrière d’un brave gars.

Jerry est un pauvre gosse qui s’est construit dans un institut psychiatrique et qui maintenant travaille dans une entreprise de sanitaires. Il doit consulter sa psy toutes les semaines et a l’obligation de suivre un traitement médicamenteux pour la… schizophrénie.

Gentil, travailleur et loyal, il s’épanouit au service des expéditions, d’autant plus qu’il a remarqué une jeune comptable qui lui plaît énormément. Fiona est Anglaise, et elle s’est établie à Milton par défaut. C’est une magnifique jeune femme qui souffe le chaud et le froit, et Jerry se prend à rêver…

Le soir, quand il rentre chez lui, il partage ses espoirs avec son chien Bosco et son chat Monsieur Moustache. Ces derniers font preuve de compassion même si chacun réagit selon son caractère. Tout maître d’un animal familier sait à quel point le soutien de ses petites bêtes peut être capital, surtout lorsqu’on vit seul.

Sauf que Jerry les entend vraiment et plutôt que des calins se sont des ordres qu’il reçoit, des jurons ou des poncifs lénifiants. Bref, ses animaux sont soit possédés par un ange et un démon, ou bien il entend des voix – comme sa défunte mère – qui se disputent pour le pousser à bien agir ou à tuer pour le plaisir de se sentir vivant !

Si Ryan Reynolds (qui s’est battu pour le rôle et à donner énormément de sa personne car c’est lui qui a apporté les voix supplémentaires faisant un vrai travailleur d’acteur) fait de son mieux et rentre bien dans le personnage, il reste toujours une superficialité qui nous empêche de totalement adhérer.

Mais en fait cela rentre parfaitement dans le plan machiavélique de Marjane Satrapi qui frôle souvent la parodie (nous renvoyant à John Waters) et brode presque un conte dramatique où les bonnes fées ont l’apparence d’un chien et d’un chat et sont de très mauvais conseils.

A ses côtés, aucune fausse note de la part de Gemma Arterton, Anna Kendrick ou Jacki Weaver, mais leur rôle est plus anecdotiques. Elles apportent de la fraîcheur, de l’humanité et de l’espoir, mais c’est surtout le chien et le chat qui étonnent le plus. Ils sont beaux, doués, et les effets spéciaux pour les faire parler sont pratiquement invisibles.

Stéphane Roche qui s’est occupé des parties rajoutées avec eux a préféré travailler dans les décors le soir après le tournage des acteurs lorsque c’était nécessaire. Il a confié que le chat Cairo, très jeune, avait du mal au départ à ne pas être nerveux sur le set. Marjane nous a raconté que les rushs contenaient des heures et des heures de Stéphane en train de lancer des « Minou, minou » pour faire avancer le matou à la place qu’il devait occuper.

Autre anecdote avec le chien Bosco (de son vrai prénom, Hamish) qui était trop « émotif » et ne pouvait s’empêcher de montrer son plaisir lorsqu’on le caressait, ce qui bloquait le tournage le temps qu’il se calme.

Ce film reste tout de même une histoire dramatique, dure, et même si la réalisatrice a limité les scènes sanglantes par rapport au scénario, il y en a suffisamment pour gêner les spectateurs plus sensibles. C’est aussi drôle, touchant et le côté décalé possède beaucoup d’humour noir.

Ce n’est peut-être pas parfait, mais le résultat est bien au dessus des moyens alloués à la production, l’équipe a fait des miracles avec les 10 petits millions de dollars alloués. Surtout restez jusqu’à la fin, le film se termine sur une chanson extravagante qui nous expédie en orbite en nous faisant oublier notre nom de naissance !

Fiche Technique

Sortie : 11 mars 2015

Sortie : 109 minutes

Avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, Jacki Weaver, Ella Smith…

Genre : comédie horrifique

Attention, certaines scènes sont susceptibles de ne pas convenir à des jeunes de moins de 14 ans