– Déployez la bannière au rempart du château ! La citadelle est forte et se rit de l’assaut !
Il était une fois huit hommes de l’armée américaine, harassés, blessés qui arrivèrent à un château en Belgique. Mais cela ne saurait être romantique, car cela se passait pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mené par le commandant Falconer (Burt Lancaster), un groupe hétéroclite de soldats blessés a choisi comme lieu de repos le château du comte de Maldorais (Jean-Pierre Aumont). Au bout de trois semaines d’occupation du château, les soldats américains ont constaté que le commandant avait ‘occupé ‘la comtesse (Astrid Heeren).
Alors que les troufions découvrent La Reine Rouge (le bordel local), le sergent Rossi (Peter Falk), qui dans le civil était boulanger, s’avise de la présence d’une boulangerie. « Là où il y a une boulangerie, il y a une femme de boulanger ! »[[Apparemment, il s’agit d’une allusion au film de Marcel Pagnol La Femme du boulanger]] La boulangerie se révèle effectivement habitée par la femme du boulanger (dont le mari est absent).
Pendant ce temps, le caporal Clairboy (Scott Wilson) a le coup de foudre pour une Volkswagen :
– 36 chevaux, pas de circulation d’eau, moteur à l’arrière, refroidi par air, sans eau du tout, pas une goutte.
– Est-ce que le monde souffre d’une disette d’eau caporal Clairboy ?
– Pas encore mon commandant. Mais supposez que la guerre dure des années et des années et détruise tout ce qu’il y a dans le monde. Si la Volkswagen fonctionne sans avoir besoin d’eau, elle pourra survivre quand les autres créatures seront crevées. Je vous parie qu’un jour le monde se retrouvera peuplé uniquement de Volkswagen.
Mais les romances impliquant la comtesse, la boulangère, les péripatéticiennes et la Volkswagen ne durent pas, car l’offensive allemande dans les Ardennes se déclenche.
Le commandant Falconer décide de défendre le château. Cependant, un petit groupe de G.I. est chargé de retarder les troupes allemandes qui convergent vers le village. Ils choisissent de défendre un lieu hautement stratégique : le bordel ! Logique, c’est vers ce lieu que les Allemands vont se diriger !
Relatée par le soldat de première classe Allister P. Benjamin (Al Freeman, Jr.) cette adaptation du roman de William Eastlake a été réalisée par un expert des films d’action (tout comme le romancier Sydney Pollack est lui aussi un vétéran de la Seconde Guerre mondiale).
William Eastlake a précisé que certains des faits relatés n’étaient pas des inventions. Ainsi, en temps de guerre, il est tout à fait normal qu’un soldat tombe amoureux d’une boulangère ou bien d’une Volkswagen. Doit-on en conclure que le reste des événements est authentique ? Qui sait ?
Signalons que deux « employées » de La Reine Rouge sont interprétées par les Françaises Karen Blanguernon et Elizabeth Teissier.