TCM Cinéma – Blade Runner


– J’ai vu tant de choses que vous, Humains, ne pourrez pas croire… De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion, j’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie.

Los Angeles, 2019, Rick Deckard (Harrison Ford), ancien Blade Runner démissionnaire, est « invité » à traquer à nouveau des Répliquants. Ces êtres artificiels, ayant l’apparence humaine, ne sont autorisés que dans l’espace. Or, il s’est produit une évasion des colonies hors-mondes il y a deux semaines. Des Répliquants ont massacré 23 personnes et volé une navette. Celle-ci a été repérée au large des côtes sans personne à bord. Ils ont essayé de s’introduire au sein de la Tyrell Corporation qui les avait « fabriqués ». Un Blade Runner a été envoyé vérifier s’ils ne s’étaient pas infiltrés parmi les employés. C’était le cas. Le meilleur Blade Runner dont disposait la police en a identifié un et s’est aussitôt retrouvé dans le coma. C’est donc à Deckard de le remplacer.

Devenu uchronique ce film de science-fiction est basé sur le roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep ?)

Mais dans le roman, le héros Deckard était enthousiaste à l’idée de toucher la prime pour les Répliquants abattus. Ceci devait lui permettre d’acquérir un animal artificiel et donc de voir croitre son statut social. Ici, Rick Deckard se retrouve avec un statut similaire à celui des privés des films noirs : un job plus ou moins imposé et des adversaires des plus coriaces menés par le Répliquant Roy Batty (Rutger Hauer). Et n’oublions pas la femme fatale. Mais laquelle ? Ici, il y en a trois : Pris (Daryl Hannah) la Répliquante de plaisir, Zhora (Joanna Cassidy) spécialisée en assassinat politique et Rachel (Sean Young) la Répliquante qui croit être humaine.

L’ambiance paranoïaque du roman a disparu. Deckard soupçonnait parfois ses collègues d’être des Répliquants et c’était parfois vrai. Ici Deckard se contente d’une traque. Seul le spectateur peut se demander si Deckard lui-même n’est pas un Répliquant.