Petits crimes conjugaux – Avis +

Présentation officielle

Gilles est victime d’un mystérieux accident. Amnésique, étranger à lui-même, il revient chez lui auprès de Lisa, sa femme depuis quinze ans.

Qui est-il ?

Qui est Lisa ?

Comment vivait leur couple ?

A partir de ce qu’elle lui raconte, il tente de recomposer son existence. Mais si Lisa mentait ?…

Est-il bien tel qu’elle le décrit ? Est-elle seulement sa femme ? Un suspense étonnant sur le couple à la recherche de la vérité. Une comédie noire pleine de surprises où le marivaudage alterne avec la guerre totale.

Avis d’Artémis

Le décor réussi de Stéfanie Jarre nous accueille lorsque nous arrivons dans la salle de théâtre, et installe d’emblée une certaine ambiance. On s’imagine dans un duplex, dans la pièce principale, à la fois salon et bureau, avec ses murs remplis de livres policiers (on les reconnaît à leur dos !) et des tableaux aux murs, tous de la même main. Un petit escalier en colimaçon est en évidence. La décoration est soignée, des bibelots aux meubles : on n’a pas l’impression d’un décor de théâtre mais d’entrer chez quelqu’un.

Puis la lumière s’éteint et la pièce commence… Lisa et Gilles rentrent chez eux. Mais la situation n’est pas anodine car Gilles semble avoir entièrement perdu la mémoire, de son passé, de qui il est, après un accident qui l’a laissé deux semaines à l’hôpital. Lisa essaie d’être enthousiaste, espère que le retour dans son lieu de vie va l’aider. On la sent tendue…

Gilles ne peut se fier qu’à elle et à ce qui l’entoure pour pallier son amnésie. En tout cas, il semble sous le charme de cette inconnue, sa femme depuis 15 ans. Mais quel homme était-il ? Il se découvre auteur de romans policiers, à aimer un fauteuil avec un ressort cassé et à avoir des théories sur beaucoup de choses…

Comme le titre – Petits crimes conjugaux – le suggère toutefois, on sent vite que tout ne va pas être aussi « simple ». L’un et l’autre ont des doutes, méfiance et défiance règnent. Gilles est-il vraiment amnésique ? Et qu’est-ce que Lisa refuse de lui révéler ?

Aussi efficace qu’un film de Hitchcock, la pièce capture l’attention du spectateur. Où est la vérité ? Et quelle est-elle ? Mais plus qu’une histoire de suspens, Petits crimes conjugaux est avant tout une pièce sur le couple, sur la relation amoureuse, sur l’usure du temps. Ce texte magnifique d’Eric-Emmanuel Schmitt (et qui offre quelques morceaux de bravoure à ses comédiens) met en face-à-face différentes visions du couple et de l’amour. Et ceci nous parle à tous, quel que soit notre âge ou notre situation.

Fanny Cottençon et Sam Karmann sont des interprètes formidables. Ils nous font vibrer, rire, ils nous inquiètent. Ils nous émeuvent terriblement. Avec finesse et intelligence, ils donnent corps et émotion au texte.

La mise en scène, efficace et discrète, met parfaitement le tout en cohérence et en valeur. C’est une réussite et on se réjouit une fois de plus de la collaboration entre le metteur en scène Jean-Luc Moreau et les mots de Eric-Emmanuel Schmitt au Théâtre Rive Gauche (après Libres sont les papillons).

Voilà donc une pièce à voir en cette fin d’année, qui nous reste en tête et dans le cœur longtemps après l’avoir vue.

Fiche technique

Une pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène Jean-Luc Moreau
Avec Fanny Cottençon et Sam Karmann

Lieu : Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris

Horaires : Du mardi au samedi à 21h, matinée le dimanche à 15h

Durée : 1h40

Prix : de 27 € à 45 €

Informations et réservations : 01 43 35 32 31 ou sur le site officiel du théâtre

La bande-annonce de la pièce :