Libres sont les papillons – Avis +

Présentation officielle

En apparence, ils sont normaux ; en réalité, ils cachent un secret. Quentin, vingt ans, vient de s’installer dans un studio à Paris. Sa voisine, Julia, même âge, libérée et rigolote, a envie d’une aventure avec lui tandis que Florence, la mère protectrice, rôde pour faire revenir son fils à la maison.

Tous aiment, mais aiment maladroitement, en se faisant mal… Libres sont les papillons ? Une comédie aussi drôle que touchante, un véritable classique contemporain de Broadway adapté dans le Paris d’aujourd’hui par Eric-Emmanuel Schmitt.

Avis d’Artémis

Libres sont les papillons est une pièce écrite par le dramaturge et scénariste américain Leonard Gersche (1922-2002) en 1969, et transposée à l’écran en 1972 avec Goldie Hawn, Eileen Heckart et Edward Albert. Cet auteur ne vous est probablement pas inconnu, car on lui doit aussi le scénario de Drôle de frimousse (avec Audrey Hepburn).

Eric-Emmanuel Schmitt reprend la pièce et la transpose avec beaucoup de pertinence dans un Paris contemporain, avec des personnalités d’aujourd’hui. La pièce s’y prête fort bien et cette adaptation est tout à fait réussie. L’intrigue se déroule dans le huis-clos du petit studio parisien de Quentin.

Quentin est un jeune homme qui cherche à prendre son indépendance et veut prouver à sa maman – très inquiète pour lui – qu’il peut vivre de manière autonome. On comprend mieux les craintes de cette dernière qui voit son petit garçon devenir un homme, quand on découvre que le jeune homme est « différent » (je mets le terme entre guillemets à dessein, car je préfère que vous découvriez son histoire quand vous assisterez à la pièce). Julien Dereims est d’ailleurs complètement bluffant et donne à la fois crédibilité et relief au rôle.

Dans le studio juste à côté, une jeune femme s’installe. Ils font vite connaissance car les murs laissent passer tous les sons, et une porte interne sépare les deux logements, porte qui s’ouvre bien vite… Autant Quentin est un jeune homme posé, plutôt sage, passionné de musique, autant Julia est libérée, virevoltante. Anouchka Delon la rend pétillante, rayonnante malgré ses fêlures et ses angoisses profondes qu’elle cache derrière sa joie de vivre.

Leur rencontre est drôle, tendre. On les apprécie tous deux très vite, car leurs personnages sont attachants dès le premier abord. C’est ce qui fait qu’on entre immédiatement dans la pièce, et qu’on est suspendu à leurs lèvres, et qu’on a envie que ça se passe bien pour eux.

Mais la mère surprotectrice de Quentin vient mettre un peu de désordre dans cette entente naissante. Nathalie Roussel est parfaite dans ce rôle de mère aimante mais stressée, et possède un sens comique et du rythme excellent ! La troupe est complétée par Guillaume Beyeler dans un second rôle assez court mais dont la présence secoue tous les personnages et les fait se remettre en cause.

Jean-Luc Moreau est à la baguette de la mise en scène de cette comédie très attachante, dont le rythme est bien tenu du début à la fin. On croit aux personnages, on vibre avec eux, et on rit beaucoup également. Les comédiens offrent au public une très belle énergie. Quelle jolie surprise que Libres sont les papillons !

Fiche technique

Texte : Leonard Gershe
Adaptation : Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène : Jean-Luc Moreau
Avec : Nathalie Roussel, Anouchka Delon, Julien Dereims, Guillaume Beyeler

Lieu : Théâtre Rive Gauche, 6 rue de la Gaîté, 75014 Paris

Dates : jusqu’au 29 mai 2016

Horaires : Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h

Prix : de 12 € à 36 €

Informations et réservations : 01 43 35 32 31
ou sur le site officiel du théâtre

Copyright photos : Fabienne Rappeneau – Théâtre Rive Gauche

La bande-annonce de la pièce