Péchés Céruléens – Avis +

Présentation de l’éditeur

C’est ce qui s’appelle tomber de haut. Autrefois, j’étais l’ennemie jurée des vampires, mon nom suffisait à faire trembler les monstres. Aujourd’hui, je suis la maîtresse de Jean-Claude, le vampire Maître de la Ville, et celle de Micah, le léopard-garou. Maintenant, je suis dévorée par les appétits vampiriques et la faim primitive des métamorphes !

Avouez que ma vie amoureuse est devenue un peu compliquée… Mais pour l’heure, Jean-Claude a besoin de moi. La créatrice de sa lignée a envoyé à Saint Louis une de ses servantes les plus puissantes et les plus cruelles. Tout le monde est sur la défensive, mais je ne vais pas me laisser faire. Pour sauver ceux que j’aime, je suis prête à aller très loin…

Avis de Francesca

Anita Blake a toujours l’art de s’enfoncer de plus en plus dans les problèmes, mais au moins on a un début d’explication de sa psychologie dans ce onzième tome.

Anita avait déjà une vie amoureuse délicate entre Jean-Claude et Richard, mais à cause de l’ardeur, elle doit se nourrir sexuellement de beaucoup plus d’hommes. Et pratiquement tous les familiers de son entourage y passent, ce qui peut être une bonne ou mauvaise nouvelle pour les lectrices qui ont chacune leur préférence parmi tous les protagonistes présents.

Le sexe est donc la dominante dans ce tome, d’autant plus que Belle Morte, la créatrice, la sourdre de sang de la lignée de Jean-Claude et Asher, a envoyé sa fidèle Musette à Saint Louis et cela entraine forcément des ennuis pour tout le monde. On finit par s’habituer au nouveau mode de vie et à la nouvelle mentalité d’Anita, même si cela peut commencer à en agacer certains.

En tout cas, ses hommes n’ont pas l’air de se plaindre, à part Richard bien sur qui se rebelle toujours contre sa nature. Cependant, certaines allusions des amis d’Anita permettent de cerner un peu plus la personnalité et la faille de la jeune femme, apportant un éclairage nouveau et intéressant à ce qu’elle vit. L’enquête policière est par conséquent forcément mise un peu de côté, même si Laurell K Hamilton lui consacre des passages de son roman, mais ce n’est pas toujours le plus palpitant dans le livre.

Les romans de cette saga sont de plus en plus épais, le micmac qu’est devenue la vie d’Anita n’avance pas vraiment, mais c’est toujours un plaisir de suivre les aventures de la célèbre Exécutrice qui consacre néanmoins plus de temps à sa vie personnelle désormais plutôt qu’à sa vie professionnelle.

Avis de Callixta

Anita Blake est de retour dans le onzième tome de ses aventures. Comme tous les volumes précédents, nous sommes embarqués dans un monde d’une folle imagination qui continue à explorer sans relâche toutes les complexités de la situation et de l’existence même d’Anita.

Notre héroïne est à la fois nécromancienne, tueuse de vampires (mais comme elle dit elle-même, elle couche plutôt avec maintenant !) et marshall de l’état du Missouri, dans sa bonne ville de Saint-Louis. Elle est aussi liée aux différentes espèces qui hantent la ville et fréquente à la fois les humains, les différents métamorphes et les vampires. Cela fait d’elle une sorte d’être unique, lien entre des êtres qui ne s’aiment pas, se méfient les uns des autres ou même se pourchassent.

Difficile de résumer une intrigue complexe et qui part dans plusieurs directions. Péchés Céruléens permet de visiter encore et encore les très complexes relations qui unissent Anita aux différents hommes qui l’entourent dans un contexte de lutte intense de pouvoir. Mais c’est aussi une enquête policière qui occupe, il est vrai, moins de place, sur des meurtres particulièrement horribles commis dans les quartiers chics de la ville.

Le titre est déjà une parfaite réussite poétique et souligne le goût de Jean-Claude, le Maître de la Ville pour le ce bleu si particulier qui évoque celui du ciel juste avant la nuit.

Une large place est laissée au récit de la vie sexuelle d’Anita Blake. Évidemment, il ne s’agit pas d’une histoire complaisante puisque le sexe fait partie intégrante de sa vie et de celle de ceux qui l’entourent. Tous se nourrissent au moins en partie de chair, de sang et de sexe. Anita elle-même en a besoin pour calmer l’Ardeur, cette vague puissante qui demande une satisfaction immédiate et qu’elle dompte peu à peu. Cela implique un véritable manège d’hommes autour d’elle avec qui elle a des relations complexes, évolutives et très spécifiques.

Depuis, le tome précédent, nous savons que Richard, le métamorphe loup a pris ses distances, incapable de tolérer ce qu’elle partage avec d’autres. Anita est donc toujours la petite amie du Maître de la Ville, le vampire Jean-Claude et une grande partie de l’intrigue va porter sur la place d’Asher dans sa vie et dans le couple qu’elle forme avec Jean-Claude. Vampire superbe, torturé par celle qui leur a donné la vie, il est un personnage sombre qui n’a jamais pardonné à Jean-Claude de ne pas avoir su sauver Juliana, la femme avec qui ils formaient un ménage à trois. Les scènes sont d’une sensualité incroyable, superbement écrites et baignent dans une atmosphère onirique et presque poétique parfois.

Les liens qui unissent tous les personnages sont extraordinairement sophistiqués et complexes et cela s’accentue de roman en roman. Il existe en effet beaucoup de personnages, surtout masculins, liés à la jeune femme d’une manière ou d’une autre. Chacun voit sa place questionnée, confirmée ou modifiée. C’est le cas de Micah, le nouvel amant d’Anita, de Nathaniel qui est là pour l’apaiser, de Jason qui a un rôle proche et de bien d’autres encore.

Tout repose sur une hiérarchie stricte, sur des liens de dépendance et d’équilibre. Nous ne pouvons qu’être admiratifs devant cette construction élaborée mais remarquablement claire. Les luttes de pouvoir sont très fortes surtout autour de Belle Morte, celle qui a donné la vie à tous ces vampires et qui cherchent à les dominer de tout son pouvoir. A la fin du roman, les équilibres ont changé.

L’intrigue policière ne manque pas d’intérêt puisqu’elle semble impliquer un métamorphe et qu’Anita est évidemment concernée aussi par leur bien-être et leur défense. Elle est traitée plus rapidement et donne lieu à des scènes violentes où nous voyons Anita exercer une de ses nombreuses compétences.

Ce onzième tome tient donc toutes ses promesses. Laurell K.Hamilton a déjà prouvé amplement la puissance de son œuvre et l’imagination sans borne qui l’anime. Le style impeccable de l’auteur sert admirablement le récit des aventures de cette héroïne inimitable que nous retrouverons sans doute bientôt.

Fiche Technique

Format : boché
Pages : 576
Editeur : Milady
Collection : Anita Blake
Sortie : 12 mars 2010
Prix : 25 €