Mémoire de Glace – Avis +

Présentation officielle

L’exposition Mémoire de glace présente 150 objets préhistoriques et historiques libérés par la fonte des glaciers alpins. Au travers de ces vestiges particuliers, elle nous éclaire sur les raisons qui ont conduit les hommes à fréquenter les hautes altitudes, que ce soit pour circuler d’une vallée à l’autre ou pour exploiter les ressources naturelles qui s’y trouvent.

En raison du réchauffement climatique de ces trente dernières années, des vestiges archéologiques sont régulièrement découverts dans les glaciers alpins, à plus de 2500 m d’altitude. L’« archéologie glaciaire » a pour mission de récolter, préserver et étudier ces vestiges très particuliers, maintenus en congélation depuis des décennies, des siècles, voire des millénaires.

Elle présente des panoplies de chasse du troisième millénaire avant notre ère, des outils préhistoriques en cristal de roche, des monnaies romaines, l’épée d’un voyageur du XVIIe siècle, les restes des équipements de personnes ayant péri en montagne dans des circonstances tragiques : « Schnidi », le chasseur néolithique au carquois en écorce de bouleau, le « Mercenaire » et ses armes de belle facture, ainsi que la « Bergère de Porchabella » – tous deux ayant vécu au XVIIe siècle -, et enfin les époux Dumoulin, disparus en 1942, et dont les corps ont été retrouvés en en 2017.

Quatre thématiques sont plus particulièrement développées lors de cette exposition afin d’emmener le visiteur sur les traces de ces hommes à la recherche des ressources de qualité tout en s’équipant pour la montagne, en circulant entre cols et vallées et en se plaçant sous bonne protection. L’exposition se termine par un appel à une participation citoyenne pour la collecte et la sauvegarde du patrimoine archéologique glaciaire.

Selon les pronostics des glaciologues, le réchauffement climatique va provoquer, dans les Alpes valaisannes, une diminution de la surface glaciaire de près de 80% en 2060. Cette forte accélération de la fonte va immanquablement libérer un nombre croissant de vestiges archéologiques. Dans les Alpes, seuls quelques secteurs peuvent aujourd’hui faire l’objet d’une surveillance archéologique. La plupart des découvertes à venir seront donc réalisées par des randonneurs ou des travailleurs de haute montagne. Pour ces raisons, l’exposition renseigne aussi sur le bon comportement à adopter face à de telles découvertes.

Avis de Claire

Si vous êtes dans la région parisienne, n’hésitez pas à faire un crochet jusqu’au musée de Préhistoire d’Ile-de-France, à Nemours, non loin du Parc naturel régional du Gâtinais français, en Seine-et-Marne. Le lieu est beau, apaisant.

Cet été et jusqu’en décembre, le musée propose une exposition courte, mais très intéressante, sur l’archéologie glacière. Il s’agit d’une branche de l’archéologie ouverte à tout promeneur en montagne, susceptible de découvrir des vestiges issus de la fonte des glaces. Fonte des glaces qui alerte également sur l’urgence à réagir et protéger d’avantage notre planète.

Cette exposition, déjà présentée en Suisse, est simple. Les deux vitrines qui proposent des objets ou des reconstitutions sont blanches et allongées comme des blocs de glace. Elles nous racontent des histoires, touchantes, à travers différents objets retrouvés dans les glaces, comme celle de ce couple, les époux Dumoulin, parti voir ses chèvres en 1942, et perdu dans la neige. Leurs effets ont été retrouvés en 2017. Mais les plus anciens vestiges retrouvés dans les glaces datent de 6000 avant JC.

Les glaciers vont disparaître, c’est un fait. Et cette exposition souhaite nous alerter sur ce danger et lance un appel pour la sauvegarde de ce patrimoine. Une belle occasion de visiter ce musée, qui fête cette année ses 40 ans.

Fiche technique

Adresse : Musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France 48, avenue Etienne Dailly 77140 Nemours

Téléphone : 01 64 78 54 80

Horaires : ouvert tous les jours sauf le mercredi matin et le samedi matin, de 10H à 12H30 et de 14H à 17H30

Tarifs : gratuit pour les moins de 18 ans, et de 3 à 5 euros