Marylin Monroe : Confession inachevée – Avis +

Présentation de l’éditeur

 » Hollywood, c’est un endroit où l’on vous offre mille dollars d’un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j’ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents.  » Marilyn Monroe, 1954

C’est en 1954 que l’agent de Marilyn, Charles Feldman, contacte Ben Hecht pour lui demander d’aider l’actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès – Niagara et Les hommes préfèrent les blondes – et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandales. Elle lui dicte les mots qu’il couche sur papier. Pour des raisons personnelles, elle ne poursuit pas ces séances de travail, mais confie le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours.
Publiés aux États-Unis et en France en 1974, ces textes de jeunesse, intimes et bouleversants, politiques et féministes, sont une révélation.

Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette Confession inachevée, c’est se rapprocher d’elle, entendre sa voix bien reconnaissable dévoiler les deux faces de sa personnalité, les étapes de sa brève existence. D’abord Norma Jean, l’enfant dont la mère est internée, ballottée entre différentes familles d’accueil. La jeune fille crie son manque d’amour et son besoin constant d’attirer l’attention. Puis Marilyn, le sex-symbol qui côtoie et déteste Hollywood, avec ses ratés, ses dragueurs et ses escrocs, qui se heurte à la jalousie des femmes, mais reste lucide sur la tragédie de son milieu d’adoption.

Avis de Valérie

Marilyn Monroe est une telle star, que même soixante ans après sa mort, elle défie les générations en devenant régulièrement l’icône absolue de la féminité triomphante. Malgré (ou à cause) de son destin tragique, on continue de s’identifier à celle qui a poursuivi ses rêves jusqu’à s’y perdre…

Elle commence à coucher sur papier ses souvenirs en vue de publier sa biographie. Le texte débute par son enfance pour se terminer juste après son mariage avec Joe Di Maggio. On imagine que sa vie passant à une étape supérieure du point de vue personnel comme professionnel, il était plus difficile de continuer.

La Marilyn intime – ou telle qu’elle se révèle dans cette autobiographie – diffère avec l’image très sexuelle qu’elle a offert au monde entier. On découvre une jeune femme qui a été baladée d’un foyer à un autre, en recherche désespérée d’affection et de reconnaissance. Envers et contre tous, elle slalome entre les écueils, avec la seule envie qu’elle n’ai jamais eue, être actrice.

À la fois pleine de candeur, mais possédant une intelligence émotionnelle affûtée, elle a pu résister aux pressions d’un milieu abominable. Il est possible qu’elle ait pu avoir une vision adoucie de ses expériences, car elle affirme que toutes les liaisons qu’on lui a attribuées n’ont été que des amitiés platoniques. Sa beauté servait de faire valoir à certains, et de carte de visite pour elle qui peinait à se construire un réseau.

C’est aussi une plongée dans l’univers impitoyable des studios d’alors. C’est un sujet d’actualité avec le dernier film de Damien Chazelle, Babylon, mais qui a été documenté de nombreuses fois et a montré à chaque fois à quel point les grands pontes hollywoodiens étaient pour la plupart d’infects exploiteurs.

Le livre possède une cinquantaine de photos de belle qualité et en couleurs qui hypnotise autant que les mots de l’actrice. La postface signée par le fils du photographe à qui les feuillets avaient été remis, permet de situer les clichés, et donne un contexte intéressant.

C’est un texte touchant et émouvant, qui nous harponne dès le début, Marilyn parle à notre cœur, à nos espoirs et à nos souffrances.

Fiche technique

Format : poche
Pages : ‎256
Éditeur ‏: ‎Robert Laffont
Sortie : 10 novembre 2022
Prix : 12,50 €