Le dernier bain – Avis +

Présentation de l’éditeur

Paris, an II. La France vibre sous le souffle de la Terreur.

Jane, une jeune Anglaise cachée dans l’appartement d’aristocrates émigrés, Théodose, un moine qui a renié sa foi par peur de la guillotine, Marthe, la lingère de Marie-Antoinette emprisonnée au Temple, David, le fameux peintre et député de la Convention, ou encore une Normande du nom de Charlotte Corday, tout juste arrivée à Paris… Ils sont nombreux, ceux qui tournent autour du logis de la rue des Cordeliers où Marat, cloîtré, immergé dans des bains de soufre, traque les suspects hostiles aux idées de la République.
Il ignore que certains d’entre eux souhaitent sa mort et qu’il ne lui reste plus que trois jours à vivre.

Par cette fiction qui nous propulse dans le cœur battant de l’Histoire, Gwenaële Robert détruit l’image sublime et mensongère que David nous a laissée de son ami Marat. Du bout de sa plume, grâce à un dispositif romanesque et à un sens de la reconstitution impressionnants, elle gratte le vernis de la peinture pour révéler la réalité du monstre.

Avis de Titine

Après un premier roman très bien accueilli, Gwenaële Robert nous plonge dans le Paris de la Terreur. Entre fiction et Histoire, ce livre retrace les trois derniers jours de Jean-Paul Marat, alors journaliste et révolutionnaire.

La capitale est à feu et à sang, tandis que le peuple se meurt de faim. Malgré le fait que quatre années se soient écoulées depuis la Révolution, rien n’a changé pour la population. Pire, les conditions de vie se sont dégradées, et un simple voleur est guillotiné. Même constat pour les croyants et religieux. D’ailleurs, l’un d’eux va même devoir renier sa religion afin de ne pas sentir le tranchant de la lame.

Et parmi le vacarme des rues, trois femmes ont un dessein commun : assassiner Marat. La première est une révolutionnaire normande qui trouve absurde ce qui se déroule à la capitale. La deuxième est la blanchisseuse de Marie-Antoinette, alors emprisonnée à la Bastille avec ses enfants. Et la dernière est murée dans une vengeance sans nom.

Si le lecteur a été assidu à l’école, il saura laquelle des trois femmes réussira à poignarder Marat. L’écrivaine arrive à rendre astucieusement son récit intriguant, afin que nous puissions ressentir la montée du suspense, même si le dénouement est connu. De plus, les lecteurs voulant en apprendre davantage sur cette période, seront ravis de lire un texte bien écrit, nous menant doucement, mais sûrement à la conclusion d’un destin hors du commun. On a le sentiment d’être au milieu de la population, dans un brouhaha constant.

Et bien que le roman soit centré sur Marat, il est particulièrement habité par les femmes. Elles sont d’un milieu social différent, mais prêtes à tout pour se venger du journaliste, devenu homme politique et bourreau. Ce n’est donc pas uniquement le destin de Marat qui est en jeu, mais également celui de ces héroïnes.

Enfin, la couverture représentant Marat mort dans sa baignoire [[Marat vivait pratiquement toute la journée immergé dans une baignoire remplie d’eau soufrée, pour soulager une maladie de peau]], est l’œuvre de David. Ce dernier était également le peintre de Louis XVI. Tableau présent au musée Grévin, Gwenaële Robert remarque que l’Histoire tend à disparaître des musées au profit de célébrités plus actuelles.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 240
Éditeur : Robert Laffont
Sortie : 23 août 2018
Prix : 18,50 €