La culture, entre raison et sentiments…

La culture, vaste sujet ! C’est précisément le cheval de bataille d’Onirik : la culture sous toutes ses formes, dans tous ses états, dans toute sa diversité, et surtout pour le plus grand nombre.

Dans le discours de la ministre, il a été question de réformes accomplies, de négociations en cours, de grands projets et surtout de chiffres… Beaucoup de chiffres, pas forcément porteurs de sens pour le grand public.

Une donnée intéressante se détache cependant. En France, la culture donne une illustration des trois axes de redressement de l’économie hexagonale : «excellence, souveraineté et citoyenneté», selon les mots de la ministre. Cela signifie en gros que la culture française se porte bien et rapporte. Elle est un atout et une force. On s’en doutait.

Puisqu’il a été question de chiffres, en voici tout de même quelques uns. La culture contribue pour 3,2% à la création de richesse, cela veut dire très concrètement près de 58 milliards d’euros de valeur ajoutée. Avec pas moins de 670.000 personnes à son service, elle représente 2,5% de l’emploi total en France. Une manne à défendre et à encourager, dans tous les domaines.

Dans cette optique, si pour Aurélie Filippetti, 2013 était l’année des librairies (alors que la liste des librairies ayant fermé en 2013 est pourtant dangereusement longue), 2014 sera celle des bibliothèques, et les efforts à faire en ce domaine sont loin d’être vains. L’objectif de la ministre est que les bibliothèques évoluent vers un service public numérique de proximité et s’inscrivent pleinement dans une politique culturelle publique bien ancrée dans le 21e siècle. Comprenez plus de numérique. Mais y aura-t-il plus de bibliothèques ou de médiathèques ouvertes ? En effet, au jour d’aujourd’hui, certains quartiers en manquent cruellement, même dans une ville comme Paris.

Le rapport à la culture doit pouvoir s’appréhender dès le plus jeune âge, et de la maternelle à l’université, sur tous les temps de vie. Telle est l’ambition de ce grand projet d’éducation artistique et
culturelle, qui commence avec les réformes des rythmes scolaires, et les activités périscolaires mises en place dès la maternelle, auxquelles tous les parents n’ont pas adhéré cependant. Il faut le rappeler, il en va de même pour bon nombre d’enseignants.

L’objectif revendiqué de la ministre est que l’éducation artistique et culturelle puisse bénéficier à 100% des enfants d’ici la fin de la mandature. Projet bien ambitieux, mais on ne voit pas vraiment comment cela peut s’organiser concrètement et surtout se mesurer quantitativement et qualitativement.

Une des premières manifestations de ce projet est, peut-être l’avez-vous remarqué, le passage au prix unique de 4€ pour les moins de 14 ans des places de cinéma. Le geste aurait pu être encore plus généreux et pourquoi pas s’étendre logiquement jusqu’à 18 ans ? Mais ne rechignons pas trop à louer de tels efforts, que la ministre veut appliquer à d’autres formes de spectacles.

Autre exemple d’ouverture : si le citoyen ne peut aller vers l’art, c’est l’art qui viendra au citoyen, avec la campagne L’entreprise à l’oeuvre, un vaste programme de circulation des collections (issues de musées ou encore de collections privées) dans les entreprises et les sites industriels, qui commencera dès juin 2014. Mais est-ce réellement une bonne idée ? Et quel en sera le coût ?

Si la lutte contre le piratage, ou encore le paiement des frais de ports pour certains sites marchands sur internet restent des points sensibles, il apparaît cependant, au-delà de cela, qu’une réelle volonté de mieux rémunérer les acteurs du domaine culturel (les musiciens, les intermittents du spectacle) est un objectif louable et à encourager.

2015 nous dira (ou pas !), quand viendra l’heure des bilans, si les choix de madame la ministre auront été les bons, si véritablement l’accès à la culture sera plus facile, plus simple, et surtout moins cher… En attendant, très bonne année 2014, que nous vous souhaitons, culturellement parlant, fructueuse et éblouissante !