L’homme qui s’était infiltré à Auschwitz – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

L’Homme qui s’est infiltré à Auschwitz raconte l’histoire véridique d’un soldat britannique qui s’est clandestinement introduit dans le camp de concentration de Buna-Monowitz, également connu en tant qu’Auschwitz III.

À l’été 1944, Denis Avey était détenu, en tant que prisonnier de guerre, dans un camp de travail, l’E 715, près d’Auschwitz III. Au courant des violences infligées aux détenus, il a résolu d’être témoin de ce qui se passait là-bas.
Il a conçu un plan consistant à prendre la place d’un prisonnier juif et pénétrer en catimini dans un secteur du camp où il a passé la nuit à deux reprises. Il a été témoin de la cruauté qui régnait en ce lieu où des travailleurs esclaves étaient condamnés à trimer jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Chose incroyable, il a survécu à la marche de la mort au cours de laquelle des milliers de prisonniers ont été tués par les Nazis à mesure qu’avançait l’Armée rouge. À l’issue de son long périple dans le centre de l’Europe, il a enfin été rapatrié en Grande-Bretagne.

Pendant des dizaines d’années, il n’a pu se résoudre à revisiter le passé qui hantait ses rêves mais, à présent, Denis Avey se sent enfin capable de raconter son histoire ― aussi prenante qu’émouvante. Son récit nous offre un rare aperçu de l’état d’esprit d’un homme ordinaire au courage insensé.

Avis de Valérie

Comme tout témoignage, il faut des faisceaux concordants pour pouvoir attester – du moins en partie – de la véracité des dires afin de leur créditer le moindre intérêt.

Cette période de l’histoire est à la fois proche et de plus en plus loin. Trop près de nous pour en parler sereinement et trop éloignée pour trouver des témoins fiables. De plus, le travail des historiens est souvent discordant et n’oublions pas que ces derniers ne sont que des humains et que ils leur arrivent souvent de prendre partie au détriment d’une vraie objectivité.

Qu’en est-il pour le lecteur ? Le sujet est passionnant et les faits selon Denis Avey (aidé du journaliste de la BBC Rob Bromby) nous touchent profondément. Nous pourrions le croire car si cet échange de vêtements (prisonnier de guerre protégé par la convention de Genève échangé avec le pyjama rayé des Juifs) peut se croire malgré la folie que cela implique (la bêtise, le courage, l’inconscience, l’abnégation, etc.), aucun historien ne valide cette possibilité. Aucun témoin ne s’est signalé et de nombreuses incohérences dans les différentes allocution du vieil homme émettent un doute plus que raisonnable…

En prenant du recul et sans jugement de notre part, cela ressemble plus aux remords déchirants d’un homme qui a vécu l’horreur sachant que pas loin, il se passait des choses encore pire. On ressent également un besoin de reconnaissance de ce qu’il a subi en tant que victime de innommable.

Pour peu que vous ayez connu un soldat ayant survécu à une guerre, vous comprendrez ce besoin pathologique de se racheter à ses propres yeux comme ceux de son entourage. Denis Avey a t-il vraiment vécu ce qu’il raconte dans cet ouvrage ? On en doute, même Yad Vashem a refusé de lui décerner le titre de Juste par manque d’éléments concordants.

A vous de faire votre propre avis, et si vous ne connaissez pas la vie des camps de concentration et d’extermination durant la Seconde Guerre mondiale, c’est l’occasion de vous informer car ces éléments là sont vérifiés.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 280
Editeur : JC Lattès
Collection : Essais et documents
Sortie : 12 septembre 2012
Prix : 20,90 €