L’amour dans un climat froid – Avis +

Présentation de l’éditeur

Chronique brillante, spirituelle et gaie, émouvante aussi, de l’aristocratie anglaise de l’immédiat avant-guerre.

Débutantes rose bonbon ou douairières, les « Honorables » ladies de Nancy Mitford n’ont décidément que le grand amour à l’esprit. Passés les premiers émois sentimentaux de La Poursuite de l’amour, c’est avec délectation que l’on retrouve Fanny et Polly, très chics jeunes filles de l’aristocratie anglaise. Paisiblement mariée, la première narre les rocambolesques démêlés conjugaux de la seconde, tandis que sa mère, Lady Montdore, est victime du démon de midi.

Jamais l’humour pic à glace de Nancy Mitford ne s’est déchaîné avec autant de verve et d’acuité que dans cette chronique d’une gentry allumée, qui, pour nombre de ses admirateurs, est son incontestable chef-d’oeuvre.

Avis de Claire

Dans La poursuite de l’amour, nous avons fait connaissance avec l’excentrique famille de Fanny. Fille de la célèbre « trotteuse » (comprendre une femme qui trotte d’amant en amant), Fanny a vécu exclusivement avec ses tantes, faisant parfois des séjours prolongés chez de riches cousins, comme cela se pratiquait couramment dans les familles aristocratiques de l’époque. Les événements racontés dans ce roman se passent en même temps que le précédent opus, mais dans une branche différente de la famille.

Non loin du domaine de l’oncle Andrew et de la tante Sadie se trouve l’incroyable propriété des Montdore, le couple le plus en vue de la région, voire d’Angleterre. Ils n’ont qu’une fille, Leopoldina dite Polly, qui est la débutante la plus convoitée du pays, la plus riche aussi même si elle n’héritera pas du gigantesque domaine familial à cause de l’entail (c’est également le point de départ de Downton Abbey). Mais Polly, aussi belle et désirable soit-elle n’a de goût à rien, et semble même cacher un obscur secret…

Sous la plume de Nancy Mitford, qui s’inspire là largement de ses propres souvenirs familiaux, la narratrice Fanny nous livre mille et un petits travers de la gentry anglaise, ce monde clos, pétri de sa propre suffisance, de ses codes désuets, de son désespérant attachement à un monde en décrépitude. Le texte est alerte, réjouissant, n’a pas pris une ride, bien évidemment, et même parfois est à se tordre de rire, grâce à cet humour so british si pince-sans-rire…

Fiche technique

Format : poche
Pages ‏ : ‎352
Éditeur ‏ : ‎10-18
Sortie : 6 août 2021
Prix : 8,10 €