Interview de Ludovic Rosmorduc

Onirik : Tu es l’auteur de trois superbes ouvrages de style fantasy, Le Tertre des âmes, L’Héritière du temps et Trahisons et Faux-Semblants. Je sais que tu en as déjà écrit un quatrième et que le cinquième est un projet qui avance aussi… Quand trouves-tu le temps d’écrire? J’ai l’impression que cela va très vite… Un premier roman publié en janvier 2011, puis le second en septembre 2011 et enfin le dernier qui vient de sortir… Cela paraît assez soutenu comme rythme de production…

Ludovic Rosmorduc : Cela va très vite, oui et non, je m’explique. Les parutions se sont effectivement bien enchaînées, mais mon rythme d’écriture lui, n’est pas particulièrement rapide.

Quand je me suis décidé à envoyer mon premier manuscrit à quelques maisons d’édition, en 2008, j’avais déjà commencé la rédaction du second tome. J’ai eu la réponse positive de BAAM ! en mai 2009, un an plus tard.

Mais le livre n’est finalement sorti qu’en janvier 2011, le planning des éditions BAAM ! étant bouclé sur 2010. Durant cette longue période entre l’acceptation et la sortie, j’ai eu donc eu le temps de procéder aux corrections sur Le Tertre des âmes, de terminer L’Héritière du temps et de bien avancer sur Trahisons et Faux-Semblants. C’est pourquoi ensuite, tout s’est enchaîné relativement vite.

Depuis, j’ai terminé un quatrième roman, que je retravaille en ce moment avec l’éditeur. Il verra sûrement le jour en fin d’année ou en début d’année prochaine. Je me suis aussi lancé dans un cinquième projet.

Je mets environ un an pour écrire un roman qui oscille autour de 400 000 caractères ; un peu plus pour L’Héritière du temps, un peu moins pour Trahisons et Faux-Semblants.

Je n’ai pas d’éléments de comparaison, mais je ne pense pas que cela soit un rythme rapide, car au final, même si j’écris assez régulièrement, je n’écris pas sur de très longues durées : en moyenne entre une heure trente et deux heures chaque jour en semaine, un peu plus le week-end. Je ne me force jamais non plus, j’écris seulement lorsque j’en ai envie. L’écriture est un loisir, et je ne voudrais pas qu’elle se transforme en contrainte. Cela étant dit, j’avoue que l’envie est quand même souvent là !

Onirik : Combien de temps cela prend-t-il justement, à partir du moment où tu livres un manuscrit à ton éditeur, jusqu’à la publication? Et comment se passe ce temps pour toi, peux-tu te consacrer pleinement à quelque chose de nouveau ou dois-tu attendre que toute cette phase de « pré-production » soit terminée pour te lancer corps et âme dans un nouveau projet ?

Ludovic Rosmorduc : C’est très variable, car cela dépend de plusieurs paramètres. Tout d’abord l’importance du re-travail sur le texte. Pour mes deux premiers romans, il était relativement important, du fait justement qu’il s’agissait de premiers romans. Pour L’Héritière du temps par exemple, j’ai retravaillé le texte pendant un peu plus de deux mois.

Ensuite il faut laisser le temps à l’éditeur de relire cette deuxième version. On peut alors imaginer encore un ou deux échanges, plus courts, cette fois-ci, mais pas négligeables cependant.

L’autre paramètre est le planning de parution de la maison d’édition. Comme je le disais, pour Le Tertre des âmes par exemple, que j’ai soumis en 2008, l’éditeur m’avait signalé l’année suivante en m’envoyant le contrat que le bouquin ne pourrait sortir qu’en 2011, indépendamment du re-travail à effectuer. Le calendrier de parution sur 2010 étant bouclé. Il y a ensuite les délais « incompressibles » : la relecture par une correctrice, le travail sur la couverture, la rédaction du quatrième de couverture, les délais d’impression, etc.

Au final, le temps entre la soumission et la parution a donc été d’un an et huit mois pour mon premier roman, et d’un an pour mon troisième. C’est relativement long, mais cela tient aussi à ma façon de travailler. Quand j’écris un roman, au grand dam de mon éditeur, je me lance un peu « à l’aveuglette », sans synopsis ou fiches de personnages. Je me sens plus libre ainsi, cela ne bride pas mon imagination.

Mais forcément, une fois le roman terminé il y a un peu plus de corrections, d’ajustements à apporter que si j’avais tout balisé en amont comme le font certains auteurs.

Pour répondre à la deuxième question, pendant les phases de re-travail d’un texte, je mets complètement de côté l’autre projet en cours. Je suis un homme, donc incapable de faire deux choses en même temps ! Plus sérieusement, c’est vrai qu’en période de corrections, je préfère ne pas me disperser.

Cette étape n’est pas la plus ludique, donc j’ai hâte de la voir derrière moi, et je dois aussi reconnaître que je suis impatient d’être enfin arrivé au bout de mon projet, d’avoir le texte définitif entre les mains car c’est toujours une grande satisfaction, et un grand moment d’émotion !

Onirik : Je crois savoir que tu écris au feeling, mais est-ce l’inspiration qui te pousse ou est-ce que tu te dis à un moment, « bon je vais travailler un peu » et tu te laisses porter par les idées qui viennent ?

Ludovic Rosmorduc : Je vois que tu es bien renseignée ! J’écris effectivement au feeling, c’est-à-dire que je me laisse porter par les idées au fur à mesure qu’elles arrivent et que l’histoire avance. Mais ces idées viennent rarement lorsque je ne suis pas devant mon texte.

Donc pour répondre à ta question, régulièrement je me dis « allez, au boulot ! Tu as une histoire à terminer« . J’ouvre donc Word et… c’est parti !
En revanche, lorsqu’il s’agit de débuter un nouveau projet, c’est clairement l’inspiration qui me pousse. L’envie d’écrire sur une ambiance, un univers particulier.

Par exemple pour mon quatrième roman, j’avais en tête d’écrire une histoire d’expédition maritime, de pirates, de chasse au trésor… thèmes qui m’étaient chers dans mon enfance.

Mon cinquième projet que je commence à peine, est né quant à lui de l’envie d’écrire un roman fantasy plus « adulte » (certains de mes lecteurs m’y ont incité), sur un fond historique bien réel, histoire de donner plus de corps au récit.

Il est hélas encore bien trop tôt pour dire si j’arriverai au bout de cette dernière aventure !

Onirik : L’Héritière du Temps a été un gros coup de coeur. Je pense, de mon modeste point de vue, savoir pourquoi, c’est parce que dans ce livre, ton héroïne, Sixéla est particulièrement attachante et réussie. Il lui arrive tout un tas d’évènements dramatiques, on ressent une profonde empathie pour cette jeune femme si durement éprouvée.

Elle m’a beaucoup fait penser à Aliena dans Les Piliers de la Terre de Ken Follett. Je me demandais justement comment tu as géré le ressenti de Sixéla. A mon sens tu as particulièrement bien cerné certaines émotions proprement féminines (sur la maternité par exemple), comment se passe cette phase d’écriture pour toi ? Est ce que ce sont des passages plus sensibles à écrire ou les abordes-tu de la même façon que le reste du texte ?

Ludovic Rosmorduc : Ta comparaison est bien trop flatteuse, je le sais, mais je m’en réjouis quand même !

Il est vrai que dans mon premier et mon troisième roman il manque clairement une présence féminine. Je comprends donc pourquoi L’Héritière du temps a ta préférence !

Plus sérieusement, concernant Sixéla et ses émotions, c’est effectivement une phase d’écriture peut-être un peu moins instinctive pour moi. Je me sens probablement plus à l’aise dans les scènes d’aventures, les descriptions de paysages et de lieux, que dans les émotions des personnages.

Mais en l’occurrence avec ce que je faisais traverser à la malheureuse Sixéla, je ne pouvais pas occulter ses sentiments. C’était donc un passage « obligé », peut-être un peu moins naturel pour moi. Alors je suis vraiment content que tu aies ressenti de l’empathie pour elle !

Le point que tu soulèves est vraiment central. Pour mon premier roman, j’ai eu tendance à me concentrer sur l’histoire, les personnages apparaissant au besoin pour la servir. Je ne me suis pas tellement attardé sur eux, en dehors du vieux sage Ambroise.

Conscient que cela pouvait être un manque j’ai donc essayé de mettre davantage l’accent sur les personnages par la suite. Dans L’Héritière du temps, j’ai notamment travaillé les « méchants » qui étaient davantage occultés dans Le Tertre des âmes.

Dans Trahisons et Faux-Semblants, j’ai décidé de raconter la moitié de l’histoire à la première personne, du point de vue du magicien. Je pense que ce type de narration peut aider le lecteur à être plus proche du héros. J’ai aussi essayé de rendre plus vivants, plus réels, les personnages secondaires, de travailler un peu leur passé, leurs motivations, leurs craintes. Le retour des lecteurs me dira si j’ai réussi !

Dans mon quatrième roman (en cours de correction avec l’éditeur) j’ai également tenté de d’insister davantage sur « l’épaisseur des personnages ». Là encore l’avenir me dira si cela a fonctionné.

Onirik : Penses-tu réutiliser certains personnages dans de prochains livres, je pense bien entendu à Sixéla, mais pourquoi pas l’alchimiste Yorel ? Il me semble qu’ils ont plu à de nombreux lecteurs, ce serait vraiment une bonne idée de les faire revenir…

Ludovic Rosmorduc : Tu n’es pas la première à me poser la question. Plusieurs lecteurs, et même mon éditeur l’ont déjà fait. Cela fait plaisir, car cela signifie que ces personnages ont su se rendre attachants, mais d’un autre côté, j’avoue honnêtement que je pensais les aventures de Yorel et Sixéla closes à la fin de L’Héritière du temps. Je ne pensais pas revenir vers eux un jour.

Mais après tout qui sait, peut-être vais-je bientôt m’apercevoir qu’ils me manquent à moi aussi, qu’ils ont encore quelques histoires à vivre, et comme il ne m’en faut pas plus pour me lancer, ne désespérons pas !
Je viens cependant de commencer un autre projet, un peu ambitieux, cela ne sera donc pas pour demain.

Onirik : Tes trois romans parus s’adressent particulièrement à un jeune public. Lis-tu également ce style de littérature, vas-tu voir ce qui se fait du côté de cette production en France et à l’étranger ?

Ludovic Rosmorduc : Je dois reconnaître que non, pas tellement. Curieusement je ne suis ni un lecteur de jeunesse, ni de fantasy. Au quotidien je suis plutôt polar, et en vacances, quand j’ai plus de temps à consacrer à la lecture, j’aime me plonger dans de grandes fresques médiévales, comme Les Piliers de la terre ou Un Monde sans fin de Ken Follet.

Je n’écris donc pas le genre de bouquins que je lis aujourd’hui, mais certainement le genre que j’aurai aimé lire étant ado. Je me tiens cependant au courant de l’actualité dans l’imaginaire jeunesse, j’ai noté plusieurs titres à lire grâce à quelques chroniques alléchantes, mais hélas je ne l’ai pas encore fait… Je ne consacre en effet pas autant de temps que je le souhaiterais à la lecture.

Onirik : As-tu le sentiment d’avoir crée un monde unique et inédit dans tes romans ? Même si le troisième livre n’est pas la suite des deux qui le précèdent, on a quand même le sentiment que les univers se correspondent, comment définis-tu ces univers justement ? Est-ce un monde purement imaginaire du passé, est-ce que cela aurait pu se produire quelque part dans un futur quelconque, et quelle est la part de réalisme que tu souhaites mettre dans tes romans ?

Ludovic Rosmorduc : Ne lisant que trop peu d’ouvrages jeunesse et fantasy, je ne sais pas vraiment si ma production se démarque ou non des autres. J’écris sur des univers qui me fascinent, et rien ne suscite tant mon imaginaire que les ambiances moyenâgeuses.

Une balade dans un château médiéval ou une visite de cathédrale, et aussitôt mon esprit s’emballe. Je rêve alors de chevaliers, de magiciens, de complots religieux. De mystères. Voilà donc le genre de thèmes que j’aime aborder, et je ne pense pas être le seul. J’aurai donc tendance à dire que mes univers inventés ne sont pas uniques, même si les mondes de chaque auteur ont sûrement leurs propres spécificités.

Personnellement, même si j’invente des mondes, il me plait de penser que le merveilleux n’est finalement pas ailleurs en d’autres lieux, mais ailleurs en d’autres temps. Dans le passé. J’aime croire qu’au moyen âge les magiciens existaient. Ils existaient d’ailleurs bel et bien puisque les hommes de cette époque croyaient à la magie, à l’alchimie, poursuivaient des buts aujourd’hui considérés comme utopiques…

C’est d’ailleurs pour cette raison que, peut-être en dehors du Tertre des âmes, les mondes imaginaires dans lesquels évoluent mes personnages ne sont pas si différents du nôtre. C’est aussi pour cette raison que je viens de me lancer dans l’écriture d’un roman qui se passerait réellement dans notre monde, au début du treizième siècle.

Donc au final, peut-être et même sûrement, que mes intrigues auraient pu se dérouler dans une galaxie très lointaine, mais elles n’auraient pas pu voir le jour ainsi, car je n’aurais pas été capable de les écrire. J’ai l’impression, pour l’instant du moins, que j’aurai du mal à écrire dans un cadre SF, futuriste. C’est vraiment l’univers médiéval qui nourrit mon imagination.

Onirik : On pense beaucoup au Nom de la Rose concernant tes oeuvres, mais quelles sont tes autres sources d’inspiration? Films livres, peintures ou musique pourquoi pas ?

Ludovic Rosmorduc : Cette question rejoint la précédente. Ce film m’a effectivement beaucoup marqué, le livre dans une moindre mesure car certains passages sont vraiment peu accessibles, notamment aux personnes qui, comme moi, ne connaissent pas le latin, et il m’a donc influencé c’est certain. Mais avant tout, ce qui m’influence, ce sont mes balades dans les cités médiévales et l’ambiance qui s’en dégage, mes visites de cathédrales, de châteaux, les anecdotes historiques contées par les guides… C’est vraiment cette atmosphère particulière que je souhaite restituer dans mes histoires.

La musique a une importance aussi. J’écris toujours en musique. J’ai une playlist assez variée, qui va du classique aux chansons médiévales, en passant par Loreena McKennit, ou même certaines musiques de jeux vidéos particulièrement réussies comme celles d’Oblivion ou de Skyrim.

D’ailleurs, parfois je me dis : « ça serait vraiment bien si le lecteur pouvait découvrir tel ou tel passage du livre en écoutant ce morceau ! »

Onirik : Pourrais-tu nous dire quel a été ton dernier coup de coeur littéraire ? Et si l’on fait appel à tes souvenirs, quel est ton souvenir de lecture d’enfance le plus marquant ? D’ailleurs quel genre de lecteur es-tu, toujours un livre à portée de main ou plutôt lecteur occasionnel ?

Ludovic Rosmorduc : Incontestablement, mon dernier coup de cœur est pour Les Chaussures italiennes d’Henning Mankell. J’ai lu beaucoup de polars de cet auteur, et lorsque j’ai vu son nom sur un livre dans le rayon nouveautés, je l’ai acheté sans y regarder de plus près.

De retour chez moi j’ai alors été surpris de découvrir que ce n’était pas un bouquin policier, que je n’y retrouverai pas Wallander, et, inutile de le nier, j’ai tout d’abord été déçu. Cela n’a toutefois pas duré longtemps. J’ai plongé dans une histoire poignante, j’ai été happé, embarqué à tel point que j’y suis allé de ma petite larme, chose qui ne m’arrive pas souvent.

Mon souvenir de lecture le plus marquant durant ma période d’ado a été La Nuit des temps de Barjavel. C’était ma première vraie rencontre avec la SF.

Au quotidien je suis un lecteur occasionnel, voire très occasionnel. Je lis uniquement le soir, et pas très longtemps. Je ne lis pas autant que je l’aimerais. Depuis que j’écris, j’ai en effet remplacé mon temps de lecture par du temps d’écriture.

Je me rattrape en revanche durant les vacances. Là, j’ai toujours un bouquin dans les mains ou à portée de main. J’en profite d’ailleurs pour abandonner mes polars, et me lancer dans de « bons gros pavés » d’aventures médiévales.

Onirik : Avec trois romans déjà publiés, as-tu le sentiment de changer, d’évoluer au fur et à mesure que tu continues sur cette voie de l’écriture? En termes plus simples, est-ce qu’écrire te paraît de plus en plus facile ou difficile ? Es-tu plus exigeant envers toi-même qu’au début de cette aventure de l’écrit ?

Ludovic Rosmorduc : Je crois que j’ai progressé oui. Comme dans tous les domaines, on s’améliore avec la pratique. Les conseils et les remarques de l’éditeur sont pour beaucoup dans ces progrès, tout comme les retours des lecteurs. D’ailleurs c’est aussi par ces retours que se confirme l’impression d’avoir progressé. Les blogueurs ayant lu mes deux premiers romans disent eux-mêmes que le second leur semble plus abouti.

L’acte d’écrire devient plus naturel, la construction du récit plus aisée. Je suis par exemple plutôt content de mon quatrième roman que je corrige avec l’éditeur en ce moment. Je ne crois pas que j’aurai été capable de l’écrire il y a quatre ou cinq ans.

S’il a pu voir le jour c’est grâce à l’expérience acquise avec mes textes précédents. Cependant, comme le confirme d’ailleurs le fait que j’ai toujours un travail de corrections à faire sur le texte, je suis loin d’avoir fini d’apprendre. En fait, je dirai même qu’à force d’écrire, je prends davantage la mesure de tous les progrès que je pourrais encore faire !

Grâce à un petit bilan des retours sur mes trois premiers textes parus à ce jour, je crois par exemple qu’il faudrait que j’arrive à écrire un « long roman ».

Certains lecteurs adultes me disent qu’ils auraient aimé passer plus de temps dans mon univers en compagnie de mes personnages. J’ai tendance à privilégier l’histoire, à essayer de garder un rythme soutenu dans l’action, et peut-être que je pourrais davantage encore approfondir l’univers que je crée, explorer davantage toutes les possibilités offertes.

C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle je pense que mes textes sont jeunesse, ils font 400 000 caractères et non 800 000.

Voilà pourquoi j’ai très récemment eu envie de me lancer dans un projet un peu différent, plus adulte, sur fond historique. Un projet de plus longue haleine et plus ambitieux. L’avenir me dira si je n’ai pas vu trop grand.

Onirik : Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce métier d’écrivain ?

Ludovic Rosmorduc : J’avoue que, comme beaucoup d’auteurs, j’aimerais bien que cela soit un métier, mais ce n’est pas le cas et ça ne le sera probablement jamais. Ce que j’aime donc dans ce loisir qu’est pour moi l’écriture, c’est d’une part le plaisir que j’ai à inventer des histoires, à m’évader dans mes mondes inventés, à donner libre cours à mon imagination après une journée de boulot.

J’adore aussi, j’adore surtout, quand j’apprends qu’un lecteur a passé un bon moment avec un des mes bouquins. Je crois que c’est ce qui donne le plus envie de continuer. Bien sûr il y a toujours des critiques moins positives, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais sur mes trois premiers romans j’ai toujours eu la chance d’avoir plusieurs retours vraiment enthousiastes, et c’est toujours un grand moment de bonheur.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai été invité dans une médiathèque pour parler de mes livres. A la fin de la rencontre, un jeune ado qui avait envie de lire une histoire très fantasy s’est procuré Le Tertre des âmes. Quinze jours plus tard, je recevais une lettre de sa part dans laquelle il me disait qu’il avait adoré sa lecture, qu’il aimerait bien écrire « quand il serait grand« . J’ai trouvé cela vraiment touchant.

C’est le genre de récompense qui met du baume au cœur dans les moments de doutes, car inutile de le nier, il y en a. Même si j’adore écrire, il y a des hauts et des bas. Quand l’histoire ne se laisse pas faire, j’ai parfois envie de baisser les bras.

Pour résumer donc ce que j’aime le plus dans ce loisir qu’est l’écriture, c’est imaginer que des gens vont passer de bons moments de lecture avec l’histoire que je suis en train d’écrire.

Onirik : Enfin, quel est ton objectif pour ton futur roman ? Est-ce que tu comptes rester dans cette veine fantasy ou te rapprocher d’un monde plus réaliste ? Peux-tu nous donner quelques pistes sur le thème de ton prochain roman ?

Ludovic Rosmorduc : Mon prochain roman, qui sortira vraisemblablement en début d’année prochaine, avait pour objectif d’aborder un univers un peu différent, d’oublier pour un moment les ambiances médiévales, les églises et les chevaliers.

Son titre n’est pas encore arrêté. Il parlera de chasse au trésor, d’aventures maritimes. L’un des héros sera un adolescent, ce qui changera également de mes autres romans. Un aventurier, et un jeune garçon vont donc se lancer sur les traces du trésor d’un lointain pirate.

C’est le genre d’aventure dont je raffolais quand j’étais jeune. J’ai donc essayé une fois encore, de raconter une histoire que j’aurai aimé lire à cette époque, en espérant qu’elle charmera bien d’autres lecteurs !

Onirik remercie infiniment Ludovic Rosmorduc d’avoir pris le temps de répondre avec une telle précision, une telle disponibilité et une telle gentillesse à ces questions. Un auteur aussi talentueux que sympathique à découvrir de toute urgence !