Ice storm – Avis +

Résumé de l’éditeur

Behind her mask is a deadly secret…
The powerful head of the covert mercenary organization The Committee, Isobel Lambert is a sleek, sophisticated professional who comes into contact with some of the most dangerous people in the world. But beneath Isobel’s cool exterior a ghost exists, haunting her with memories of another life… a life that ended long ago.

But Isobel’s past and present are about to collide when Serafin, mercenary, assassin and the most dangerous man in the world, makes a deal with The Committee. Seventeen years ago Isobel shot him and left him for dead. Now it looks as if he’s tracked her down for revenge. But Isobel knows all too well that looks can be deceiving… and that’s what she’s counting on to keep her cover in this international masquerade of murder.

Avis de Callixta

Voici le quatrième tome de la série des Ice de Anne Stuart et il fait largement honneur aux trois précédents ! Si on revient quelques années en arrière, on peut rappeler le succès et le choc qu’avait été le tout premier livre Black ice. Bastien Toussaint avait alors fait son apparition en agent froid et prêt à tout, notamment à tuer. Il était déjà question fugitivement d’Isobel Lambert, une femme froide et sans âge qui allait prendre la direction de leur petit groupe au cours du livre. Après les tomes consacrés à des héros masculins, Anne Stuart s’est enfin consacrée à celui d’une femme en la personne d’Isobel.

L’histoire est une magistrale réussite et un vrai pied de nez aux critiques lancées contre Anne Stuart. Souvent on lui reproche ses héroïnes molles et ballottées par le héros et des intrigues plus qu’invraisemblables, Ice Storm soigne particulièrement ces deux points. La trame policière du roman est serrée et dense. Les faits s’enchaînent avec logique et rapidité, le rythme est haletant. La fin est abrupte et vous laisse pantelante, surprise que ça soit la dernière page. Déjà…

Mais le grand talent de Anne Stuart demeure de créer des personnages fascinants dont les relations sont explosives. Dans ce roman, il y en a deux.

Isobel est une femme d’action formée à la même école que les héros des romans précédents. Elle est efficace, froide, une lame parfaitement affûtée. Anne Stuart en fait une véritable statue : blonde, sculpturale, sans âge. Elle en a les traits et l’impassibilité. Elle est aussi totalement froide, une véritable statue de glace qui va fondre peu à peu. Elle qui s’est figée ainsi à dix neuf ans va perdre son immobilité glacée aussi sûrement que sa couleur rousse naturelle reparaît sous la décoloration platine. Et celui qui provoque cette débâcle et ce petit réchauffement climatique est le héros, Josef Serafin ou plutôt, Killian. Isobel et lui se sont connus autrefois et des flash backs (qui se déroulent dans un voyage épique en 2CV en France !) en début de roman nous font comprendre pourquoi il a cet effet sur elle.

Killian est un héros « stuartien » parfait : il est bien sûr professionnel jusqu’au bout des ongles, détestable (et l’auteur ne ménage pas ses efforts pour nous le faire savoir), beau à tomber et totalement désespéré au point d’être prêt à mourir la seconde suivante. Il rejoint la longue galerie des héros de la série proches de la perfection dans leur genre ! Les relations entre ses deux êtres apparemment semblables sont dignes de ce que l’on peut en attendre : elles sont glaciales jusqu’au point de brûler, violentes, sexuellement très tendues. Anne Stuart maîtrise ce genre de couples avec une aisance insolente : les dialogues sont des jeux de chat et de la souris, où toute la violence émotionnelle de ces êtres qui revendiquent pourtant une totale absence d’implication, ressort. Leurs rencontres sont des corps à corps, ils font l’amour avec une sauvagerie passionnée mais empreinte aussi de douceur…

C’est un jeu dangereux auquel se livre Anne Stuart mais le fait qu’elle chemine pour la quatrième fois avec brio sur ce chemin étroit entre amour et haine, violence et douceur, vie et mort prouve à quel point elle est au sommet de son talent.

Evidemment, c’est un livre violent avec du sang, des larmes et des cadavres. C’est un romantisme sombre loin du rose bonbon qu’on recherche parfois dans la romance. Pourtant, l’humour est présent mais il est à froid (bien sûr !) et parfois noir mais d’une intelligence réjouissante.

Enfin, et ce n’est pas la moindre des choses, le roman est parsemé de scènes surréalistes auxquelles on sent qu’Anne Stuart prend de plus en plus goût. Elle a créé précédemment un grand personnage dont je pense que l’histoire arrivera sous peu en la personne de Reno. Ce japonais (comme son nom ne l’indique pas) punk, tatoué et totalement déjanté apparaît plusieurs fois dans le livre et à chaque fois, il crève l’écran ! On sent tout la malice que Anne Stuart a, à travailler avec un personnage aussi décalé. Elle donne aussi comme compagnon à Killian un gamin paumé, enfant soldat à l’histoire effrayante. Il est une sorte d’élément supplémentaire de folie, un symbole de la violence du monde mais aussi un souvenir vivant des péchés de Serafin.

On retrouve, enfin, avec bonheur Bastien Toussaint et surtout Peter Madsen, héros des premiers livres de la série. Pour toutes celles qui en douteraient encore, ils sont très loin d’être ramollis par la vie conjugale et leurs gestes même les plus ordinaires le montrent !

Ce livre est donc tout aussi excellent que les précédents et jamais Anne Stuart n’a été aussi à l’aise dans son style si reconnaissable. Elle semble avoir une inspiration infinie pour créer des héros plus tourmentés et fascinants les uns que les autres. Et nous ne pouvons que nous en réjouir ! Alors pourquoi ce plaisir rare n’est réservé qu’aux lectrices en langue originale ? Qu’attendent les éditeurs français ?

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 352
Editeur : Mira Books
Langue : anglais
Sortie : novembre 2007
Prix : 5,09 €