Guderian Souvenirs d’un soldat – Avis +/-

Depuis la Grande Guerre nous avions appris à connaître et à estimer les Français, les considérant comme des soldats courageux et coriaces qui avaient défendu leur pays avec une énergie indomptable. Nous étions persuadés qu’ils feraient preuve du même comportement. Quant au haut-commandement, nous avions été fort étonnés qu’il n’eût pas profité du moment favorable pour attaquer, à l’automne 1939, quand le gros de l’armée allemande, et surtout l’ensemble des forces blindées, étaient retenus en Pologne.

Rédigé par celui qui est considéré par certains comme le père fondateur de l’arme blindée allemande, cet ouvrage se révèle instructif sur le plan des personnalités évoquées, comme au sujet du matériel utilisé par les belligérants.

Cependant, on observe des imprécisions. Ainsi, s’il mentionne l’éviction de deux généraux, il n’en précise pas les raisons. En fait, ceci concerne leurs vies privées et… passons.

Dans ces écrits Guderian manifeste une empathie envers les officiers injustement traités, pas envers les populations civiles. Mais au moins sur ce plan-là, il ne ment pas.

En effet, certaines de ses affirmations sont suspectes. Ainsi, il affirme que les véhicules conduisant les troupes pour annexer l’Autriche ont connu moins de 30 % de pannes (70 % selon le général Jodl). De ce fait, il est impossible de garantir la vérité sur la totalité des faits qu’il rapporte. Néanmoins certains peuvent être corroborés par d’autres témoins de l’époque.

Son témoignage éclaire le haut niveau d’incompétence d’Adolf Hitler dans la conduite des opérations militaires. En arrière-plan, ce professionnel de la chose militaire sous-entend constamment dans ses propos : « si on m’avait écouté ».

Fiche technique

Format : poche
Pages : 554
Auteur : Heinz Guderian
Présentation : Benoît Lemay
Traduction : François Courtet et André Leclerc-Kohler
Éditeur : Perrin
Sortie : 13 mars 2020
Prix : 10 €