Entretien avec Amélie Nothomb

Que représente pour vous l’intimité ?
C’est de plus en plus important.

Est-ce pour cela que que l’intrigue repose sur un journal intime ?
Même si je trouve cela intéressant, j’ai toujours un mouvement de recul. Je n’en lit pas beaucoup. Je n’en écrit pas parce que je suis paranoïaque et que je considère que forcément il y aurait un complot pour le révéler.

Peut-on tuer pour préserver le secret de son journal intime ?
Il faut préserver un secret. Un secret c’est ce qu’on décide que ce sera secret, peu importe la nature du secret. C’est un droit absolu. Si quelqu’un menace de dévoiler votre secret tous les coups sont permis.

Pourquoi avoir utiliser le personnage d’un tueur pour parler de l’intime ?
Il fallait vraiment quelqu’un qui réagisse. Ce type est en manque de sensation. Il n’est pas sympa. Il n’éprouve aucun scrupules. Mais il va éprouver des scrupules extraordinaires pour ce que le commun des mortels trouverait insignifiant.

Je suis tombée enceinte de ce livre quand une hirondelle est entrée dans ma chambre. Je l’ai alors poursuivie en sautant sur les canapés et les meubles. C’est alors, que dans un grand moment de chamanisme, je suis devenue l’Hirondelle. Donc j’ai vu ce spectacle épouvantable d’Amélie Nothomb me poursuivant à travers la pièce et c’est cela qui m’a inspiré le personnage du tueur.

Propos recueillit par Damien Dhondt

L’avis de Damien sur le roman Journal d’Hirondelle.

Post-scriptum :

Damien, intervieweur en série, a à son actif d’autres entretiens avec Amélie Nothomb sur d’autres supports, notamment sfmag.net.

Pour la sortie d’acide sulfurique, rendez vous ici et son avis sur le roman.

Pour conclure (temporairement, il faut l’espérer) un interview généraliste sur l’ensemble de l’oeuvre de l’auteur.