Arte – Un taxi pour Tobrouk


Mon cher Ludwig vous connaissez mal les Français. Nous avons le complexe de la liberté. Cela date de 1789. Nous avons égorgé la moitié de l’Europe au nom de ce principe. Depuis que Napoléon a écrasé la Pologne nous ne supportons pas que quiconque le fasse à notre place. Nous aurions l’impression d’être frustrés.

1942, revenant d’un raid sur un aéroport ennemi un véhicule des Forces Françaises libres traverse le désert en direction de leurs lignes.

À son bord se trouve le brigadier Théo Dumas (Lino Ventura), ancien boxeur et vétéran de Narvik. On trouve également le deuxième classe François Gensac (Maurice Biraud). Ce fils de collabo a rejoint la France libre parce qu’il s’ennuyait « Selon la tournure des évènements je serais le dévoyé gaulliste ou le héros purificateur« . Les évadés de la France occupée sont le Docteur Samuel Goldmann (Charles Aznavour) et l’ancien Républicain espagnol Jean Ramirez (German Cobos).

Ils poursuivent leur périple, manquant d’essence et d’eau :
Si vous continuez sur votre route, Brigadier, et si mon relevé est correct, nous n’allons plus à El Alamein mais sur le cap de Bonne Espérance.
On s’est écarté de combien ?
Oh, remarquez, je disais le Cap de Bonne Espérance pour ne pas vous vexer. En réalité nous fonçons vers le Pôle Sud.

Leur groupe s’enrichit avec la capture d’un officier allemand le capitaine Ludwig von Stegel (Hardy Krüger).
Nous, en France, les prisonniers on les flingue pas.
Forcément, on n’en a pas tellement, hein…

Bénéficiant des dialogues de Michel Audiard cette adaptation du roman de René Havard[[Julliard, 1961]] a été tournée en Espagne. Ceci explique l’attaque aérienne par un HA-1112 (version espagnole du Messerschmitt Bf 109 G toujours en service à l’époque). Quant aux tanks ils ont été « reconstitués » à partir de tracteurs recouverts de décors en placoplatre, tandis que les camions allemands étaient à l’origine des camions de légumes.