Adieu Jérusalem – Avis +

Présentation de l’éditeur

2017. Mounir est un modeste employé de l’Institut scientifique de Kazan, en Russie. La veille de son départ pour La Mecque, où il doit accomplir le Hadj, le grand pèlerinage, le site explose sous ses yeux dans une fumée de fin du monde. Dans l’avion, il est pris de convulsions et meurt peu après son arrivée.

À son insu, il a introduit dans la ville sainte le plus terrible des fléaux qu’on croyait disparu depuis le Moyen-âge. Persina Yersis : la peste noire.

La bactérie se répand à une vitesse incontrôlable parmi les pèlerins. Les morts se chiffrent par milliers. Dans la panique, la rumeur enfle : les Juifs ont empoisonné l’eau de la Mecque. Et cette rumeur franchit les frontières, jusqu’à Jérusalem où les Palestiniens puis les Arabes d’Israël lancent des actions de représailles contre les Juifs. Israël s’embrase, Jérusalem tombe.

Cette catastrophe bouleverse l’échiquier politique international et fera basculer dans son sillage des destins individuels : de l’Égyptien Youssef Chahid, médecin volontaire à l’hôpital de La Mecque, à l’Estonien Rein Laristel, tout juste élu secrétaire général de l’ONU ; de l’Américaine Susan Rice, secrétaire d’État des États-Unis confrontée au plus périlleux défi de sa carrière, au commissaire arabe israélien Eli Bishara en lutte contre le chaos ; jusqu’à la belle juive turque Ana Güler, déchirée entre Istanbul et Jérusalem.

À travers eux, l’histoire s’incarne : de Kazan à La Mecque, de New York à Tel Aviv, de Washington à Istanbul, de Catane à Dubaï. Leur monde, notre monde, ne sera plus jamais le même. Et si c’était vrai ?

Avis d’Enora

Pour ce roman, la journaliste Alexandra Schwartzbrod a obtenu le Grand Prix de Littérature Policière 2010. Son ouvrage précédent, Balagan, qui mettait déjà en scène l’inspecteur arabe israélien Eli Bishara, avait gagné le Prix polar SNCF.

L’histoire débute à Kazan par l’explosion d’une usine russe de recherches bactériologiques. Mounir Baraka, un laborantin qui a échappé à la catastrophe, part tout de suite après, pour accomplir le Hadj à La Mecque. Sans le savoir il y introduit le bacille de la peste noire.

La pandémie s’étend extrêmement rapidement, les pèlerins meurent par centaines, la ville est fermée mais trop tard. Très vite une rumeur se répand, la même qu’au moyen-âge : ce sont les Juifs qui ont empoisonné les puits d’eau. Les attentats se multiplient, les Arabes israéliens expulsés de Jérusalem-est par les partisans d’extrême-droite prennent les armes, l’armée tire… Le monde entier est concerné et dans cette balance politique, le plateau du pouvoir et de l’argent penche du coté de la péninsule arabique…

Jérusalem, Alexandra Schwartzbrod la connait bien puisqu’elle y a vécu trois ans comme correspondante pour Libération, pendant la dernière Intifada. Grâce à une minutieuse analyse politique et sociale d’Israël, elle nous livre un thriller d’anticipation qui fait froid dans le dos par son coté réaliste. Habilement construit, le roman enchaîne les événements avec une extrême vraisemblance. Mêlant l’intime au collectif, l’auteur, avec un nombre impressionnant de personnages, aborde ce drame à la fois du coté des individus comme de celui du monde politique.

Angoissant et provocateur, le livre d’Alexandra Schwartzbrod est un excellent thriller de politique fiction, tellement plausible qu’on en vient à souhaiter qu’il ne soit pas visionnaire.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 400
Editeur : Stock
Sortie : avril 2010
Prix : 20,99 €