A precious jewel – Avis +

Résumé

Sir Gerald Stapleton first becomes one of Priscilla Wentworth’s regular clients at a high-class brothel. Then he makes her his mistress. There would seem to be no way in which their relationship can develop into a love strong enough to overcome all the social barriers that oppose them. But somehow they find the way.

Avis de Marnie

De l’émotion et du romantisme à l’état pur ! Une fois de plus, Mary Balogh prouve qu’elle domine le genre… Encore une histoire où il ne se passe rien et qui pourtant nous emporte avec elle dans un maelström de sentiments bouillonnants.

Le point fort de l’auteur c’est bien évidemment l’introspection. Chacun des deux héros est blessé par la vie, Gerald, trahi par les deux femmes qui représentaient tout dans son enfance, et Priscilla tout simplement par les aléas du destin. Chacun décide d’être lucide, et de considérer leur relation comme une affaire satisfaisante pécuniairement pour l’une, sexuellement pour l’autre, et qui peu à peu se retrouvent face à des sentiments tumultueux qu’ils ont du mal à maîtriser, dominer et surmonter. Méticuleusement, avec une précision qui nous touche en plein coeur, Mary Balogh décrit ces petites scènes de la vie quotidienne qui cachent des pensées inavouables et tourmentées.

Les moments les plus forts sont aussi les plus anodins. On ne dira jamais l’importance des conversations sur le temps chez Mary Balogh qui peuvent occuper des lignes entières, le passage des saisons vécues par deux êtres qui ne souhaitent qu’une chose, que le temps s’arrête, alors que leur amour mutuel grandit, s’amplifie pour finalement les submerger. L’impression est si délicate, si subtile, déclinant toute une gamme d’émotions que nous avons l’impression de les ressentir nous-mêmes et nous sentons nous aussi au bord des larmes.

Cela faisait un moment où je n’avais pas été autant séduite par un héros. Et pourtant, Gerald semble très loin du standard habituel. Ni grand, ni musclé, ni beau, ni d’une intelligence supérieure… il se dénigre sans cesse, ayant conscience de ne pas avoir l’esprit très vif surtout lorsqu’il se compare à son meilleur ami qui lui est supérieur en tout. Ecrit comme cela, il ne paraît pas très attrayant, il laisse pourtant une impression attendrissante de douceur, de vulnérabilité et surtout de sensibilité à fleur de peau qui attire Priscilla plus surement que n’aurait pu le faire un homme bien plus brillant.

Notre héroïne est différente elle-aussi des personnages féminins habituels. Pragmatique, conduisant visiblement son existence selon le proverbe, comme on fait son lit, on se couche, son côté terre à terre lui a fait adopté le réalisme de celle qui vit au jour le jour, ayant opté pour la seule solution qui s’offrait à elle pour pouvoir survivre. Priscilla s’efforce de n’être ni cynique, ni enfermée dans son amertume et c’est son aspect lumineux et sa joie de vivre qui attirent Gerald. Ce sont ses sentiments qui vont soudain interférer avec le côté sordide de sa situation qui vont bien vite la torturer.

D’une intrigue d’une simplicité trompeuse, Mary Balogh construit une délicieuse histoire toute en nuance où la tension sensuelle et sentimentale s’accroît dans un enchevêtrement de passion et de ressenti. Une totale réussite de la première à la dernière ligne !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 224
Editeur : Signet
Sortie : juin 1993
Langue : anglais
Prix : épuisé