Un lieu à soi – Avis +

Présentation de l’éditeur

Je me propose donc, en faisant usage de toutes les libertés et licences de la romancière, de vous raconter l’histoire des deux jours qui ont précédé ma venue ici – comment, courbée sous le poids du sujet dont vous aviez chargé mes épaules, je l’ai soupesé, je l’ai mis à l’épreuve de ma vie «quotidienne».
Virginia Woolf

Publié pour la première fois en 1929, Un lieu à soi est composé d’une série de conférences consacrée au thème des femmes et de la fiction que Virginia Woolf donna à l’université pour femmes de Cambridge en 1928. La romancière explique dès les premières lignes comment ce sujet a fait naître une tout autre question, celle qui donne son titre à l’essai : Une femme doit avoir de l’argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la «fiction».

Avec humour et ironie, et une saisissante honnêteté intellectuelle, Virginia Woolf propose de retracer les quelques jours qui ont précédé cette conférence. A la manière d’un roman, elle déroule ainsi le fil de sa pensée et le cheminement qui l’a conduite vers cette réflexion sur le lieu et l’argent.

Avis de Claire

Daté de 1929, publié pour la première fois en France en 1951 et traduit à l’époque par Clara Malraux, ce texte qui a marqué la littérature féministe, se compose de plusieurs conférences de Virginia Woolf, données en octobre 1928 aux collèges féminins de Newnham College et Girton College, à Cambridge.

Comme le souligne Marie Darrieussecq dans son prologue, on a toujours traduit cet essai de Virginia Woolf, A room of one’s own, par Une chambre à soi, alors que le mot laisse un champ des possibles plus vaste en anglais, après tout une chambre c’est a bedroom, tandis que a room offre un espace plus vaste, annihile à sa façon l’esprit de confinement.

Virginia Woolf s’interroge, avec intelligence et ironie, sur la place des auteurs féminins dans l’histoire de la littérature, convoquant de ci de là quelques grands noms, telles que les soeurs Brontë, George Eliot ou bien évidemment Jane Austen. Pourquoi ces femmes sont restées anonymes pour pouvoir publier ? Quelles ont été leurs conditions de travail ? Auraient-elles écrit différemment si elles avaient pu le faire librement ? Autant d’interrogations qui trouvent leur origine dans le rapport des femmes à l’écriture, dans une société où elles avaient des droits plus que restreints.

Un ouvrage qui a marqué son époque, mais qui résonne toujours dans l’actualité, comme le remarque Marie Darrieussecq, le récit de celle qu’elle qualifie de «louve», «n’a pas pris une ride», à la fois dans la fluidité de son style, mais également dans la puissance de son propos.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 176
Editeur : Denoël
Collection : Empreinte
Sortie : 14 janvier 2016
Prix : 13 €