Un bon Indien est un Indien mort – Avis +

Éditeur ‏: Rivages

roman de Stephen Graham Jones

Présentation de l’éditeur

Quatre amis d’enfance ayant grandi dans la même réserve amérindienne du Montana sont hantés par les visions d’un fantôme, celui d’un élan femelle dont ils ont massacré le troupeau lors d’une partie de chasse illégale dix ans auparavant.

Avis de Thérèse

Ames sensibles s’abstenir ! Ce roman comporte de nombreuses scènes de carnages, que ce soit sur des caribous ou sur des humains, scènes pour la plupart difficilement supportables !

Stephen Graham Jones, dans Galeux son roman précédent, s’attaquait au mythe du loup-garou. Dans Un bon Indien est un Indien mort, il s’agit de caribous fantômes ; mais ces fantômes hantent-ils seulement l’esprit des protagonistes en raison d’un sentiment de culpabilité ou sont-ils animés d’intentions réellement vengeresses ?

Ricky, Lewis, Gabe et Cassidy sont quatre amis d’enfance qui, dix ans auparavant, ont participé à une chasse illégale aux caribous dans une zone sacrée de leur réserve du Montana, partie de chasse qui a tourné au massacre d’un troupeau entier, dont une femelle qui portait un petit.

Stephen Graham Jones dresse, à travers ces quatre personnages, le portrait d’une jeunesse amérindienne partagée entre le respect de leur culture, de leurs traditions, et la plongée dans le monde moderne dans lequel leur place est toujours aussi hasardeuse et inconfortable.

Dans la première partie du roman, Lewis s’est éloigné de la tribu et de ses amis, il travaille dans un bureau de poste, il a une épouse non-indienne, il semble s’être adapté à sa nouvelle vie. Mais peu à peu son obsession pour cette partie de chasse dix ans plus tôt va le mener vers la paranoïa, il est persuadé d’être poursuivi par un caribou fantôme, plus exactement le fantôme de la femelle caribou qu’il a tuée et dépecée.

La deuxième partie est racontée par un personnage qu’il est impossible de nommer sans en révéler beaucoup trop sur l’intrigue et nous conduit auprès de Gabe et Cassidy. Eux non plus n’ont pas oublié cette fameuse partie de chasse, même s’ils n’y attachent pas autant d’importance que Lewis. L’auteur y présente certains rites amérindiens, comme la cabane de sudation mais ne manque pas de souligner les « adaptations » que se permettent ces Indiens modernes par rapport aux traditions ancestrales.

La fin du roman met en scène une partie de basket d’anthologie, aussi horrifique que fantastique.

Un roman difficile à classer : un peu de polar, beaucoup d’horreur, une bonne dose de culture amérindienne, des scènes abominablement gores, des légendes tribales, une étude sociologique des Indiens d’aujourd’hui. En tout cas, une lecture intéressante, à la fois distrayante et instructive… à condition d’avoir le cœur bien accroché !

Fiche technique

Format : broché
Pages‏ :‎ 352
Éditeur ‏: Rivages
Sortie : 21 septembre 2022
Prix : 23 €