Tuer le fils – Avis +

Présentation de l’éditeur

Un fils tue pour prouver à son père qu’il est un homme. Des années plus tard, lorsque le fils sort de prison, le père est assassiné. Hasard ou coïncidence ?
Pour prouver à son père violent, qui le méprise depuis toujours, qu’il est un homme, un vrai, Matthieu commet un meurtre.

Il prend quinze ans de prison. Au lendemain de sa libération, son père est assassiné et le coupable semble tout désigné. Mais aux yeux des enquêteurs, cela ne colle pas : pourquoi Matthieu sacrifierait-il encore sa liberté ? Entre virilité toxique, Œdipe délétère, résilience, fiction et réalité, l’inspecteur Cérisol et son équipe vont devoir plonger dans les arcanes de cette terrible relation père-fils.

Avis de Thérèse

Tuer le fils ou tout du moins le détruire, le tenir à distance, le mépriser, c’est ce que Pascal Fabas semble s’être évertué à faire sans relâche.
Tuer le père, Matthieu Fabas aurait bien des motifs pour le faire, tout au moins psychologiquement. Mais physiquement ? A peine sorti de prison où il a purgé une peine de treize ans pour avoir essayé de plaire enfin – mais toujours en vain – à ce père indigne en commettant un crime sordide ?

Benoît Séverac nous embarque dès les premières pages dans une enquête policière où tout désigne un suspect idéal, mais encore faut-il que les enquêteurs trouvent des éléments de preuve. Et Pascal Fabas était homme à se faire plus facilement des ennemis que des amis.

Pendant son séjour en prison, Matthieu Fabas a participé à des ateliers d’écriture animés par un écrivain, qui lui ont permis de mettre sur le papier et de confier son enfance et son adolescence auprès d’un père violent, raciste, homophobe, méprisant et méprisable. On arrive à s’attacher à ce suspect malgré son crime, en découvrant ce que son père lui a fait subir pendant des années.

Avec une grande finesse psychologique, Benoît Séverac confie l’enquête à un trio de policiers aux portraits et à la vie bien fouillés, dont les points de vue parfois s’affrontent. Cérisol, le chef, qui mange des confitures à longueur de journée, marié à Sylvia, sportive de haut niveau, aveugle et kinésithérapeute. Nicodemo, le plus ancien, très famille, très religieux, mais qui s’interroge. Grospierres, le plus jeune, le plus diplômé, qui ne se sent pas intégré à l’équipe.

La lecture est prenante, passionnante, riche en interrogations et en rebondissements. Le rythme et le ton s’adaptent aux différents personnages.

Un excellent polar, dense, complexe et touchant, où on peut plus ou moins s’attacher à tous les personnages… sauf la victime !

Fiche technique

Format : poche
Pages‏ : ‎368
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 11 février 2021
Prix : 7,60 €