Thor – Avis +

Présentation officielle

Thor, le héros du nouveau film issu de l’univers Marvel, est un guerrier tout-puissant et arrogant dont les actes téméraires font renaître de nos jours un conflit ancestral. A cause de cela, il est banni du Royaume mythique d’Asgard et est condamné à vivre parmi les humains.

Mais lorsque les forces du Mal d’Asgard s’apprêtent à envahir la Terre, Thor découvre enfin ce que signifie « être un héros ».

Avis de Claire

Le film commence sur des chapeaux roues. Quelque part au beau milieu du désert du Nouveau-Mexique, roulant à tombeau ouvert, l’astro-physicienne Jane Foster et son équipe, composée de son mentor le Docteur Selvig et de son assistante Darcy, percutent soudainement de plein fouet un jeune homme surgi de nulle part, qui semble avoir perdu la mémoire.

Flash-back

Dans un monde de divinités où paix et prospérité semblent avoir vaincu guerre et chaos, le fier prince Thor doit être couronné. Mais le destin est en marche, de mauvaises décisions sont prises et des trahisons inattendues font basculer l’équilibre des éléments, comme dans toute tragédie.

Or, au royaume d’Odin, point de compassion. Puni pour son arrogance, le dieu du tonnerre est envoyé sur Terre comme simple mortel, où il doit faire preuve de courage et de maturité pour retrouver son statut et ses pouvoirs. Sa rencontre avec Jane Foster va lui ouvrir des perspectives inattendues…

Kenneth Branagh, dont l’immense carrière comme acteur et réalisateur [[Tant au théâtre, qu’au cinéma ou à la télévision.]] a fait de lui un incontournable dans le paysage artistique britannique, est un choix judicieux de la part des producteurs de Thor. Ils ont cherché longtemps le metteur en scène capable de transposer sur grand écran l’univers de ce personnage mythique[[The Mighty Thor créé par Stan Lee et Jack Kirby en 1962, inspiré de la mythologie viking]]. De ce fait, la vision personnelle du cinéaste mêlée à la légendaire histoire du comics projettent Thor dans une tragédie teintée de noblesse.

Le réalisateur, qui a révélé avoir bénéficié d’une totale liberté pendant le tournage, a dû cependant accepter de diriger son film dans la continuité d’une saga de super-héros, patiemment échafaudée depuis quelques années déjà[[Dans Ironman 2 de Jon Favreau (2010) des indices annonçaient l’arrivée de Thor, comme l’apparition de son marteau, Mjolnir]]. Fan des comics Marvel, Kenneth Branagh n’a eu cependant aucun mal à s’approprier cet univers.

Sans en faire trop dans la grandiloquence, mais non sans humour, entre effets spéciaux à grande échelle, scènes de combats ou moments intimistes, accélérations de l’action et pauses dans des décors démentiels, le cinéaste a su modérer l’emphase épique, distiller les ingrédients de la dramaturgie et doser la mise en place de la narration.

Film américain, grand spectacle et gros budget, certes, mais Thor et Kenneth Branagh ont définitivement gagné leur pari : celui d’insuffler à ce blockbuster franchisé une fantaisie créatrice aux accents indéniablement shakespeariens.

L’ensemble du casting est irréprochable, l’acteur australien Chris Hemsworth, qui a travaillé d’arrache-pied pour le rôle, s’en sort honorablement. Mais la vraie révélation vient d’ailleurs, et c’est le britannique Tom Hiddleston[[que l’on a pu voir aux côtés de Kenneth Branagh dans l’excellente série Les Enquêtes de l’inspecteur Wallander sur la chaîne franco-allemande Arte]], dans le rôle du frère de Thor, Loki, qui explose littéralement de talent. Discrètement efficace, sa prestation laisse présager de grandes choses pour le reste de la saga.

Les effets spéciaux (réalisés par la BUF Compagnie, entreprise française créée par Pierre Buffin), particulièrement aboutis, contribuent à mettre en place un univers visuel inspiré d’influences originales telles que les prises de vue du télescope Hubble ou des réalisations de l’architecture moderne, comme le travail de Frank Owen Gehry[[grand architecte contemporain, canadien, d’origine polonaise, on lui doit notamment le bâtiment de la Cinémathèque française]], par exemple. A la fois sobres et imposants, les différents décors du monde de Thor sont donc une vraie réussite.

En écho y répond l’univers des mortels, avec les scènes tournées dans un trou perdu du Nouveau-Mexique, la ville imaginaire de Puente Antiguo, aux lignes droites, écrasées de soleil, comme dans un authentique western, qui sert judicieusement de terrain de combat dans un affrontement mémorable.

L’un des plus grands défi du réalisateur était de raconter la reconquête des pouvoirs de Thor, son voyage intérieur et sa bataille contre les forces du Mal en quelques 130 minutes. Mais c’est également en cela l’une des faiblesses du script, l’action peut sembler parfois un peu précipitée, raccourcie, amputée d’émotion.

Cela concerne notamment l’histoire d’amour entre Thor et Jane Foster, qui ne prend pas le temps suffisant pour s’installer et être totalement crédible. Certes les deux comédiens sont beaux et bien assortis, mais leurs scènes manquent singulièrement de passion. Dommage que le scénario ait fait l’économie d’un peu plus de romance…

Note à tous les spectateurs, ne partez pas avant la fin du générique (6 minutes 30), vous manqueriez une scène capitale qui a la saveur d’un coup de théâtre et qui donne irrésistiblement envie de voir le prochain film de la franchise. Brillant et so skakespearian indeed

Fiche technique

Sortie : 27 avril 2011

Avec Chris Hemsworth, Natalie Portman, Stellan Skarsgård, Anthony Hopkins, Tom Hiddleston, Idriss Elba, Rene Russo, Kat Dennings…

Genre : fantastique

Durée : 130 minutes