The temporary wife – Avis +

Résumé de l’éditeur

The Marquess of Staunton cold-bloodedly advertises for a governess for his non-existent children, chooses the plainest and dullest applicant, and offers her marriage. His only motive is to anger his estranged father, who has chosen a different bride for him. After he has presented her to his family, he plans to establish her somewhere with a great deal of money and never see her again. Charity Duncan agrees to the strange bargain because she is desperate for money to help support her brothers and sisters. But when she meets his family and recognizes the pain behind the estrangement, her warm heart cannot remain aloof. And when Staunton realizes that his temporary wife is in fact neither plain nor dull, his cold heart stirs to new life.

Avis de Callixta

La production littéraire de Mary Balogh est importante depuis qu’elle a commencé à écrire il y a plus de vingt ans et chose remarquable, elle est d’une qualité exceptionnelle. Il n’y a pas de mauvais livres de cet auteur et il y en a d’excellents. The temporary wife est de cette veine. C’est un livre exceptionnel et bouleversant comme seule Mary Balogh sait les écrire.

Ce roman met en scène Anthony Earheart, marquis de Staunton. Cet homme froid et cynique vient de trouver par petite annonce sa future épouse en la personne de Charity Duncan. Dans le but de choquer son père, le sévère duc de Withingsby, il a décidé de revenir dans le domaine familial avec une épouse la plus éloignée possible des critères élevés du duc. Charity Duncan semble remplir toutes les conditions : jeune femme timide, mal habillée et issue d’une petite noblesse de campagne, elle n’a rien de l’épouse d’un marquis et futur duc. Charity a un peu accentué sa simplicité et son manque d’intérêt dans le but d’obtenir cet emploi. Elle va accepter la curieuse proposition du marquis et ainsi débarquer dans un drame familial dans une ambiance à couper au couteau.

Le livre est exceptionnel dans la qualité et l’intensité des émotions qu’il procure. Ce n’est qu’une succession de scènes ciselées où l’émotion monte lentement jusqu’au bouquet final. Le roman est grave et émouvant. Tous les protagonistes sont complexes et touchants dans le piège qu’est devenue leur vie. Le marquis de Staunton est particulièrement bouleversant dans sa douleur soigneusement dissimulée, une douleur qui remonte à son enfance difficile entre un père glacial et malheureux et une mère épuisée par 17 grossesses en 20 ans dont la plupart ont abouti à des décès.

Charity est une sorte de soleil dans la famille saturnienne d’Anthony. Elle est peut être pauvre et écrasée par les ennuis mais elle est aimante et généreuse. Sa tranquille et joyeuse persistance à intervenir dans la vie de sa belle famille et de son époux est un véritable hymne à l’optimisme et à la grandeur d’âme. Elle est drôle et intelligente, fraîche et généreuse.

L’histoire d’amour qui naît de façon si négative entre les deux héros est une merveille de délicatesse et de tendresse qui donne envie de croire à l’amour, aux contes de fée et aux fins toujours heureuses bien plus que beaucoup de romances. Mary Balogh pousse même le jeu jusqu’à faire ironiser un de ses personnages sur la naïveté de ceux qui croient tout cela. Et malgré cela, ça fonctionne ! C’est aussi un roman grave et triste qui ménage heureusement des plages de légèreté et de bons sentiments mais qui n’hésite pas à évoquer la mort, la maladie , les problèmes psychologiques graves… Pourtant, on ne sombre jamais dans la facilité ni dans le mélo sirupeux.

Ce qui est absolument admirable dans les livres de Mary Balogh c’est la simplicité des histoires, leur côté totalement prévisible et pourtant l’exceptionnelle envie que l’on a de tourner les pages, à compatir aux malheurs des protagonistes et à se réjouir de leurs joies. La sensibilité de l’écriture de Mary Balogh est sans doute la cause de cela. C’est une petite musique joyeuse ou triste, sans temps mort, simple et chantante. C’est aussi une qualité à donner des images aux lecteurs. On peut citer l’exemple de la scène glacée et glaçante qui se joue lors de l’arrivée du couple au château familial. Vous frissonnez presque à lire l’accueil terrible que reçoit la jeune Charity. Ce pouvoir d’évocation vous transporte et vous souriez, pleurez (au sens propre…) avec les personnages. C’est également un auteur qui respecte scrupuleusement l’esprit de l’époque qu’elle évoque et bien souvent, le monde coloré qu’elle décrit prend littéralement vie. C’est une leçon d’histoire sur la gentry britannique et les modes de vie de l’époque qui va bien au delà de la romance.

Lisez Mary Balogh de toute urgence et ce livre en particulier. Cet auteur a été quasi-oublié par les traducteurs et est très mal connue en France. De plus, ses œuvres traduites (pas toujours très bien d’ailleurs…) ne sont pas les meilleures. C’est vraiment une grande perte pour les lectrices françaises.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 224
Editeur : New Amer Library
Sortie : mai 1997
Langue : anglais
Prix : épuisé, mais en vente sur les sites de livres d’occasion