The raven Prince – Avis +

Résumé de l’éditeur

THERE COMES A TIME IN A LADY’S LIFE…

Widowed Anna Wren is having a wretched day. After an arrogant male on horseback nearly squashes her, she arrives home to learn that she is in dire financial straits. What is a gently bred lady to do ?

WHEN SHE MUST DO THE UNTHINKABLE…

The Earl of Swartingham is in a quandary. Having frightened off two secretaries, Edward de Raaf needs someone who can withstand his bad temper and boorish behavior. Dammit ! How hard can it be to find a decent secretary ?

AND FIND EMPLOYMENT.

When Anna becomes the earl’s secretary, both their problems are solved. Then she discovers he plans to visit the most notorious brothel in London for his “manly” needs. Well ! Anna sees red—and decides to assuage her “womanly” desires… with the earl as her unknowing lover.

Avis de Callixta

Voici le premier roman d’Elizabeth Hoyt, The raven prince, qui sera bientôt publié en français.

Elizabeth Hoyt a actuellement publié quatre romans, et bientôt cinq en version originale et c’est un sans-faute pour cette femme brillante, fine et intelligente. The Raven Prince est le premier d’une trilogie centrée autour de trois amis très différents. Ici, les héros est Edward de Raaf, comte de Swartingham et Anna Wren. Tous deux sont veufs et si Anna a décidé de mener une vie simple et pauvre auprès de sa belle-mère, Edward a décidé de convoler pour enfin produire un héritier.

L’une des grandes forces de Elizabeth Hoyt est de définir avec précision des personnages à la fois classiques et différents. Souvent, en peu de mots, peu de précisions, elle parvient à donner une idée claire de qui sont ses héros et à nous les rendre étonnamment proches.

Edward est un homme solitaire qui a perdu toute sa famille par la variole alors qu’il était petit. Il est lui-même marqué par cette maladie puisqu’il en gardé des cicatrices qu’il juge hideuses. C’est un homme imposant, doté d’un caractère emporté (les objets volent beaucoup chez lui !), passionné d’agriculture. Ce n’est pas du tout un noble élégant, fréquentant les salons londoniens. De la même façon, Anna mène une vie étriquée dans son petit village, sans espoir de remariage (quelle ne souhaite pas d’ailleurs) après la déception éprouvée auprès de son précédent époux. Celui-ci l’a trompée et elle n’a pu avoir d’enfants. Après une première rencontre plutôt brutale qui donne une idée assez négative du comte à Anna, celle-ci par nécessité va entrer à son service comme secrétaire. Elle est la première femme après une longue lignée d’hommes qui ont rendu leur tablier !

Anna va très vite se sentir attirée par cet homme qui réveille des désirs chez elle et plus que ça aussi. Edward n’est pas indifférent mais résiste vaillamment. Il a d’autres projets. Tout va basculer lorsqu’elle prend l’improbable décision de le suivre à Londres où elle sait qu’il va se rendre dans son bordel préféré.

Je ne suis pas une adepte des histoires de ce type : les femmes du monde qui deviennent des courtisanes expérimentées lorsque l’on tourne une page en dépit de toute vraisemblance mais avec Elizabeth Hoyt, cela fonctionne, et on adhère totalement. Cela reste bien la preuve que le talent permet de tout faire passer ! C’est très bien écrit, très bien analysé aussi. Ce qui est alors remarquable est l’équilibre entre les scènes sensuelles et l’émotion qui monte lentement mais sûrement.

Les scènes sensuelles le sont vraiment. Elles sont écrites dans un langage très explicite et disent précisément les choses. Elles sont nombreuses et très bien amenées. Sur ce point aussi, Elizabeth Hoyt est brillante. Elles viennent enrichir les relations complexes, profondes, tendres qui se nouent entre les deux héros. Anna est une héroïne comme on les aime maintenant, qui ne se laisse pas faire et sait prendre des initiatives. Edward a un côté maladroit et brutal qui cache sa vulnérabilité et sa fine intelligence.

L’histoire est très bien construite avec une intrigue secondaire qui s’ébauche avec deux sœurs prostituées de leur état que rencontre Anna. A travers leur histoire, c’est une évocation du sort des femmes exerçant le plus vieux métier du monde qui se dessine. Si Anna joue ce rôle durant quelques scènes, on ne peut oublier la condition terrible des filles de joie de cette époque et derrière elle, celle des femmes qui n’avaient pas d’autres moyens pour s’en sortir. Les personnages secondaires sont eux aussi parfaitement définis, là aussi, en quelques phrases qui tout de suite font naître une idée précise de qui ils sont.

Elizabeth Hoyt illustre son roman d’un conte de fée dont elle est l’auteur. Ici, comme dans les autres livres d’ailleurs, le titre du conte est celui du roman. Les épisodes du Prince Corbeau (The raven prince) sont en en-tête de chaque chapitre et c’est une très belle histoire qui fait comme un écho à celle d’Anna et Edward.

Terminons en disant qu’Elizabeth Hoyt a souvent des petits traits d’esprit ironiques ponctuant discrètement son histoire et ne manquant pas de sel et que son évocation de la période de la fin du dix-huitième siècle britannique est très bonne : on sent que les moeurs ne sont pas celles de la Régence, la vie est encore très rurale et la richesse dans la terre alors que se dessine déjà la révolution industrielle.

Elizabeth Hoyt est une auteur à suivre impérativement. C’est sans doute l’une des meilleures découvertes dans le monde des auteurs de romance. Et la très bonne nouvelle c’est que les lectrices françaises pourront la découvrir dès septembre sous le titre dramatiquement mauvais de Puritaine et catin. J’en profite pour m’interroger sur les motivations qui peuvent pousser à trouver un titre pareil qui évoque un film érotique raté des années 70 alors qu’en anglais The Raven Prince (le prince corbeau) était si poétique et si évocateur.

En tous cas, ne vous arrêtez pas à ce titre et lisez ce livre !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 392
Editeur : Warner Forever
Sortie : 1 mars 2007
Langue : anglais
Prix : 4,10 €