Sur le toit de l’enfer – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le cœur tendre, est appelée sur les lieux d’un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. À côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages… et ses vêtements ensanglantés.

Pour Teresa, spécialiste du profilage, cela ne fait aucun doute : le tueur frappera à nouveau. Elle va devoir rassembler toute son énergie et s’en remettre à son expérience pour traquer cette bête humaine qui rôde dans les bois. Si tant est que sa mémoire ne commence pas à lui faire défaut…

Avis de Thérèse

Premier roman d’Ilaria Tuti, Sur le toit de l’enfer est la première enquête d’une trilogie mettant en scène le commissaire Teresa Battaglia. Et à peine le livre fermé, on a déjà envie de retrouver ce personnage au caractère pour le moins abrupt ! Le livre se lit d’ailleurs bien plus vite que le nombre de pages ne le laisse présager.

Âgée d’une soixantaine d’années, elle se montre froide, sèche et très dure envers l’inspecteur Marini qui vient de rejoindre son équipe. Il est vrai que, arrivant en retard le premier jour sur le lieu du crime, il a supposé que « cette vieille femme ne pouvait être qu’un témoin » et l’a ignorée.

Le lieu du crime, c’est la forêt près du village de Traveni, dans les montagnes du Frioul en Italie, où on vient de découvrir le cadavre dénudé d’un homme dont les yeux ont été arrachés. En raison de la mise en scène du corps, Teresa Battaglia soupçonne immédiatement un tueur en série d’être en œuvre.

Le lieu du crime, c’est ce village isolé, renfermé sur lui-même, qui rejette d’emblée les policiers venus de « la grande ville » et se pelotonne autour de ses secrets.

Ces montagnes et cette forêt sous la neige dégagent une angoissante poésie, les descriptions d’Ilaria Tuti nous présentent cette région (inspirée de sa région d’origine) comme des tableaux romantiques de grande beauté… dans lesquels se dissimule peut-être un monstre. C’est pourtant dans cette forêt que les enfants Mathias, Diego, Lucia et Oliver ont l’habitude de se réfugier pour se raconter leurs peurs et leurs souffrances quotidiennes, pour se réconforter.

Mais toute cette histoire trouve ses racines en Autriche, en 1978, dans un bâtiment majestueux appelé L’Ecole, qui est en réalité un orphelinat d’un genre assez particulier puisque les enfants sont utilisés comme cobayes.

Tout au long du roman, Ilaria Tuti fait passer le lecteur par quantité d’émotions, de remises en question, d’interrogations. La couverture du roman pourrait faire penser à un petit Chaperon Rouge s’enfonçant dans la forêt et c’est vrai que le livre dégage une ambiance de conte de fées maléfique : une forêt hantée par un monstre, des enfants malheureux, des secrets enfouis depuis des années…

On découvre au fur et à mesure de l’enquête des bribes de l’histoire personnelle de Teresa Battaglia, on apprend à aimer cette personne fragile qu’elle dissimule en permanence derrière une carapace rébarbative. La presse italienne a surnommé Ilaria Tuti la « Donato Carrisi au féminin » et c’est amplement mérité !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 432
Éditeur : Pocket
Sortie : 10 octobre 2019
Prix : 7,95 €