Say Hello To Black Jack 1-12 – Avis +

Je n’ai pas de solution à proposer

Eijirô Saitô vient de terminer ses études de médecine et entre dans le milieu hospitalier avec un formidable enthousiasme…laissons lui ses illusions.
Pour 16 heures de travail par jour il est payé l’équivalent de 280 euros, mais ce n’est pas important.

Il exerce une profession merveilleuse. Et pour avoir de quoi se nourrir il suffit de faire des gardes de nuit et c’est le moment pour lui de découvrir que vu le faible nombre de médecins par hopitaux il se retrouve seul à essayer de sauver des vies alors qu’il n’en a pas la compétence.

Mais ce n’est qu’une partie du problème. Il découvre le système des factures gonflées, le titre ronflant de « professeur » accordé à des incapables qui reçoivent énormément d’argent pendant que des chirurgiens discrets mais compétents font tout le boulot. On opère inutilement pour de l’argent même lorsque c’est inutile, ruinant toute la population, pendant que des malades meurent parce qu’on ne les opère pas afin de ne pas contrarier les supérieurs ou pour des questions de rivalité entre services.

Lorsqu’un de ses malades doit être opéré par des incompétents Eijirô peut envisager de le faire transférer, mais c’est un acte de haute trahison envers l’hôpital.

Mais il n’y a pas que le secteur médical qui est en cause.
Lorsque des prématurés naissent il arrive que des parents refusent de les reconnaître et même de refuser une opération qui puissent leur sauver la vie. Mais cela ne devrait pas poser de problèmes, les médecins étant là pour sauver des vies. Or, opérer sans autorisation est un crime punit par la loi.

Eijirô passe de service en service. Dans le service anti-cancéreux il va découvrir que des malades ne reçoivent pas de traitement efficace. En effet il faut privilégier les médicaments accrédités. S’ils viennent de l’étranger et sont plus efficaces ils sont donc interdits. Mais le pire réside dans la révélation: il n’y a pas de spécialistes du cancer au Japon !

Son transfert dans un service psychiatrique coïncide avec un massacre dans une école. L’assassin affirmant être un malade mental toute la population développe une attitude de peur et de haine envers les patients des instituts psychiatriques. Que le meurtrier ait menti n’a aucune importance. La vérité n’a pas à être connue du public.

Syuho Sato [[Umizaru, l’ange des mers (Kabuto)]] constate les disfonctionnements du système médical japonais mais aussi les dérives de la société. Son manga eut un tel impact au Japon qu’il entraîna une amélioration de la situation financière des internes.

Fiche technique

Scénario & dessin: Syuho Sato
Série: Say hello to Black Jack
Traduction: Sébastien Bigini
Editeur: Glenat
Collection: Seinen
Prix: 6,50 €
Inédit, poche, noir & blanc, sens de lecture japonais, 224 pages