Sans filtre – Avis +

film en coproduction de Ruben Östlund (2022)

Présentation officielle

Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s’inversent lorsqu’une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

Avis de Valérie

Carl est un beau gosse qui a des valeurs. Mannequin doué mais moins demandé que sa petite copine Yaya, il doit pourtant s’aligner sur leur train de vie, ce qui peut engendrer des disputes. A la faveur d’une croisière offerte grâce à l’Instagram de la jeune femme, les deux jeunes se retrouvent au milieu d’ultra-riches, quelques fois bienveillants, quelques fois totalement en dehors des réalités de ce monde.

Puis, c’est la cata ! Riches ou pauvres se retrouvent sans distinction naufragés sur une île, sans aucun moyen d’appeler à l’aide. La survie s’organise entre incapables richissimes, beau mec ne sachant pas faire grand chose, femme de ménage pouvant pécher et faire du feu… Vont-ils s’en sortir ?

Derrière cette simple trame semblant limpide se greffent des sketchs tournant toujours autour de l’immoralité des détenteurs du pouvoir, quels qu’ils soient. C’est extrêmement jouissif, certaines scènes sont hautement drôles comme profondes, d’autres sont là pour écœurer le spectateur jusqu’à la nausée (pour ceux qui veulent savoir à quoi s’attendre, il est question de repas sensible et de forte houle), mais qui ne gène pas lorsqu’on prend le film dans son ensemble.

C’est un chef d’œuvre ironique et cynique, qui malgré une durée de 2H30 n’ennuie jamais. La critique sociale a rarement été aussi percutante et pertinente, tout en restant un pur divertissement. Le scénario et la réalisation sont à saluer, mais également le jeu des acteurs, dont Harris Dickinson que l’on retrouve avec plaisir, il peut décidément tout jouer, la jeune et jolie Charlbi Dean Kriek, qui malheureusement est décédée récemment, quel dommage, et… l’iconoclaste Woody Harrelson, chapeau bas !

Accessoirement, le film a obtenu la Palme d’or à Cannes, c’est tout aussi étonnant que mérité.

Fiche technique

Sortie : 28 septembre 2022
Durée : 149 minutes
Genre : dramédie
Avec Harris Dickinson, Charlbi Dean, Dolly de Leon, Woody Harrelson
Titre original : Triangle of Sadness