Patricia Highsmith

Romancière américaine, Patricia Highsmith est l’auteur de 22 romans, de 8 recueils de nouvelles, et d’un essai sur le roman policier L’Art du suspense, mode d’emploi. Elle a notamment crée l’un de personnages le plus fantastique de la littérature policière, le ténébreux Tom Ripley.

Née Mary Patricia Plangman, au Texas, le 19 janvier 1921, elle est élevée à New York par sa grand-mère. Dès son plus jeune âge, elle se passionne pour l’écriture & les lettres (elle est diplômée en anglais, latin & grec). Elle commence sa carrière par des nouvelles et des scenarii, mais sa première œuvre est d’emblée un coup de maître, c’est L’Inconnu du Nord-Express (Strangers on a train, 1950), succès littéraire et adaptation brillante d’Alfred Hitchcock…

Cette histoire est ce que l’on pourrait appeler un thriller psychologique, l’intrigue a depuis été mainte fois parodiée, le principe d’échange de meurtres, jusqu’à un épisode de Castle, qui reprend le même principe et qui fait référence à cette oeuvre…

Pour son ouvrage suivant, elle choisit de l’écrire sous un pseudonyme (Claire Morgan), le sujet étant particulièrement délicat pour l’époque.Il s’agit de Carole (The Price of salt, 1952), très beau roman qui traite de l’homosexualité féminine, dans lequel elle choisit d’aller à contre-courant de la morale puisque la fin est heureuse.

Dans un autre style, elle est également l’auteur de Ce mal étrange, sur la schizophrénie (adapté au cinéma par Claude Miller sous le titre de Dites lui que je l’aime) ou encore Le Cri du Hibou (sur la jalousie qui rend fou), adapté lui, par le regretté Claude Chabrol en 1987 et par Jamie Thraves en 2009.

Volontiers décrite par ceux qui l’ont connue comme asociale, alcoolique, caractérielle ou même cruelle, Patricia Highsmith a surtout été une femme de conviction, elle n’a jamais caché sa misanthropie (elle préférait la compagnie des animaux) ni son homosexualité, ou ses positions politiques radicales (on l’a qualifiée de anti-américaniste, elle a d’ailleurs choisi de finir sa vie en Suisse à Locarno, elle y est morte en 1995).

L’un de ses personnages fétiche, est le merveilleux anti-héros Tom Ripley… Le premier tome de ses aventures, qualifié de roman « superbement amoral » par le Times, a obtenu le Grand prix de littérature policière en 1957.

Au cinéma, celui qui l’a le mieux incarné à ce jour est Alain Delon dans Plein soleil de René Clément, beaucoup mieux que la fade adaptation de Anthony Minghella avec Matt Damon.

On retrouve aussi Ripley chez Roger Spottiswoode (Ripley’s under ground), Wim Wenders (dans L’Ami américain sous les traits de Dennis Hopper ) ou Liliana Cavani (Ripley’s game)… respectivement les tomes 2 & 3 de la série qui en compte 5.

L’histoire commence alors que Tom Ripley n’est qu’un petit arriviste, pas très courageux au demeurant, mais qui est doté d’une très haute idée de lui-même, d’une ambition démesurée et qui se croit victime d’une terrible injustice et n’a de cesse de réparer cela, il veut s’élever coûte que coûte dans la hiérarchie sociale…

Chacun des 5 tomes lui fait franchir un palier, et une fois admis le fait que c’est un véritable anti-héros, perclus de faiblesses et de mauvaises intentions, il devient terriblement attachant et on en vient à le soutenir dans son œuvre meurtrière…

Il se retrouve fréquemment sur le fil du rasoir, manquant de peu d’être démasqué, mais il bénéficie bien souvent d’une chance insolente. Preuve que l’auteur de ses jours lui vouait une véritable affection… Une romancière de génie, à découvrir ou redécouvrir absolument…