Occupons la Défense

Le mouvement des Indignés, qui a pris naissance en Espagne le 15 mai 2011, s’est propagé à travers le Monde et aussi en France. L’action Occupons la Défense se fait écho à ce mouvement et s’inscrit dans la continuité de Occupy Wall Street.

Dimanche 6 novembre, ils n’étaient qu’une centaine à braver le froid et la présence des forces de l’ordre. Le froid et la pluie sont d’ailleurs les meilleurs alliés des policiers et des gendarmes comme en témoignait un des Indignés sur place : ils n’interviennent que lorsqu’une tente se dresse. Vendredi soir le ménage a ainsi été fait, visiblement sans douceur aucune.

Aujourd’hui encore dès qu’une tente est apparue, la gendarmerie mobile s’est empressée d’intervenir avec force et détermination mais peu de brutalités. Un indigné n’eut pas de réponse du gendarme à qui il demandait vers qui se tourner quand ceux supposés protéger la population volaient les biens d’autrui.

La bonne réponse est que les forces de l’ordre ne sont pas là pour protéger la population mais l’Etat. Léon de Mattis l’ayant très bien expliqué dans une interview.

Quand on demande aux personnes présentes quelles sont leurs revendications, difficile d’obtenir des points précis. Seul règne le sentiment d’injustice et de mal-être. Sentiment renforcé par le fait que les hommes politiques censés représenter le peuple ne tiennent pas compte des désirs des électeurs ni même de leur vote : le référendum sur la constitution européenne étant un bel exemple.

Mais il serait faux de dire qu’il n’y a pas des lignes directrices claires. Annulation de la dette mondiale, changement des règles de création monétaire, démocratie participative sont des enjeux et des revendications bien précis. Le mouvement s’organise peu à peu et il est manifeste qu’avant les élections le discours sera bien rôdé.

La démocratie participative se veut justement à l’oeuvre dans ce mouvement et même si cela engendre des lenteurs, des problèmes de coordination avec d’autres associations, il s’agit là d’un creuset intéressant qui montre qu’une action collective et coordonnée est possible en laissant les gens s’exprimer.

A noter aussi un point que nos dirigeants semblent négliger. Les nouvelles technologies sont parfaitement maîtrisées par ces Indignés. Ainsi les différentes interventions, assemblée générale côté Indignés, comme le démontage de tente du côté policier, furent dûment retransmises en direct sur le site web. Toute utilisation abusive de la force, voulue ou non, risquera de déboucher sur une indignation massive et immédiate. Les conséquences ne sont pas à négliger.

Ne pas écouter ce que ces personnes demandent serait donc la pire chose à faire. Et au delà de l’écoute, trouver des solutions.