Nouvelle Babel – Avis +

Éditeur : ‎Presses de la Cité

roman de Michel Bussi

Présentation de l’éditeur

Jouant avec les codes du suspense, de la manipulation et du roman d’anticipation, Michel Bussi ne vous aura jamais autant fait voyager.
La méthode, calme et systématique, du tueur terrifia les trois enquêteurs. Qui était cet assassin progressant à visage découvert ? Déjà, leurs tabletas se connectaient aux bases de données planétaires de reconnaissance faciale. Plus personne ne pouvait rester anonyme dans le monde actuel. Dans quelques secondes, ils connaîtraient l’identité de ce monstre.
La suite du film fut plus sidérante encore.

2097. Sur une île privée paradisiaque inaccessible, de paisibles retraités sont assassinés…
Trois policiers, un journaliste ambitieux et une institutrice nostalgique s’engagent dans une folle course contre la montre pour préserver l’équilibre d’un monde désormais sans frontières, où la technologie permet aux humains d’être à la fois ici et ailleurs.

Avis de Thérèse

Michel Bussi a choisi de situer son intrigue en 2097, dans un monde idéal où la téléportation met la planète entière à la portée de chacun. Si cette fois le titre n’est pas inspiré d’une chanson, en découvrant l’article 1 de la Constitution Mondiale de 2058 : « Une seule Terre, un seul peuple, une seule langue« , on ne peut s’empêcher de penser aux paroles de John Lennon dans Imagine : un monde sans pays pour lesquels tuer ou mourir, et pas de religions non plus, un peuple se partageant le monde entier…

Mais la téléportation repose sur des règles strictes régies par la base de données Pangaïa, qui empêchent notamment de se téléporter dans un espace privé. Alors comment et par qui ont bien pu être assassinés les cinq couples de retraités propriétaires et seuls habitants de l’île de Tetamanu ?

Un roman policier d’anticipation entraîne de nouvelles manières d’enquêter, plus technologiques même si l’investigation « à l’ancienne » n’est pas à oublier. Michel Bussi confie les recherches à cinq enquêteurs aux personnalités et aux méthodes bien distinctes : Artem Akinis, Mi-Cha Kim et Babou Diop, les trois policiers, Lilio de Castro, le journaliste aventurier et ambitieux, et Cléophée Loiselle, une institutrice qui se retrouve là un peu malgré elle.

Géographe et ancien professeur de géographie, Michel Bussi s’en donne à cœur joie dans « Nouvelle Babel » où les divers personnages se téléportent instantanément en n’importe quel lieu de la planète (ce qui demande par moments une certaine concentration pour ne pas les perdre), nous faisant découvrir de sublimes paysages et des coins plus reculés et moins touristiques.

En dehors de l’intrigue policière riche en rebondissements, ce thriller futuriste et humaniste ouvre la porte à de nombreuses réflexions sur cet avenir qui pourrait être un jour le nôtre, des réflexions sur l’identité, sur le fait d’appartenir à une communauté, un pays, une religion, et interroge sur les avantages et inconvénients de se fondre dans un seul monde, une seule langue (non, ce n’est pas l’anglais). Si l’internationalisme est défendu par le président Galiléo Nemrod comme la seule solution contre les nationalismes qui ont pendant des siècles entraîné guerres, affrontements et massacres, le livre pose tout de même la question des choix à faire entre libertés individuelles et libertés collectives.

Un roman d’anticipation qu’on a à la fois envie de lire vite pour connaître la suite et les explications, et de lire lentement tant il offre de pistes de réflexion sur le présent et sur les avenirs possibles. Une lecture à la fois divertissante, passionnante et à méditer, où on retrouve l’art du suspense et des retournements de situation chers à l’auteur, domaine dans lequel il excelle comme à son habitude.

2097, la téléportation, le monde à portée de chacun, plus de guerres… utopie ou dystopie ?

Fiche technique

Format : broché
Pages : ‎446
Éditeur : ‎Presses de la Cité
Sortie : 3 février 2022
Prix : 21,90 €