Metropolis, l’exposition – Avis +/-

Présentation officielle

L’exposition sur Metropolis de Fritz Lang, l’un des films les plus célèbres de l’histoire du cinéma, a été conçue en 2009 par la Deutsche Kinemathek de Berlin. Kristina Jaspers et Peter Mänz en sont les commissaires. La version proposée par La Cinémathèque française est enrichie de quelques pièces inédites provenant de ses collections.

L’exposition Metropolis permet de découvrir le film à travers son scénario, du prologue dans la cité moderniste à la scène finale dans la cathédrale. Les six grandes séquences du film (La Cité des Fils ; La Ville Ouvrière ; La Ville Haute ; Le Laboratoire Rotwang ; Les Catacombes ; La Cathédrale) servent de parcours et sont illustrées par des projections et des pièces uniques : dessins originaux des décorateurs, robot de la « femme-machine », costumes, appareils, photos de plateau…

La Cinémathèque française a la chance de posséder, grâce à Lotte H. Eisner, sa première conservatrice, une collection unique au monde : plus de 800 photographies de plateau originales de Metropolis, des dessins originaux des décorateurs Erich Kettelhut et Otto Hunte, le robot reconstitué par Walter Schulze-Mittendorff… L’exposition présente également des dessins jusqu’ici inédits en France, ainsi que la spectaculaire série de têtes sculptées par Schulze-Mittendorff : La Mort et les sept péchés capitaux.

Avis de Claire

La Cinémathèque aux couleurs de Metropolis ! Dans l’ascenseur qui mène le visiteur au dernier étage du bâtiment imaginé par Frank Gehry, qui a sans doute lui-même trouvé son inspiration dans l’univers de Fritz Lang, les buildings de la Ville Haute habillent les portes métalliques. Merveilleuse mise en abyme.

Des centaines de croquis témoignent du travail colossal de toute une équipe, mais aussi de l’esprit d’une époque, l’Allemagne pré-hitlérienne. Pour rappel, le film introduit un univers où la ville sublimée, Metropolis, mégapole divisée en ville haute, où vivent les familles dirigeantes, dans l’oisiveté, le luxe et le divertissement, et en ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville en le payant de leur vie.

Les différentes thématiques développées dans l’intrigue font du film une oeuvre riche, complexe et prophétique. Mais l’intérêt de ce film réside également dans son histoire peu commune. Victime de nombreuses censures et interdictions, Metropolis se retrouve rapidement amputé et remonté. Un énorme travail de recherche historique cinématographique s’est mis en place à travers le monde pour retrouver les scènes coupées, complètement disparues.

Du fin fond de l’Europe, jusqu’en Amérique Latine, les pièces du puzzle se sont patiemment remises en place grâce à l’intervention de spécialistes passionnés, et aussi, il faut l’avouer grâce à une chance incroyable. Toute cette aventure hors du commun nous est racontée durant l’exposition, dans un documentaire qui justifie à lui seul la visite à la Cinémathèque.

Le seul regret que l’on peut avoir est l’absence d’une thématique consacrée au robot mythique du film, qui a inspiré bien des créateurs par la suite. La Cinémathèque possède une copie de ce robot, qui n’est pas dans l’exposition, mais dans les collections permanentes du musée. Si vous voulez en savoir plus sur cet énigmatique personnage, une page passionnante est proposée sur le site de la Cinémathèque.

A noter également, un petit désagrément au niveau de l’espace de circulation, très réduit, on a du mal à bien apprécier les documents et les photographies exposés tant les salles sont exiguës. Mieux vaut prévoir donc d’y aller tôt en journée.

Informations pratiques

Adresse : Cinémathèque française – 51 rue de Bercy – 75012 Paris
Horaires : Lundi et du mercredi au samedi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 22h, dimanche de 10h à 20h, fermeture le mardi, le 25 décembre et le 1er janvier
Tarif : de 3 à 6 €