Matrix 3 – Avis –

Sac à papier. Cette expression ne vient pas de l’exclamation de surprise du comte de Champignac en découvrant ce film mais bien de l’ustensile indispensable tant à la traversée de la Manche dans une coquille de noix qu’à la vision de ce film lamentable.

J’aimerais croire que la Matrice est réelle et dans ce cas je me demanderais ce que les frères W ont bien pu lui faire pour qu’elle se soit permise de remodeler un film certainement sublime en l’incommensurable déchet dont le prix ne devrait même pas être celui de la pellicule. J’espère sincèrement que cette dernière est recyclable, ça sera toujours ça d’épargné aux générations futures.

Evidemment les effets spéciaux sont à la hauteur de ce qui se fait à ce jour mais n’importe quel Salon d’informatique spécialisé vous montrera des animations du même niveau. Au final ce film n’est qu’une évolution de l’époque « Demo » bien connue des heureux possesseurs d’Amiga même si le défi des « Demo » était de faire le plus possible avec le moins de moyens possibles. Cela nécessitait une bonne dose de créativité ce qui fait cruellement défaut aux frères W.

Les nombreux fans qui depuis de nombreux mois voire années se sont tentés, disons plutôt hasardés, à trouver une explication censée à tout ce foutoir doivent l’avoir mauvaise. Même s’il vaut mieux un esprit intelligent étudiant des choses idiotes que l’inverse, la frustration doit être grande pour les chercheurs d’or de découvrir à la place des concepts supposés révolutionnaires un énorme tas de boue pour une simple erreur de traduction et d’interprétation sur la pensée des frères W. Le film a donc ce mérite, montrer qu’à partir d’une page blanche on trouvera toujours quelqu’un pour monter une théorie pharaonique à partir du grammage du papier, du format, voire de l’orientation atomique de la cellulose (Data ! Que dit le Tricorder ? Rien Capitaine ! Mmmmh c’est passionnant !).

Que reste-t-il donc des analyses profondes sur les noms des différents intervenants ? Trinity serait donc la contraction de Tri-crétinity, Neo de néophyte, Cypher de soiffard et seul Morpheus porterait donc bien son nom (Hey Morpheus un discours s’il te plait j’ai du mal à m’endormir ! D’accord je vais galvaniser nos troupes.). La numérologie du film s’en réduit à affirmer ce que l’on sait déjà par exemple que Pi est un nombre irrationnel transcendant. Dire qu’il a fallut des années aux mathématiciens pour le démontrer et 3 films aux frères W et à leurs fans. Que reste-t’il en fin de compte ? Toujours la même feuille blanche.

Mais alors quelle est la clef pour comprendre cette trilogie, la clef est simple et tient en un seul symbole : $. Mettez le sur la papier précédemment cité, peignez le en vert et mettez un gros chiffre avant le $. Hop ! Le voilà le concept ! (Bravo Data, maintenant débranchez le Tricorder du Visor de Geordy, il étouffe. D’accord Capitaine.)

Ce symbole $ me fait redouter une inexplicable séquelle. Impossible me diriez vous mais êtes vous sur que la fin est bien celle qui a eu lieu dans la réalité et n’avons nous pas un échelon supérieur de réalité (ou virtualité)? Une Matrice dans la Matrice. Ca ne serait qu’une extension du Mythe de la caverne à un niveau supérieur. L’ombre serait ce monde et la Matrice une ombre de l’ombre. Donnez l’Internet à Socrate il vous aurait pondu la même chose, en mieux. Si l’on enlève donc cette soi-disant innovation sur la notion de réalité puisque cette idée existait déjà dans le très bon Dark City que reste t’il à Matrix ? Des acteurs pathétiques qui ont certainement dû se tromper de pilules (la rouge ou la bleue ? Tranxène ou Valium ?).

J’espère juste que l’idée de prolonger encore la série n’a pas effleurée les frères W. et que la prochaine fois qu’ils auront une trouvaille plutôt que d’écrire un script ils se serviront du papier à un autre usage que la décence m’interdit de préciser ici.

En tout cas ce film m’a permit de remarquer un manque à nos grands cinémas parisiens : des distributeurs de sacs à papier et des grandes poubelles.