Mamma Roma – Avis +

Présentation de l’éditeur

Un orphelin qui veut changer le monde avec son appareil-photo.

Une artiste de cirque passionnée de politique.

Une comtesse aux aspirations républicaines.

Trois personnes que le destin conduit à Rome en 1870, cœur battant de l’Italie. Leurs chemins se croisent au milieu de cette ville prometteuse, et leurs rêves apparaissent comme un lien magique. Mais Rome l’éblouissante, l’insaisissable, présente des défis inattendus à ses nouveaux admirateurs.

Jusqu’au jour où un événement dramatique secoue la Ville éternelle…

Avis de Thérèse

Mars 1870. L’orphelin Pietro, seize ans, est adopté par la comtesse Silvia di Boccamara et le compte Ippolito Odin. Sur leurs propriétés, un parasite détruit les récoltes depuis deux ans et le comte s’est engagé à financer le jeune royaume d’Italie (dont Rome ne fait pas partie).

A quinze ans, Marta pensait avoir toujours fait partie du cirque Callari mais, alors que le cirque s’installe à Rome, elle vient de comprendre qu’elle n’y est pas née, qu’elle a été enlevée très jeune. Et c’est à Rome que va apparaitre l’orpheline Nella…

Pietro, Marta, Nella, ce sont les trois personnages centraux du roman, ceux qu’on a l’impression d’avoir toujours connus quand on referme le livre. Mais Luca di Fulvio nous en présente beaucoup d’autres : Melo et tous les membres du cirque, l’Albanese, Mamma Lucia, Ludovico et son père le prince, Paride, les Loups, les jeunes révolutionnaires, le lieutenant français Henri…

Conteur passionné et passionnant, toujours sensible à la lutte contre les injustices, Luca di Fulvio nous fait vivre intensément six mois de la vie de Rome, six mois de la vie de ses personnages attachants, flamboyants, porteurs d’un rêve, d’un espoir, dans des aventures dignes d’Alexandre Dumas.

Rome est un décor majestueux pour les événements qui se précipitent, ville magique tenue par le Pape, occupée par les troupes françaises, convoitée par l’Italie, bruissant d’un souffle révolutionnaire, ville au double visage où voisinent les somptueux palais du Pape et son entourage et les taudis des quartiers miséreux.

Créer un ensemble cohérent et crédible en mêlant des révolutionnaires, des soldats, des bandits, des orphelins, toute la population d’un cirque, voilà la prouesse que réussit Luca di Fulvio. En se permettant quelques libertés par rapport aux techniques photographiques de l’époque, il fait de Pietro le premier reporter, celui qui veut montrer la réalité de la misère, de la guerre, du quotidien. On lui pardonnera facilement cet écart (qu’il avoue lui-même à la fin du livre), les photographies de Pietro sont autant d’arrêts sur image bouleversants, qu’on a l’impression d’avoir sous les yeux.

Evidemment, il y a aussi des histoires d’amour : découvrir l’amour quand on est jeune, le redécouvrir quand on l’est un peu moins, s’en souvenir quand on l’est encore moins…

Luca di Fulvio reconstitue les jours historiques à l’issue desquels Rome va cesser de faire partie des Etats Pontificaux et rejoindre le jeune royaume d’Italie. Même si bon nombre de personnages sont fictifs, beaucoup ont réellement existé, et l’anecdote concernant l’officier Giacomo Segre est véridique… et superbe !

Coup de cœur absolu pour ce nouveau titre de Luca di Fulvio, à la fois roman d’aventures, historique, romanesque et toujours profondément humain.

Fiche technique

Format : broché
Pages ‏:‎ 685

Éditeur‏ : Slatkine
Sortie : 9 septembre 2021
Prix : 23 €