Les expériences beauté qui foirent toujours

C’est l’été ! Les jupes, shorts et tee-shirts se raccourcissent, le rythme quotidien ralentit, et nos neurones fondent au soleil. Même si on porte un chapeau. C’est la seule explication objective que je trouve à nos envies de changements.

Car avec l’été vient irrémédiablement le besoin de changer notre apparence. L’objet de cette chronique n’est pas de parler de l’influence des diktats de la société sur le corps des femmes (pas qu’on s’en foute hein, juste que ce n’est pas le sujet ici). Je me considère comme une femme libre et indépendante qui jamais au grand jamais ne se laissera imposer quoi que ce soit par personne, surtout si ça a un rapport avec mon corps. Mais voilà, un beau matin, alors qu’il faisait encore frais, je me suis dit « Et si je changeais de couleur de cheveux« . Le début de la fin.

Sérieusement, j’ai essayé de résister. Je le jure sur la Bible de l’Eglise Pastafariste. Pendant deux semaines, j’ai tenté de retirer cette idée de ma tête. Mais bon, les choses étant ce qu’elles sont, je me suis finalement retrouvée au rayon capillaire d’un supermarché.

Déjà, on devrait se douter que c’est un complot juste en arrivant à ce point. Sérieusement, il existe des centaines de produits ! Comment choisir celui qui nous conviendra ? Il y a peut-être une technique, mais je ne la connais pas. N’hésitez pas à me contacter si vous la connaissez !

Donc j’utilise plusieurs trucs : la petite mèche synthétique qui est sensée te dire ce que ça donne en vrai (c’est une légende urbaine, ça ne donne jamais ça en vrai) et l’instinct. En vrai, c’est le prix qui me choisit, parce que j’ai jamais vu de différence entre celles à 4 euros et celles à 15 ! et pourtant j’en ai testées de ces s̶a̶l̶o̶p̶, heu de ces cochonneries.

Cette fois-ci c’était particulier. Je voulais un tie-dye, mais pas payer cela 90 euros et passer 3 heures chez un coiffeur qui allait me rendre blonde platine. Non pas que j’aie quelque chose contre les blondes platines, mais ma base c’est brun-roux, je voudrais juste un roux plus clair.

Et j’ai toujours l’impression que je parle hongrois à mon coiffeur tellement je me retrouve avec une tête éloignée de ce que je voulais à chaque fois. Bref, je m’égare. Revenons dans mon rayon coloration. Je me mets en quête d’un décolorant, quand mon regard s’arrête sur une décoloration spéciale ombrée d’une célèbre marque. Je lis ce qui est noté sur le boîte, c’est séduisant. Je regarde le prix, ça l’est moins. Mais bon, lancée pour lancée, j’attrape ce kit et c’est parti mon kiki. Je prends le risque de me faire lapider par mon banquier, tant pis.

Retour à la maison. Les boîtes sont sagement rangées dans la salle de bain, et je patiente un peu avant de me lancer (comprendre : je patiente jusqu’au jour où mes enfant seront absents une heure). Tous les jours, les deux boîtes me narguent alors que je coiffe ma tignasse d’un roux terne qui se décolore au soleil, mes racines brunes repoussent et c’est vraiment moche.

Et c’est le grand jour ! Je finis mon boulot plus tôt, mes enfants (au nombre de deux, mais croyez-moi, j’ai l’impression qu’ils sont 30) sont fatigués, donc je les mets à la sieste et là, oh, doux miracle, j’ai deux heures devant moi ! C’est Byzance ! C’est le moment où tout bascule.

Première étape : la coloration. Je veux revenir à ma couleur naturelle, j’ai donc acheté la base pour. Les racines ne se verront pas à la repousse, ce sera parfait. J’ouvre la boîte, j’étale tout en suivant bien les numéros (parce que j’ai déjà versé l’après-shampoing dans le révélateur, arrêtez de vous moquer, je vous entends !).

Je lis la notice une première fois, et je fais les mélange en la lisant une deuxième fois. Je me mets de la crème grasse sur le contour du crâne pour éviter de me colorer la peau (ma vie a changé le jour où j’ai découvert cette astuce !). Je mets les fameux gants « professionnels ». Jamais vu une teinture où les gants fournis n’étaient pas professionnels d’ailleurs, je ne sais pas si ça doit me rassurer. Comme d’habitude, je mets le produit dans la raie soigneusement coiffée pour les deux premières applications, après quoi ça finit en bouillie infâme appliquée à la truelle. J’ai les cheveux sous les épaules, et il doit me manquer une synapse quelque part qui permet de savoir comment appliquer un produit soigneusement sur l’ensemble de la chevelure.

Pendant le temps de pose, je fais du ménage, parce que la coloration a giclé partout. Bon, vue ma méthode d’application, ça ne m’étonne pas vraiment. J’ai essayé des colorations garanties qui ne coulent pas, en crème, en mousse et j’en passe, j’en fous toujours partout et je repeints la salle de bain à chaque fois. Le dissolvant à ongle est mon ami. Bien sûr, pendant l’opération, mes cheveux sont tombés dix fois sur mes épaules malgré la pince et la serviette est foutue (à force, j’ai ma serviette spéciale colo qui ne craint plus rien). Sans que je sache comment, au moment de rincer, je m’apercevrai également que mes épaules et mon dos sont colorés aussi. Un bon gommage sous la douche est à prévoir.

Au bout de 30 interminables minutes, je rince. La notice indique de rincer tant que l’eau n’est pas claire. Sérieusement ? Au bout de dix minutes et un torticolis, je pète une durite, tant pis, je ne vais pas vider mon cumulus pour cette grmblr de teinture !

Passons à la deuxième étape. Le tie-dye. La décoloration des pointes quoi, ça fait moins glamour mais c’est en ça que ça consiste. Rebelote, lecture de notice, vérification du matériel, et on y retourne. Je sépare ma tignasse en deux, histoire de pouvoir facilement accéder aux cheveux de derrière. Je me retrouve donc avec deux couettes, j’ai l’air fine . Je m’en fous, personne me voit. Ah ben si, vous. J’assume.

Je me débats un moment avec la brosse (professionnelle, bien sûr !) fournie. J’attends les 25 minutes annoncées, je rince. Ça se voit à peine, on est bien loin du blond de la photo !

Bon, j’ai conservé le produit, je me lance dans une deuxième application. 25 minutes de plus. Rinçage. Tiens c’est sympa, ça se voit mieux, ça me plait ! Je me décide pour une troisième application, vraiment juste sur les pointes cette fois pour obtenir un joli dégradé. 25 minutes encore. A ce point, je m’enrubanne la tête de sopalin et je vais me poser dans mon canapé pour regarder une série.

L’intégrale de X-Files plus tard (oui j’exagère, mais c’est moi qui raconte !), je rince encore. Ah ouais, très chouette ! J’aime !

Bon, ça valait la peine finalement ! J’ai bien galéré, mais mes enfants ont décidé de battre leur record de sieste, donc au final, ça n’a pas été si mal.

Conclusion

Investissement : coloration Kéra 4 euros + coloration l’Oréal 15 euros (je l’ai payée ce prix en magasin) + un flacon de dissolvant 6 euros + un rouleau de sopalin 60 cents + 1 mètre cube d’eau 3 euros = 32 euros environ. Quand même moins cher que chez le coiffeur.

Temps : réel 2 heures, ressenti 1000 ans

Résultat :